La décision du PTUN de Jayapura reflète le manque de protection des populations autochtones

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Conférence de presse d'Ampera Mada Papua avec des activistes et des étudiants pour l'environnement réagissant à la décision du tribunal administratif (PTUN) de Jayapura de rejeter la plainte de la tribu Awyu, lundi (6/11/2023) à Jayapura - Jubi/Islami

Jayapura, Jubi – Le rejet par le tribunal administratif de l’État (PTUN) de Jayapura de la plainte déposée par le peuple autochtone Awyu contre le Bureau d’investissement et de services intégrés centralisé (DPMPTSP) de la province de Papouasie a déçu plusieurs alliances communautaires et étudiants concernés par la protection de l’environnement en Papouasie.

La tribu autochtone Aywu conteste le permis de faisabilité environnementale délivré par le DPMPTSP de Papouasie pour la plantation de palmiers à l’huile de PT Indo Asiana Lestari (IAL). Le permis couvre 36 096,4 hectares de plantations de palmiers à l’huile dans les districts de Mandobo et de Fofi, régence de Boven Digoel, province de Papouasie du Sud.

Suite au verdict, l’Alliance des étudiants et des jeunes pour les droits des peuples autochtones et des forêts papoues (Ampera Mada Papua), Unité d’activité étudiante sur la démocratie, les droits de l’homme et l’environnement (UKM Dehaling) de l’Universitas Cenderawasih, Communauté d’étudiants pour la protection de la nature de Papouasie (Kompa), et représentants des étudiants de Boven Digoel qui étudient à Jayapura sont déçus et soutiennent l’appel qui sera fait par le peuple autochtone de la tribu Awyu.

Le chef de l’unité d’activité étudiante sur la démocratie, les droits de l’homme et l’environnement (UKM Dehaling) de l’Universitas Cenderawasih, Jhon F. Tebai, a dit lors d’une conférence de presse lundi (6/11/2023) à Jayapura que la décision des juges du PTUN de Jayapura était décevante parce qu’ils n’ont pas pris de décision basée sur les preuves et les faits existants.

« Avec cette décision, on sent qu’il n’y a pas d’alignement du gouvernement ou du système judiciaire sur la protection des peuples autochtones, en particulier de la tribu Awyu », a ajouté Jhon F. Tebai.

Selon lui, cela est tout à fait contraire à la Loi sur l’autonomie spéciale de la Papouasie qui régit la protection des peuples autochtones et la faisabilité environnementale.

« On se demande pourquoi l’action en justice a été rejetée parce que, pendant le procès, les preuves et les faits existants n’ont pas été pris en considération. Donc, on va soutenir l’appel », a-t-il indiqué.

Philipus Chambu, chef de la Communauté d’étudiants pour la protection de la nature de Papouasie (Kompa), a expliqué qu’après sept mois de procès et jusqu’au verdict du 2 novembre 2023, avec les preuves soumises pendant le procès et les témoins présentés, le panel de juges n’a toujours pas pris en compte les conditions des peuples autochtones. Même si la loi sur l’autonomie spéciale réglemente clairement les droits des peuples autochtones qui doivent être protégés.

« Dans cette affaire, les résidents du clan Woro dont les terres ont été prises par la société n’ont pas obtenu justice. C’est pourquoi on va soutenir l’appel à un niveau judiciaire plus élevé, à savoir au PTUN de Makassar et même à la Cour Suprême », a affirmé Philipus Chambu.

Un représentant des étudiants de Boven Digoel qui étudient à Jayapura, Aloysius Teurop, a expliqué que la lutte du clan Woro pendant le procès a pris beaucoup de temps, a exigé beaucoup de travail et a été épuisante.

Il considère cependant que la décision du panel de juges est erronée parce qu’elle indique que l’action a été rejetée en raison de la délivrance d’une étude d’impact sur l’environnement (AMDAL) et du soutien de l’Organisation des peuples autochtones (LMA).

« On pense que ce n’est pas correct parce que le LMA n’a pas le droit de délivrer une licence pour libérer des terres coutumières. Seul le chef de la communauté propriétaire des terres coutumières peut le faire », a déclaré Teurop.

C’est pourquoi le porte-parole l’Alliance des étudiants et des jeunes pour les droits des peuples autochtones et des forêts papoues (Ampera Mada Papua), Anasthasya Manong, a demandé à la Cour suprême, à la Commission judiciaire de Papouasie et aux membres du Conseil représentatif du peuple (DPR) de Papouasie de prendre en compte cette question afin que la lutte du peuple autochtone Awyu ne soit pas vaine.

« Comme femme de Boven Digoel, je soutiens aussi l’appel devant le PTUN de Makassar. Je demande au Conseil de surveillance de la Cour suprême d’examiner les juges chargés de cette affaire. Je demande aussi à la Commission judiciaire d’examiner cette affaire plus en détail », a souligné Anasthasya Manong. (*)

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