Le PGI demande une enquête approfondie sur les tortures infligées à des Papous par des soldats de la TNI

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Jayapura, Jubi – La Communion d’Églises en Indonésie (PGI) a demandé que l’affaire de la torture présumée de trois habitants de la régence de Puncak par des soldats des Forces armées indonésiennes (TNI) du bataillon d’infanterie (Yonif) Raider 300/Braja Wijaya fasse l’objet d’une enquête approfondie jusqu’à ce qu’elle soit terminée. C’est ce qu’a dit Ronald Tapilatu, chef du bureau des questions relatives à la Papouasie de l’IGP, lundi (25/3/2024) à Jakarta. « Le PGI insiste sur la nécessité d’une enquête approfondie (sur l’affaire de torture) », a-t-il dit.

Dans la matinée du 22 mars 2024, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux, montrant la torture d’un civil papou. La victime a été placée dans un baril d’eau avec les mains attachées. La victime a été battue et frappée à plusieurs reprises par un certain nombre de personnes soupçonnées d’être des soldats des TNI. Le dos de la victime a également été tailladé à l’aide d’un couteau. Les visages d’un certain nombre d’agresseurs sont visibles sur la vidéo.

Le 23 mars 2024, la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie a dit que les actes de torture auraient été commis par des soldats du bataillon d’infanterie Raider 300/Braja Wijaya en février 2024, alors qu’ils étaient en service dans la régence de Puncak. Lors de cet incident, trois civils de Puncak ont été torturés par des soldats des TNI. Les auteurs des tortures ont terminé leur service à Puncak et sont retournés au quartier général du bataillon d’infanterie Raider 300/Braja Wijaya dans la régence de Cianjur, Java occidental.

Lundi, le chef de l’information du Commandement de la zone militaire (Kodam), XVII/Cenderawasih, Candra Kurniawan, a dit que huit soldats du bataillon d’infanterie Raider 300/Braja Wijaya avaient été arrêtés pour être interrogés par la police militaire de Kodam III/Siliwangi dans le cadre de cette affaire.

Ronald a indiqué que la torture de civils en Papouasie par des soldats des TNI ne ferait que perpétuer le cycle de la violence. Il a ajouté que le PGI condamnait fermement les actes de torture perpétrés contre des civils en Papouasie.

« Chaque être humain créé à l’image de Dieu mérite d’être respecté et honoré », a-t-il rappelé.

Il a expliqué que l’acte de torture constitue une violation de la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. L’Indonésie a ratifié la convention par le biais de la Loi n° 39/1999 sur les droits de l’homme et de la Loi n° 5/1998 sur la ratification de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

« On doit tous être solidaires pour lutter contre la torture et protéger les droits de l’homme en Papouasie », a-t-il appelé.

Ronald a souligné qu’une enquête approfondie était nécessaire pour découvrir d’éventuelles violations des droits de l’homme dans l’affaire de torture. Selon lui, il est très important de garantir l’obligation de rendre des comptes et d’empêcher l’impunité dans cette affaire afin de rendre justice aux victimes.

« Pour éviter que de tels actes ne se reproduisent à l’avenir, il faut renforcer les mécanismes indépendants de surveillance, de signalement et d’application de la loi. De plus, l’application de la loi doit aussi être transparente », a-t-il souligné.

Le PGI a également exprimé ses condoléances aux victimes et à leurs familles. En outre, il encourage tous les partenaires œcuméniques à contribuer au rétablissement des familles et des communautés touchées en Papouasie. « On ne doit pas laisser cet incident odieux affaiblir notre esprit de collaboration pour mettre fin à la violence en Papouasie et faire de la Papouasie une terre de paix », a-t-il déclaré. (*)

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