Sentani, Jubi – Sentani n’est pas seulement célèbre pour son magnifique lac. Sentani est également célèbre pour ses peintures sur écorce Khombouw du village d’Asei Besar, à Sentani Est. Ces peintures peuvent être obtenues à la galerie Fansoway Art dans la rue Khalkote, district de Sentani Est, régence de Jayapura, Papouasie.
La galerie Fansoway Art ressemble à première vue à une boutique de souvenirs ordinaire où sont exposés divers objets d’art et d’artisanat de la tribu Asei du village Asei Besar, tels que des peintures sur écorce de Khombouw.
Le village d’Asei Besar est bien connu pour produire des peintures sur écorce de haute qualité à partir du bois de l’arbre Khombow qui vit autour du lac Sentani. Les motifs des peintures racontent des histoires sur la vie et les moyens de subsistance des Papous indigènes de Sentani.
Œuvre d’art du peuple Asei Besar
Tresia Ohee (40 ans), coordinatrice de Fansoway Art, a dit que la tradition de la peinture est un héritage culturel des ancêtres qui, jusqu’à présent, a été préservé, entretenu et gardé par la nouvelle génération du village d’Asei Besar.
Outre sa valeur économique, la peinture sur écorce, selon Tresia Ohee, est également devenue un moyen de promouvoir la culture et les traditions du peuple autochtone Sentani auprès des personnes extérieures à Sentani.
« Les peintures sur écorce ne sont pas seulement à vendre, elles servent aussi à préserver notre culture. Les peintures sont comme une extension de nous-mêmes, donc si les gens les voient, ils savent que c’est le travail du peuple d’Asei Besar. C’est certainement une source de fierté pour nous », a indiqué Tresia Ohee.
Chez Fansoway Art, les peintures sur écorce présentent différents motifs, notamment des oiseaux de paradis, des femmes Sentani dansant, un groupe d’hommes chassant sur le lac Sentani, etc. Toutes les peintures utilisent les couleurs de base rouge, noir et blanc sur l’écorce brunâtre claire. Les différentes peintures semblent parler aux visiteurs et aux acheteurs du caractère unique et de la richesse des traditions et de la culture des habitants du village d’Asei Besar.
Ohee a confié qu’ils ont réussi à préserver la tradition de la peinture sur écorce héritée de leurs ancêtres. En outre, les couleurs de base (noir, blanc et rouge) de l’écorce ne peuvent être modifiées parce qu’elles ont une signification particulière. Par exemple, la peinture de l’oiseau de paradis utilise toujours les couleurs noir, blanc et rouge, enrichies de jaune et de vert.
« La couleur noire provient du charbon de bois. La couleur blanche provient de la chaux et la couleur rouge de la terre », a-t-elle précisé.
Outre les peintures, d’autres objets artisanaux sont exposés dans la galerie, notamment des portefeuilles, des porte-mouchoirs, des porte-dossiers, des chapeaux, des sacs pour femmes, des porte-documents et des sacs d’école pour enfants. Tous ces objets sont fabriqués à partir d’écorce de Khombouw et brodés avec du fil. Les résultats des peintures et de l’artisanat sont très intéressants et séduisants, avec des textures qui attirent l’œil.
Tresia Ohee a expliqué que le groupe d’artisans du village d’Asei produit de tout, des tentures murales aux motifs variés basés sur les traditions et la culture de la tribu Asei, aux objets pratiques tels que des porte-mouchoirs, des porte-dossiers, des chapeaux, des sacs, des porte-documents et des sacs d’école pour enfants. Il existe également des sacs tricotés avec du fil d’écorce combiné à du fil synthétique.
Tresia Ohee se souvient très bien que, depuis son enfance, elle a souvent vendu et offert des peintures murales réalisées par son père lorsque des touristes ou des invités venaient au village d’Asei Besar.
Selon Ohee, la peinture sur écorce fait partie de la vie quotidienne des habitants du village d’Asei, même depuis l’enfance. Selon lui, ce n’est pas parce qu’elle est enseignée, mais plutôt grâce au talent et à l’habitude des habitants d’Asei. Selon elle, tous les enfants du village d’Asei sont capables de peindre sur de l’écorce.
Parallèlement, la fabrication de sacs, de chapeaux et de couronnes est enseignée aux enfants en tant que compétence supplémentaire.
Des prix attractifs
Vous pouvez acheter de l’artisanat du village d’Asei Besar selon vos intérêts et votre budget à la galerie Fansoway Art à un prix abordable. Le prix des tentures murales varie de 50 000 roupies indonésiennes à plus d’un million de roupies indonésiennes pour les différentes tailles. Le prix des sacs varie de 50 000 à 500 000 roupies indonésiennes. Un porte-dossier coûte 100 000 roupies indonésiennes. Le prix des chapeaux varie entre 200 000 et 250 000 roupies indonésiennes. Les couronnes de tête avec des plumes de poulet coûtent 50 000 roupies indonésiennes, et les couronnes avec des plumes de casoar coûtent entre 200 000 et 350 000 roupies indonésiennes.
On y trouve également divers accessoires tels que des porte-clés, des boucles d’oreilles, des colliers et des bracelets pour 20 000 à 50 000 roupies indonésiennes.
« Les vêtements traditionnels complets pour les femmes coûtent 1,5 million de roupies indonésiennes, et 1 million de roupies indonésiennes pour les hommes. Le prix des tifa varie selon la taille, de 500 000 à 3,5 millions de roupies indonésiennes », a détaillé Ohee.
La galerie Fansoway Art est ouverte tous les jours, sauf le dimanche, de 9 heures à 21 heures.
Pas seulement un magasin de souvenirs
La galerie Fansoway Art n’est pas une boutique de souvenirs comme les autres. Le nom de Fansoway vient de l’un des groupes d’artisans de l’écorce de Khombouw, composé de 20 hommes et femmes.
En général, les artisans hommes produisent davantage de peintures, tandis que les femmes fabriquent des sacs, des chapeaux et des couronnes en écorce de khombouw.
Tresia Ohee a expliqué que le groupe Fansoway a été créé en 2009. Au départ, le groupe n’a misé que sur l’enthousiasme et l’intention, sans disposer d’un capital financier suffisant. En 2019, le groupe d’artisans a reçu l’aide du bureau de l’industrie et du commerce de la province de Papouasie pour construire la galerie Fansoway Art.
« Tout a commencé avec notre propre capital. Pas le capigal de l’argent, mais notre passion et notre capacité à réaliser des œuvres à partir d’écorces. On trouve l’écorce nous-mêmes et on la martèle jusqu’à ce qu’elle soit prête à être utilisée pour la peinture », a expliqué Ohee, qui est également artisan de l’écorce.
Elle espère que le gouvernement prêtera attention aux artisans de l’écorce qui continuent à préserver les traditions et la culture. Non seulement pour les artisans d’Asei Besar, mais aussi pour d’autres groupes de peintres et d’artisans en Papouasie. En outre, elle espère que les agences concernées pourront développer divers produits et rassembler les œuvres des artistes afin de renforcer l’esprit de maintien de la peinture en tant que culture et tradition.
« Notre grand espoir est que les agences liées aux arts et à la culture papous puissent aider les artisans à progresser, par exemple en les amenant à étudier à Yogyakarta, Bali, Jakarta, Surabaya et dans d’autres régions, afin que nos produits soient meilleurs et plus attrayants, au niveau local et national », a-t-elle espéré. (*)
