Amnesty International Indonesia : Report de l’exploitation du bloc Wabu

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Jayapura, Jubi – Amnesty International Indonesia demande au gouvernement indonésien de suspendre le projet d’exploitation des réserves d’or de bloc Wabu, dans la régence d’Intan Jaya, en Papouasie. Amnesty International Indonésie estime que le projet d’exploitation des réserves d’or de bloc Wabu aggrave le risque de violations des droits de l’homme.

C’est ce qu’a déclaré le directeur exécutif d’Amnesty International Indonesia, Usman Hamid, dans son communiqué de presse écrit du vendredi 25 mars 2022. Usman a souligné que l’exploitation minière du bloc Wabu n’est possible que si le gouvernement a consulté les Papous Indigènes (OAP) en tant que peuples autochtones de la zone d’exploitation et a obtenu un Consentement libre, préalable et éclairé pour le plan minier.

Le 21 mars 2022, Amnesty International Indonésie a publié un rapport intitulé « La ruée vers l’or : Les projets miniers de l’Indonésie risquent d’alimenter les abus en Papouasie » (‘Gold Rush’ Indonesia’s Mining Plans Risk Fueling Abuses In Papua). Ce rapport conclut que le risque de violations des droits de l’homme en Papouasie va s’aggraver si le gouvernement impose l’exploitation du bloc Wabu dans un avenir proche.  Cette conclusion est basée sur une analyse de l’escalade de la violence et des violations des droits de l’homme qui se sont produites à Intan Jaya depuis que le gouvernement a annoncé ses plans d’exploitation du bloc Wabu.

« Nous demandons que les conclusions et recommandations soient soumises aux parties concernées, y compris au président Joko Widodo. Nous espérons que ces institutions pourront immédiatement donner suite à ce que nous transmettons, notamment en ce qui concerne la nécessité de mener des consultations approfondies avec l’OAP locaux afin d’obtenir le Consentement libre, préalable et éclairé des plans d’exploitation minière dans le bloc Wabu », a demandé Usman.

Usman a indiqué qu’Amnesty International Indonesia espérait que les institutions gouvernementales indonésiennes assureraient la protection des droits de l’homme de l’OAP dans la régence d’Intan Jaya et dans toutes les provinces de Papouasie et de Papouasie occidentale. Il a ajouté que son parti avait rencontré un certain nombre de fonctionnaires de l’État pour leur soumettre les recommandations du rapport.

« Au cours des dernières semaines, nous avons rencontré divers responsables et institutions de l’État – notamment le ministre du Secrétariat d’État, le ministre coordinateur de la Politique, du droit et des droits de l’homme, le Bureau du personnel présidentiel, la Commission III de la Chambre des représentants de l’Indonésie, l’Institut pour la résilience nationale et le Conseil national de la résilience. Nous transmettons les conclusions et les recommandations contenues dans notre rapport ‘Gold Rush’ récemment publié », a annoncé Usman, cité dans son communiqué de presse écrit.

Dans ce document, Amnesty International Indonesia explique que les forces de sécurité se sont renforcées de manière alarmante dans la régence d’Intan Jaya depuis 2019

Depuis lors, 12 cas présumés de meurtres illégaux ont été commis par les forces de sécurité et que les Papous indigènes ont été soumis à des restrictions croissantes de leur liberté de mouvement ainsi qu’à des passages à tabac et des arrestations de routine.

Amnesty a également souligné les répressions exercées sur un certain nombre d’activistes qui défendent d’autres problèmes concernant la Papouasie. « Nous sommes concernés par le fait qu’au cours des derniers jours, il y a eu une nouvelle répression de la liberté d’expression liée à la Papouasie, comme la désignation de Haris Azhar et Fatia Maulidiyanti comme suspects », a dit Usman.

Le 18 mars 2022, l’activiste Haris Azhar et la coordinatrice de KontraS Fatia Maulidiyanti ont été nommés suspects dans l’affaire de diffamation présumée. Auparavant, le 22 septembre 2021, le ministre coordinateur des Affaires maritimes et de l’investissement, Luhut Binsar Pandjaitan, avait dénoncé Haris et Fatia à la police, les soupçonnant de diffamation et de diffusion de fausses nouvelles.

La plainte a été déposée après que Haris Azhar a mis en ligne sa discussion avec Fatia Maulidiyanti sur la chaîne youtube de Haris Azhar. Dans cette vidéo, Haris et Fatia discutaient d’un rapport intitulé « L’économie et la politique du placement militaire en Papouasie : Le cas d’Intan Jaya » (Ekonomi-Politik Penempatan Militer di Papua: Kasus Intan Jaya) publié par une coalition de plusieurs organisations de la société civile. Le rapport est une étude des facteurs qui déclenchent les violations des droits de l’homme en Papouasie, dont l’un est l’implication présumée de plusieurs personnalités militaires dans l’industrie minière.

Usman a rappelé que tout plan minier doit respecter les droits de l’homme de l’OAP. « Les droits de l’homme s’appliquent à tous les êtres humains, y compris à l’OAP. L’État a l’obligation de respecter, protéger et réaliser leurs droits, y compris leur droit de donner ou non le Consentement libre, préalable et éclairé », a rappelé Usman. (*)

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