L’avocat de Victor Yeimo pense que les procureurs invitent des témoins qui n’ont aucune valeur

Victor Yeimo
Victor Yeimo avec son avocat, Emanuel Gobay, après une audience le mardi (31/1/2023) au tribunal de Jayapura -Jubi/Islami

Jayapura, Jubi – Le défendeur dans l’affaire de trahison présumée, Victor Yeimo, porte-parole international du Comité national de Papouasie occidentale (Komite Nasional Papua Barat/KNPB), a subi une nouvelle audience mardi (31/1/2023) au tribunal de Jayapura, avec l’ordre du jour de l’audition des témoins.

Lors du procès dirigé par le juge en chef Mathius avec Andi Asmuruf et Linn Carol Hamadi comme juges membres, les procureurs ont présenté un témoin nommé Melkianus Clemens Ruwayari.

Cependant, lorsque le témoin a été interrogé par les avocats du défendeur et le juge, il a souvent dit qu’il ne savait pas et a même dit qu’il avait oublié les réponses aux questions qui lui étaient posées.

Les avocats du défendeur ont soudainement considéré que les témoins présentés n’avaient aucune valeur et ne connaissaient pas le sujet de l’incident en question.

« Après avoir regardé de plus près, le témoin présenté connaissait cet incident à travers une seule vidéo. Mais dans le procès-verbal d’examen, il est écrit qu’il y avait 4-5 vidéos. Le témoin a même admis qu’il a seulement signé le procès-verbal de l’examen, sans le lire avant », a dit l’avocat du défendeur, Emanuel Gobay, aux journalistes après l’audience.

De cette façon, dit Gobay, cela montre qu’il y a une fabrication des déclarations faites par les témoins et écrites dans le procès-verbal d’examen.

« On soupçonne que le témoin a été forcé ou dirigé pour avouer », a-t-il soupçonné.

Il a également remercié le témoin d’avoir dit qu’il ne savait pas et a confié qu’il était plus confiant pour témoigner au tribunal, ce qui signifie que toutes les informations contenues dans le procès-verbal d’examen ne lui appartenaient pas.

Il a également rappelé aux enquêteurs de ne pas répéter de telles actions non professionnelles, parce que de telles actions ont un impact négatif sur le droit à la liberté de son client qui doit être détenu à ce jour.

« À l’avenir, on espère être plus professionnel et ce n’est pas juste pour les enquêteurs dans cette affaire. On le dit aussi au chef de la police nationale (Kepolisian Republik Indonesia/Polri) pour pouvoir faire pression sur les enquêteurs. On demande aussi aux chefs de police régionaux que s’il y a des enquêteurs qui ne sont pas professionnels comme ça, ils puissent être briefés ou si possible recevoir plus de formation pour ne pas répéter de telles choses, parce que cela a un impact négatif sur la liberté de nos clients », a-t-il appelé.

L’équipe de défense de l’accusé a même été intéressée par la déclaration du témoin selon laquelle, en tant que papou, il n’était pas du tout d’accord avec les déclarations racistes et que, même pendant le procès, il serait en colère s’il recevait un tel traitement (raciste).

« C’est assez intéressant parce que ce procès est lié au racisme et on veut aussi assurer qu’il n’y a pas d’actes racistes dans le système de justice pénale », a-t-il ajouté.

Entre-temps, Victor Yeimo a admis que le plus difficile dans le cas du racisme n’est pas d’aller en prison ou d’être poursuivi en justice, mais la tâche collective d’éliminer le paradigme raciste qui existe dans l’esprit des autorités et qui a été imprimé depuis longtemps.

« Elle touche à la dignité de l’humanité, c’est donc notre devoir commun. Je rappelle donc aux Papous et aux autres amis qu’on ne peut pas combattre le racisme par la haine. Notre résistance au racisme dépasse les barrières de l’ethnie, de la race, de la religion et de l’intergroupe »

« On ne peut pas lutter contre le racisme si on a des sentiments racistes en nous. Il est donc notre devoir collectif de continuer à essayer de combattre la maladie du racisme dans le cerveau de ceux qui sont au pouvoir par des moyens pacifiques et dignes », a ajouté Yeimo. (*)

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