Sur les 482 langues régionales de la terre de Papouasie, seules 9 ont été revitalisées

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Chef de l'Agence de la langue indonésienne de la province de Papouasie, Sukardi Gau. – Jubi/CR-3

Jayapura, Jubi – Sur les 482 langues régionales que compte la terre de Papouasie, seules neuf langues régionales ont été revitalisées par l’Agence de la langue indonésienne de la province de Papouasie. C’est ce qu’a dit le chef de l’Agence de la langue indonésienne de la province de Papouasie, Sukardi Gau, jeudi (11/01/2024) à Jayapura.

« Le programme de revitalisation des langues régionales de cette année est la continuation du même programme en 2023, qui a déjà eu lieu depuis 2021. En 2022, on a mené le programme de revitalisation des langues régionales pour sept langues régionales. En 2023, on a ajouté deux autres langues régionales pour arriver à neuf langues régionales », a-t-il indiqué.

Sukardi a indiqué que les langues régionales revitalisées sont la langue Tobati à Jayapura, la langue Sentani dans la régence de Jayapura, la langue Biyekwok dans la régence de Keerom, la langue Sobei dans la régence de Sarmi, la langue Marind dans la régence de Merauke, la langue Kamoro dans la régence de Mimika, la langue Biak dans la régence de Biak Numfor, la langue Atam dans la régence de Manokwari, et la langue Moi dans la régence de Sorong.

« En 2024, on va ajouter une autre langue régionale à revitaliser, à savoir la langue baliem dans la régence de Jayawijaya, ce qui portera le total à 10 langues régionales revitalisées », a-t-il affirmé.

Selon Sukardi, il existe 718 langues régionales en Indonésie. En Papouasie, on compte 428 langues régionales.

Selon Sukardi, les neuf langues du programme de revitalisation des langues régionales sont encouragées à être enseignées dans les écoles, de l’école primaire à l’enseignement secondaire. Cet effort nécessite une coopération avec les gouvernements locaux pour développer un programme d’apprentissage des langues régionales aux écoles.

Les gouvernements locaux ont également un rôle important à jouer dans la préparation des enseignants et du matériel pédagogique pour les langues régionales, afin que la revitalisation des langues régionales puisse être menée à bien de manière optimale.

« L’agence de la langue indonésienne va collaborer avec les autorités locales pour former les enseignants principaux. Ils vont ensuite enseigner la langue régionale à d’autres enseignants. Enfin, ces derniers enseigneront la langue régionale aux élèves à l’école. Plus on fait d’efforts, plus le développement et l’utilisation des langues régionales augmentent », a déclaré Sukardi.

Sukardi a fait référence à Jayapura, qui dispose d’une réglementation régionale stipulant que les langues régionales doivent être apprises à l’école. « L’apprentissage des langues régionales à Jayapura est divisé par région. Les élèves de Waena et des environs apprennent le Sentani. Les élèves de Tanah Hitam, Abepura et des environs apprennent le Nafri. Les élèves d’Entrop et des environs apprennent le Tobati », a détaillé Sukardi.

Sukardi a admis que l’enregistrement de neuf langues régionales à la terre de Papouasie est loin d’être suffisant, parce qu’il y a beaucoup de langues régionales à la terre de Papouasie. Il espère que les gouvernements locaux vont également revitaliser leurs langues régionales respectives.

« La langue régionale est un élément important de l’identité papoue, mais elle est souvent oubliée par les Papous indigènes. Les langues régionales sont considérées comme quelque chose de peu important car il y a beaucoup d’autres choses qui sont considérées comme plus importantes, comme les problèmes économiques et autres », a observé Sukardi.

Selon lui, la langue est l’un des meilleurs héritages des ancêtres des Papous, en plus des forêts, des lacs, des rivières et d’une mer si riche.

« Aujourd’hui, les enfants papous considèrent que les langues régionales ne sont pas importantes et ne les intéressent pas. La langue Tobati, par exemple, est parlée par quelques rares personnes, contrairement à ce qui se passait il y a 10 ou 20 ans. Ce qu’on essaie donc de faire, c’est de protéger les langues régionales pour qu’elles deviennent vraiment une identité attachée au peuple papou », a-t-il expliqué.

Selon Sukardi, l’Agence de la langue indonésienne de la province de Papouasie a trois programmes prioritaires : le développement de compétences linguistiques, la revitalisation des langues régionales et l’internationalisation de la langue indonésienne. « La loi n° 24/2009 sur le drapeau, la langue et l’emblème de l’État, ainsi que sur l’hymne national, stipule clairement que le développement de la langue et de la littérature est de la responsabilité des gouvernements locaux », a-t-il cité.

« J’espère que toutes les langues régionales sont traitées sur un pied d’égalité. Les langues régionales, qu’elles soient parlées par un grand nombre ou par un petit nombre de locuteurs, ont le même droit de vivre. Ce droit doit être protégé par le gouvernement local afin que la revitalisation soit plus ciblée et systématique », a-t-il conclu. (*)

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