Résultats des autopsies des victimes de mutilations à Mimika : Il y a des victimes qui ont été abattues, d’autres qui ont été poignardées

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Les familles des victimes négocient avec la police pour diriger les manifestants et les personnes en deuil après avoir transporté les corps des victimes de meurtres et de mutilations de l'hôpital général régional de Mimika au salon funéraire, vendredi (16/9/2022). - Jubi/Hengky Yeimo

Jayapura, Jubi – Gustaf R. Kawer, membre de la Coalition de la société civile de Papouasie pour l’application de la loi et les droits de l’homme et avocat des familles des victimes de meurtre et de mutilation à Mimika, a dit que la police avait lu les résultats des autopsies des quatre victimes. Les résultats de l’autopsie ont montré que deux victimes ont été tuées par balle et deux autres ont été poignardées. D’autre part, Kawer pense que les quatre victimes ont été abattues par les perpétrateurs.

Kawer a fait cette déclaration à Timika, la capitale de la régence de Mimika, samedi (17/9/2022). Selon Kawer, la police a lu les résultats de l’autopsie vendredi (16/9/2022) devant les familles des victimes et les personnes en deuil qui ont assisté à la procession de crémation des quatre victimes – Arnold Lokmbere, Irian Nirigi, et Lemaniel Nirigi, et Atis Tini.

« La police de Mimika a lu les résultats de l’autopsie sur le site de crémation sur la rue Trans Mimika Poumako. Selon la police, deux victimes ont été abattues, Anold Lokmbere et Irian Nirigi. Il y avait aussi deux personnes qui ont été poignardées, tuées et mutilées, Atis Tini et Lemaniel Nirigi », a indiqué Kawer à Jubi.

Le meurtre et la mutilation de quatre civils de la régence de Nduga ont eu lieu dans l’unité de peuplement (Satuan Permukiman/SP) 1, district de Mimika Baru, régence de Mimika, le 22 août 2022. Les quatre victimes sont Arnold Lokbere, Lemaniol Nirigi, Irian Nirigi et Atis Tini.

La police militaire du Commandement de la région militaire XVII/Cenderawasih a désigné six soldats de la brigade d’infanterie Raider/20 Ima Jaya Keramo en tant que suspects dans cette affaire, à savoir le major avec les initiales HF, le capitaine avec les initiales DK, le soldat en chef avec les initiales PR, et les soldats avec les initiales RAS, PC et R. Parallèlement, les enquêteurs de la police provinciale de Papouasie ont désigné quatre civils en tant que suspects dans la même affaire, à savoir APL ou Jeck, DU, R et RMH, qui sont toujours en fuite.

Kawer estime que les résultats de l’autopsie lue par la police vendredi sont différents des conclusions des familles qui ont examiné les corps des victimes. En examinant les corps des victimes le 2 septembre 2022, les familles ont découvert davantage de blessures suspectées d’être des blessures par balle sur le corps et les cuisses des victimes.

« Le 1er septembre 2022, la police a procédé à une autopsie. Puis, le jour suivant, nous avons vu les corps des victimes en personne à l’hôpital. Sur le corps de chaque victime, il y avait des coups de couteau et des coupures à l’abdomen. Puis il y avait plus d’une blessure par balle sur la cuisse. Nous avons également vu plus d’une blessure par balle sur presque tous les corps des victimes », a ajouté Kawer.

Bien que la police ait lu les résultats de l’autopsie, Kawer insiste sur le fait qu’il demande toujours à la police de rechercher d’autres parties du corps des victimes de meurtre et de mutilation à Mimika. Kawer a dit penser que Lemaniel Nirigi et Atis Tini sont également morts après avoir été abattus.

« Afin que nous puissions voir par nous-mêmes s’il est vrai que les deux victimes n’ont été que poignardées et sont ensuite mortes, ou si elles ont également été abattues et ensuite mutilées ? Le processus d’autopsie pourrait être différent. D’autres parties du corps doivent être retrouvées puisqu’il se pourrait que Lemaniel Nirigi et Atis Tini aient également reçu des balles dans les parties du corps qui n’ont pas encore été retrouvées (tête, bras et jambes) », a poursuivi Kawer.

Kawer a également estimé que le processus d’établissement des preuves mené par la police n’était pas chronologique. Il s’est demandé comment la police pouvait désigner des suspects avant de disposer de tous les témoignages, des résultats d’autopsie et des résultats des tests ADN.

« Conformément aux règles applicables, après le rapport, on procède à l’audition des témoins. Ensuite, il y a les preuves écrites provenant des résultats de l’autopsie, de l’autopsie et des tests ADN. Mais ce qui s’est passé dans cette affaire, c’est qu’après le rapport et les témoins n’étaient pas complets, puis soudainement il y a eu une détermination immédiate du suspect. Ensuite, il y a eu les résultats de l’autopsie. De plus, les résultats du test ADN n’ont été annoncés aux familles de victimes que le 12 septembre 2022, après que les familles aient insisté pour que les résultats de l’autopsie soient annoncés. Ainsi, la détermination du suspect et la reconstitution ont précédé les résultats du test ADN et de l’autopsie », a expliqué Kawer.

Kawer a également fait savoir que le processus d’autopsie des corps des victimes de meurtre et de mutilation à Mimika a été réalisé sans le consentement des familles. Pendant la procédure d’autopsie, aucun représentant des familles n’a assisté à l’autopsie. Il a mentionné que la police était également secrète et qu’elle ne voulait pas, dans un premier temps, annoncer les résultats de l’autopsie.

« En effet, le processus d’autopsie doit être notifié à la famille comme le stipule le code de procédure pénale. Après que l’autopsie ait été réalisée le 1er septembre 2022, les avocats ont demandé les résultats de l’autopsie mais la police ne les a pas fournis, arguant que les résultats de l’autopsie seraient utilisés dans le cadre de l’enquête et qu’ils devaient donc rester confidentiels. Nous avons demandé à plusieurs reprises les résultats de l’autopsie, mais on ne nous les a pas donnés. Hier, lors de la crémation de la victime, à l’insistance de la famille, la police a lu les résultats de l’autopsie dont la population papoue et la famille de la victime ont été témoins », a raconté Kawer.

L’un des proches des victimes de meurtre et de mutilation de Mimika, Pale Gwijangge, a précisé que, bien que la famille ait eu connaissance des résultats de l’autopsie lus par la police vendredi, Gwijangge a affirmé que l’autopsie avait été réalisée sans le consentement de la famille. Gwijangge doute également que seules deux victimes aient été abattues, car de nombreuses autres parties du corps des victimes n’ont pas été retrouvées.

« La plupart des parties du corps des victimes étaient manquantes, donc seules les parties du corps existantes ont été autopsiées. Nous n’acceptons pas que les résultats de l’autopsie montrent que les deux victimes n’ont pas été abattues. La reconstitution a prouvé que le tireur était un capitaine. La reconstitution a également révélé que quatre personnes ont été abattues », a rappelé Gwijangge.

Gwijangge a evoqué que la police et les soldats devraient rechercher les parties manquantes des corps pour confirmer s’ils ont tous été abattus ou non. « Si hier la police a dit que quatre personnes ont été abattues et ensuite mutilées, c’est vrai car les résultats de la reconstitution indiquent que les quatre victimes ont été abattues. Si les corps des quatre victimes n’ont pas été retrouvés intacts, nous considérons que les résultats de l’autopsie sont incomplets », a-t-il conclu. (*)

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