Jayapura, Jubi – Nur Aida Duwila, directrice de l’association d’aide juridique Association des femmes indonésiennes pour la justice (Asosiasi Perempuan Indonesia untuk Keadilan/APIK) de Jayapura, a dit qu’un certain nombre d’organisations d’aide juridique en Papouasie fourniront une assistance juridique à trois enfants qui ont été victimes d’abus prétendument commis par des soldats de l’armée de terre dans le district de Keerom. L’assistance est fournie afin de s’assurer que les agresseurs sont poursuivis et que les victimes bénéficient d’une réhabilitation psychosociale.
Nur a déclaré qu’un certain nombre d’organisations d’aide juridique qui fourniront une assistance sont APIK Jayapura ; Poste d’aide juridique de Cenderawasih ; l’Institut pour l’étude et l’autonomisation des femmes et des enfants de Papouasie ; et l’Association des avocats d’Indonésie (Perhimpunan Advokat Indonesia/Peradi) de Jayapura. « Il y a des avocats à Peradi Jayapura qui sont prêts à aider », a indiqué Nur à Jubi le jeudi (3/11/2022) soir.
Rahmat Paisei (14 ans), Bastian Bate (13 ans) et Laurents Kaung (11 ans) auraient été agressés à au poste du groupe de travail des Opérations de paix de Cartenz situé dans la rue Maleo, village de Yuwanain, Arso II, district d’Arso, régence de Keerom, jeudi (27/10/2022). Les trois enfants ont été maltraités à l’aide de chaînes, de fils et de tuyaux et ont dû subir un traitement à l’hôpital.
Selon Nur, les soldats de l’armée de terre qui ont maltraité les trois enfants doivent être tenus responsables de leurs actes. « Le processus juridique contre les trois membres doit être réalisé. On le fera à n’importe quel prix. Nous sommes déterminés à ce que les agresseurs soient poursuivis. Bien que les trois enfants aient fait une faute, il faudrait régler le problème de la bonne manière. S’ils sont accusés de vol, il y a des policiers qui peuvent les examiner », a-t-elle ajouté
Nur a estimé que les violences prétendument commises par les soldats des Forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia/TNI) vont aggraver la liste des violences perpétrées en Papouasie. Selon Nur, les trois enfants n’auraient pas dû être maltraités. « On ne peut pas accuser un autre de vol et ensuite le battre, ça ne marche pas comme ça. S’il vole, faites un rapport à la police, et la police va mener à bien la procédure légale, il ne faut pas le persécuter », a-t-elle expliqué.
Nur a constaté que l’on craint que les violences subies par ces enfants affectent leur développement jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge adulte. Cela peut certainement les inciter à commettre des actes de violence à l’encontre de la génération suivante.
Nur a déclaré que toutes les parties avaient la responsabilité de briser la chaîne de violence contre les Papous, en particulier contre les enfants. C’est important pour que la prochaine génération ne vive pas la même chose que les trois enfants de Keerom. « Aujourd’hui, nous avons pris l’engagement de ne plus commettre de telles violences à l’encontre des enfants », a-t-elle déclaré.
La directrice de l’Institut pour l’étude et l’autonomisation des femmes et des enfants de Papouasie, Siti Akmianti, a précisé qu’elle attendait toujours des informations de la part d’une coalition des organisations d’aide juridique pour fournir une assistance aux trois enfants de Keerom. « Nous ne pouvons pas fournir d’informations sur la forme d’assistance qui sera fournie car nous n’avons pas reçu les dernières informations de la coalition concernant le traitement du cas de violence », a précisé Sita à Jubi, vendredi (4/11/2022).
Vendredi (4/11/2022), la mère de Rahmat, Elvi Yoku, a affirmé avoir confié la procédure judiciaire à une équipe composée d’organisations d’aide juridique, de la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie et de la police militaire du Commandement de la zone militaire XVII/Cenderawasih. Elle espère que les persécuteurs de son fils et de ses deux amis seront poursuivis. « Je leur ai remis la procédure judiciaire des auteurs. Je vais écouter leurs conseils », a confié Yoku à Jubi le vendredi (4/11/2022).
Yoku a fait savoir que son fils est toujours sous traitement à l’hôpital militaire de l’armée de terre de Marthen Indey à Jayapura. Elle a ajouté que la condition de Rahmat ne s’est pas améliorée. Son fils a toujours des difficultés à manger et vomit souvent. « Il vomit encore fréquemment. Aujourd’hui, il a vomi deux fois un liquide jaune », a-t-elle raconté. (*)