Les sept étudiants leveurs de drapeau de l’Étoile du matin sont libérés

Sept étudiants qui ont hissé le drapeau de l'Étoile du matin après avoir été libérés du centre correctionnel d'Abepura. - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, Jubi – Sept étudiants qui ont hissé le drapeau de l’Étoile du matin à GOR Cenderawasih de Jayapura le 1er décembre 2021 ont été libérés du centre correctionnel d’Abepura, mardi (27/9/2022) à 10 h 32. Ils ont été libérés après avoir purgé 10 mois de prison.

Les sept leveurs de drapeau de l’Étoile du matin sont Melvin Yobe (29 ans), Melvin Fernando Waine (25 ans), Devion Tekege (23 ans), Yosep Ernesto Matuan (19 ans), Maksimus Simon Petrus You (18 ans), Lukas Kitok Uropmabin (21 ans) et Ambrosius Fransiskus Elopere (21 ans).

À leur sortie du centre correctionnel d’Abepura, les sept étudiants ont été immédiatement accueillis par leurs familles et leurs avocats. Leur libération a également été étroitement surveillée par des officiers de police. Un certain nombre d’officiers de police ont été vus tenant des armes à feu.

Mervin Yobe a remercié Dieu d’avoir pu purger dix mois de détention en bonne santé. Lui et ses amis ont également exprimé leur gratitude pour tout le soutien qu’ils ont reçu au fil du temps.

Pour l’avenir, Melvin Yobe a dit qu’il continuerait à se battre pour la vérité et la justice en Papouasie. Il a ajouté que la lutte doit se poursuivre puisque l’injustice continue de sévir en Papouasie.

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Les sept étudiants leveurs de drapeau de l’Étoile du matin embrassent leurs familles après avoir été libérés du centre correctionnel d’Abepura, mardi (27/9/2022). – Jubi/Theo Kelen

L’avocat des sept étudiants, Helmi, a indiqué que, d’après les calculs du centre correctionnel d’Abepura, il est temps pour eux d’être libérés.

« Le verdict a été rendu en août 2022, alors qu’ils étaient arrêtés et détenus depuis décembre 2021. Avec la méthode de calcul d’expiration du centre correctionnel d’Abepura, cela fait exactement dix mois aujourd’hui et ils peuvent être libres », a indiqué Helmi à Jubi.

Helmi a exprimé son espoir qu’à l’avenir, dans le cadre de l’application de la loi dans les cas de trahison, notamment en ce qui concerne le lever du drapeau de l’Étoile du matin, une approche juridique plus persuasive et stratégique devrait être adoptée afin que le règlement puisse être effectué par des mécanismes hors cour.

« La loi n° 2 de 2021 concernant l’autonomie spéciale de la Papouasie (la nouvelle loi sur l’autonomie spéciale de la Papouasie) stipule que la Papouasie possède des caractéristiques distinctives sous la forme d’un symbole régional et de son propre drapeau et que ces deux éléments sont interprétés comme des symboles culturels », a-t-il rappelé.

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Sept étudiants qui ont hissé le drapeau de l’Étoile du matin après avoir été libérés du centre correctionnel d’Abepura. – Jubi/Theo Kelen

Auparavant, le 28 août 2022, un panel de juges du tribunal de Jayapura avait jugé les leveurs de drapeau de l’Étoile du matin à GOR Cenderawasih coupables de trahison. Ils ont été condamnés à 10 mois de prison chacun et ont dû verser une compensation pour les pertes de l’État d’un montant total de 5 000 roupies indonésiennes.

Dans son verdict, le panel de juges a déclaré Melvin Yobe et ses amis coupables d’avoir commis un délit criminel menant à la trahison. Melvin Yobe et ses amis ont été condamnés à 10 mois de prison chacun et à verser 5 000 roupies indonésiennes en guise de compensation pour les pertes subies par l’État.

Les juges ont déclaré que les actes de Melvin Yobe et de ses amis, qui ont hissé le drapeau de l’Étoile du matin et se sont défilé vers le bureau de Chambre des représentants du peuple papou en chantant « Liberté pour la Papouasie ! » (Papua Merdeka) et « Nous ne sommes pas le Rouge et le Blanc, nous ne sommes pas le Rouge et le Blanc, nous sommes l’Étoile du matin, c’est juste recemment vous avez dit le Rouge et le Blanc » (Kami bukan Merah Putih, kami bukan Merah Putih, kami Bintang Kejora, baru-baru ko bilang Merah Putih) avaient rempli les conditions de la trahison, en violation de l’article 106, paragraphe 1, du Code pénal, en liaison avec l’article 55, paragraphe 1, numéro 1, du Code pénal.

Les actions de Melvin Yobe et de ses amis, qui ont déployé des bannières sur lesquelles on pouvait lire « Autodétermination de la Papouasie occidentale, arrêt du militarisme en Papouasie occidentale » (Self-Determination for West Papua, Stop Militarism In West Papua) et « L’Indonésie doit immédiatement ouvrir l’accès de l’équipe d’enquête du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en Papouasie occidentale » (Indonesia Segera Membuka Akses Bagi Tim Investigasi Komisi Tinggi HAM PBB Ke West Papua) ont également été considérées comme répondant aux critères de la trahison.

« (Par ces actions), les défendeurs ont l’intention de détacher le territoire de la Papouasie et de la Papouasie occidentale du territoire de l’État unitaire de la République d’Indonésie. Les accusés ont commis un début d’exécution tel que défini à l’article 87 du Code pénal », a déclaré Tampubolon en lisant le verdict.

Le verdict a également déclaré que le hissage du drapeau de l’Étoile du matin, les défilés portant le drapeau de l’Étoile du matin, les cris « Papua Merdeka » et « Kami bukan Merah Putih, kami bukan Merah Putih, kami Bintang Kejora, baru-baru ko bilang Merah Putih » ne sont pas la liberté d’expression. Les juges ont déclaré que ces actions étaient comprises comme des actes d’intention et un début de mise en œuvre pour séparer la Papouasie et la Papouasie occidentale de l’État unitaire de la République d’Indonésie.

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Les sept étudiants leveurs de drapeau de l’Étoile du matin embrassent leurs familles après avoir été libérés du centre correctionnel d’Abepura, mardi (27/9/2022). – Jubi/Theo Kelen

Le verdict a également déclaré que la demande de création de la Commission de vérité et de réconciliation (Komisi Kebenaran dan Rekonsiliasi/KKR) pour résoudre le problème en Papouasie ne doit pas impliquer de hisser le drapeau de l’Étoile du matin et de défiler en criant « Papua Merdeka » et « Kami bukan Merah Putih, kami bukan Merah Putih, kami Bintang Kejora, baru-baru ko bilang Merah Putih ».

« Le panel de juges est d’avis que la demande de formation d’une Commission de vérité et de réconciliation auprès du gouvernement central peut être réalisée en formant une équipe composée de membres du Conseil du peuple papou (Majelis Rakyat Papua/MRP), de membres de la Chambre des représentants de Papouasie (Dewan Perwakilan Rakyat/DPR Papua), de personnalités traditionnelles, de personnalités étudiantes et de personnalités féminines », a déclaré Tampubolon.

Compte tenu du témoignage des témoins, du témoignage des défendeurs et des preuves, le panel de juges a déclaré les défendeurs coupables d’avoir commis conjointement le crime de trahison.

« Par conséquent, le défendeur Melvin Yobe et ses amis sont condamnés à 10 mois de prison chacun et stipulent que la période d’arrestation et de détention qui a été purgée est entièrement déduite de la peine imposée, et ordonnent aux défendeurs de rester en détention », a déclaré Tampubolon.

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Sept étudiants qui ont hissé le drapeau de l’Étoile du matin après avoir été libérés du centre correctionnel d’Abepura. – Jubi/Theo Kelen

Le panel de juges a également déclaré que les preuves d’un koteka, de trois noken, de deux colliers de perles, de quatre jeans, de cinq chemises, d’une veste, de deux chargeurs de téléphone portable et de trois unités de téléphone portable ont été restituées au défendeur qui en était le propriétaire.

Par ailleurs, les preuves d’une catapulte, deux drapeaux de l’Étoile du matin et une bannière ont été confisqués pour être détruits. Le panel de juges a donné à Melvin Yobe et à ses amis 7 jours pour faire appel s’ils s’opposent au verdict. (*)

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