Les policiers qui ont réprimé les manifestants commémorant la Journée mondiale des droits de l’homme doivent être poursuivis en justice

Barricade de police bloquant les manifestants commémorant la Journée mondiale des droits de l'homme à Manokwari - Jubi/Adlu Raharusun

Jayapura, Jubi – Le directeur de l’Institut d’aide juridique (LBH) de Papouasie, Emanuel Gobay, a dit que les policiers qui ont commis des violences à l’encontre des participants de la manifestation organisée pour commémorer la Journée mondiale des droits de l’homme à Manokwari doivent faire l’objet d’une enquête et de poursuites judiciaires. Il a tenu ces propos en réponse à la dispersion par la force de la manifestation par la police de la station (Polres) de Manokwari.

« Le chef de la police provinciale (Polda) de Papouasie occidentale doit immédiatement ordonner l’arrestation et la traduction en justice des personnes qui ont commis des actes de violence à l’encontre des participants de la manifestation organisée pour commémorer la Journée mondiale des droits de l’homme, pour le délit présumé de persécution tel que stipulé à l’article 351 du Code pénal », a indiqué Gobay dans une déclaration écrite ce mardi (12/12/2023).

Le 11 décembre 2023, une manifestation organisée par des étudiants pour commémorer la Journée mondiale des droits de l’homme à Manokwari s’est terminée par des affrontements. Cinq personnes ont été frappées par la police, deux personnes ont été arrêtées et deux policiers ont été frappés par des pierres lancées par la foule.

Gobay a mentionné que les célébrations de la Journée mondiale des droits de l’homme dans les différents pays sont célébrées de diverses manières, notamment par des discours libres, des marches dans la ville, des spectacles, des actions de grâces et des manifestations. Gobay a regretté qu’à Manokwari, au contraire, la police ait érigé des barricades en utilisant des boucliers et en portant des équipements anti-émeutes pour garder la manifestation.

« L’application des mesures d’émeutes est effectuée si la situation passe d’une situation jaune à une situation rouge, comme le stipule l’article 4 du Règlement du chef de la Police nationale (Polri) n° 2 de 2019 concernant l’application des mesures d’émeutes », a-t-il précisé.

Gobay a rappelé que dans l’exercice de leurs fonctions ou dans leur vie quotidienne, les policiers doivent protéger et respecter les droits de l’homme. La police devrait également célébrer la Journée des droits de l’homme, au lieu de perturber la commémoration de la Journée des droits de l’homme.

« Chaque membre de la Polri doit comprendre les instruments des droits de l’homme, que ce soit ceux prévus par la législation indonésienne ou les instruments internationaux qui ont été ratifiés ou non par l’Indonésie », a-t-il ajouté.

Gobay a estimé que les actions répressives de la police étaient la preuve que les membres de la Polri ne comprenaient pas le Règlement du chef de la Polri n° 8/2009 sur la mise en œuvre des principes et des normes des droits de l’homme dans l’exercice des fonctions de la Polri. Selon Gobay, les actions répressives de la police à l’encontre des participants de la manifestation organisée pour commémorer la Journée mondiale des droits de l’homme constituent une forme de violation des droits de l’homme.

La LBH de Papouasie demande au chef de la Polri d’ordonner immédiatement au chef de la police de Papouasie occidentale d’enquêter et de poursuivre le commandant de l’unité antiémeute. La LBH de Papouasie demande également à la Polda de Papouasie occidentale d’arrêter et de poursuivre les auteurs de violences contre les manifestants qui commémoraient la Journée mondiale des droits de l’homme à Manokwari.

La LBH de Papouasie a également demandé au chef de la Polda de Papouasie occidentale d’ordonner immédiatement à la division de la profession et de la sécurité (Propam) de la Polda de Papouasie occidentale d’enquêter sur le chef de la Polres de Manokwari pour des allégations d’abus d’autorité. Il est également demandé au président de la Commission nationale des droits de l’homme de veiller immédiatement à ce que le chef de la Polda de Papouasie occidentale s’engage à mettre en œuvre le Règlement du chef de la Polri n° 8/2009 dans ses rangs, en particulier au sein de la Polres de Manokwari. (*)

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