Jayapura, Jubi – Les familles des victimes du meurtre et de la mutilation de quatre habitants de Nduga dans la régence de Mimika ont accepté le verdict du panel de juges du tribunal militaire supérieur III de Surabaya qui a condamné le major d’infanterie Helmanto Fransiskus Dakhi à la prison à vie. Le verdict a apaisé la déception des familles des victimes face aux demandes du procureur militaire qui avait demandé au panel de juges de condamner Dakhi à 4 ans d’emprisonnement.
L’un des proches de la victime du meurtre et de la mutilation, Aptoro Lokbere, a confié que le procès était devenu un sujet de discorde dans sa famille, étant donné que le 19 janvier 2023, le procureur militaire supérieur de Makassar, le lieutenant-colonel Eri, a demandé que le major Dakhi soit reconnu coupable de vol de marchandises et de rétention ou de dissimulation d’informations à ses supérieurs, et a demandé que le major Dakhi soit condamné à 4 ans de prison et à être renvoyé de l’armée de terre.
Aptoro est le frère d’Arnold Lokbere, l’une des victimes du meurtre et de la mutilation de quatre résidents de Nduga à Mimika. Aptoro a dit qu’il était reconnaissant que le panel de juges ait écouté les souhaits des familles des victimes en condamnant le major Dakhi à la prison à vie.
« Le panel de juges a décidé de l’affaire comme on l’espérait. Une peine de prison à vie est justifiée par rapport à ce que l’accusé a fait à un membre de notre famille », a indiqué Lokbere à Jayapura, mardi (24/1/2023) soir.
Le major d’infanterie Helmanto Fransiskus Dakhi est l’un des six soldats de la brigade d’infanterie Raider 20/Ima Jaya Keramo qui sont accusés du meurtre et de la mutilation de quatre résidents de Nduga survenus dans l’Unité d’établissement (Satuan Pemukiman) 1, district de Mimika Baru, régence de Mimika, le 22 août 2022. Les cinq autres suspects sont le capitaine d’infanterie Dominggus Kainama (décédé le 24 décembre 2022), le soldat en chef Pargo Rumbouw et les soldats Rahmat Amin Sese, Rizky Oktaf Muliawan, et Robertus Putra Clinsman. Les quatre victimes de meurtre et de mutilation étaient Arnold Lokbere, Irian Nirigi, Lemaniel Nirigi et Atis Tini.
Lors d’un procès devant le tribunal militaire III-19 de Jayapura, mardi, un panel de juges du tribunal militaire supérieur III de Surabaya a déclaré le major Dakhi coupable de meurtre avec préméditation et de dissimulation d’informations à ses supérieurs. Le panel de juges dirigé par le colonel Sultan, juge en chef, et les colonels Agus Husin et Prastiti Siswayani, juges membres, a condamné le major Helmanto Fransiskus Dakhi à la prison à vie et au renvoi de l’armée de terre.
Selon Aptoro, bien que Dakhi n’ait pas été condamné à mort, il considère que le verdict a pris en compte divers aspects tels que l’état psychologique de la famille de la victime et divers autres. « Au nom des familles des victimes, je voudrais remercier le panel de juges d’avoir donné la sentence que nous, les familles, espérions », a-t-il ajouté.
L’avocat des familles des victimes de meurtre et de mutilation de Mimika, Gustaf R. Kawer, a exprimé son accord et sa satisfaction quant au verdict. « Tous les faits concernant le meurtre avec préméditation ont été prouvés pendant le procès. La peine infligée est conforme à la peine prévue pour un meurtre avec préméditation », a commenté Kawer après avoir assisté au procès, mardi.
Après avoir assisté à la lecture du verdict mardi, Kawer a constaté que le verdict des juges était correct en déclarant Dakhi coupable du délit de meurtre avec préméditation et de dissimulation d’informations à ses supérieurs, parce que le verdict avait pris en compte les facteurs sociologiques et les droits de l’homme.
Kawer estime que les juges du tribunal militaire supérieur III de Surabaya ont été assez courageux pour examiner et juger le meurtre et la mutilation de quatre habitants de Nduga à Mimika. Il a estimé que ce verdict devait servir d’exemple aux tribunaux généraux et militaires. « Je pense qu’un bon verdict va affecter l’image de l’État, des Forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia/TNI) et la confiance du public dans le système judiciaire », a souligné Kawer. (*)
