Le procureur déclare sept leveurs de drapeau de l’Étoile du matin coupables de trahison

l'Étoile du matin
Le procès de sept leveurs de drapeau de l'Étoile du matin s'est tenu lundi (22/8/2022) au tribunal de Jayapura. - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, Jubi – Lors d’une audience au tribunal de Jayapura mercredi (24/8/2022), le procureur Achmad Kobarubun a répondu à un mémorandum de défense de la Coalition des défenseurs du droit et des droits de l’homme en Papouasie (Koalisi Penegak Hukum dan Hak Asasi Manusia Papua) dans l’affaire de trahison présumée commise par sept leveurs du drapeau de l’Étoile du matin. En lisant la réponse, Kobarubun a souligné qu’il pensait que les sept leveurs du drapeau de l’Étoile du matin étaient coupables de trahison.

Les sept leveurs de drapeau de l’Étoile du matin qui sont jugés pour trahison présumée au tribunal de Jayapura sont Melvin Yobe (29 ans), Melvin Fernando Waine (25 ans), Devion Tekege (23 ans), Yosep Ernesto Matuan (19 ans), Maksimus Simon Petrus You (18 ans), Lukas Kitok Uropmabin (21 ans) et Ambrosius Fransiskus Elopere (21 ans). Ils ont été accusés de trahison pour avoir hissé le drapeau de l’Étoile du matin à GOR Cenderawasih, Jayapura, le 1er décembre 2021.

Le procès a été présidé par un panel de juges du tribunal de Jayapura présidé par R.F. Tampubolon, avec Mathius et Iriyanto T. comme membres. Le 11 août 2022, le procureur Achmad Kobarubun a considéré que les sept leveurs du drapeau de l’Étoile du matin étaient coupables de trahison et les a condamnés à un an de prison.

Lors de l’audience du 22 août 2022, la Coalition des défenseurs du droit et des droits de l’homme en Papouasie a lu leur mémorandum de défense qui indiquait que le procureur n’a pas réussi à prouver l’existence d’éléments constitutifs de l’infraction pénale de trahison telle que stipulée dans la l’article 106 en liaison avec l’article 55, paragraphe 1, point 1, du Code pénal. Elle a aussi indiqué que le procureur n’a pas non plus été en mesure de présenter un témoin expert pour expliquer l’article sur la trahison dont Melvin Yobe et ses amis sont accusés.

Dans sa réponse au mémorandum de la défense, le procureur Achmad Kobarubun a constaté que les actes de Melvin Yobe et de ses amis, qui ont hissé le drapeau de l’Étoile du matin à GOR Cenderawasih et se sont rendus au bureau de Chambre des représentants du peuple papou (Dewan Perwakilan Rakyat/DPR Papua) pour demander l’arrêt du militarisme en Papouasie, constituaient un acte préliminaire de trahison visant à séparer une partie ou la totalité d’un territoire de la République d’Indonésie.

Il a ajouté que Melvin Yobe et ses amis ont également admis et confirmé les dépositions des témoins présentés au procès, selon lesquelles ils ont hissé le drapeau de l’Étoile du matin et ont défilé en portant le drapeau de l’Étoile du matin jusqu’au bureau de Chambre des représentants du peuple papou en chantant « Nous ne sommes pas le Rouge et le Blanc, nous ne sommes pas le Rouge et le Blanc, nous sommes l’Étoile du matin, c’est juste récemment vous avez dit le Rouge et le Blanc » (Kami bukan Merah Putih, kami bukan Merah Putih, kami Bintang Kejora, baru-baru ko bilang Merah Putih).

Kobarubun a également confirmé que Melvin Yobe et ses amis ont déployé une bannière qui se lisaient comme suit : « Autodétermination de la Papouasie occidentale, arrêt du militarisme en Papouasie occidentale » (Self-Determination for West Papua, Stop Militarism In West Papua) et « L’Indonésie doit immédiatement ouvrir l’accès de l’équipe d’enquête du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en Papouasie occidentale » (Indonesia Segera Membuka Akses Bagi Tim Investigasi Komisi Tinggi HAM PBB Ke West Papua). Il a précisé que les actes de Melvin Yobe et de ses amis remplissaient les éléments constitutifs de l’infraction pénale consistant à commettre, à ordonner de commettre et à participer à l’infraction pénale de trahison visée à l’article 110, paragraphe 1, du Code pénal, en liaison avec l’article 55, paragraphes 1 à 1, du Code pénal, énumérés dans les charges subsidiaires.

« L’équipe du procureur reste d’avis qu’il a été prouvé légalement que les défendeurs ont commis le crime de trahison, comme indiqué dans notre acte d’accusation du 11 août 2022 », a déclaré Kobarubun en lisant la réponse.

Après avoir entendu les réponses, le panel de juges a ajourné l’audience jusqu’à vendredi (26/8/2022). L’audience de vendredi entendra les réponses de la Coalition des défenseurs du droit et des droits de l’homme en Papouasie. (*)

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