Le LPSK est appelé à protéger les témoins et les familles des victimes de mutilations de Mimika

Mimika
Les habitants de Nduga et les familles des victimes du meurtre et de la mutilation de quatre résidents de Nduga à Mimika devant le tribunal militaire III-19 de Jayapura, jeudi (19/1/2023) - Jubi/Alexander Loen

Jayapura, Jubi – La Commission pour les personnes disparues et la violence (KontraS) et la Commission nationale des droits de l’homme (Komnas HAM) ont exhorté l’Agence de protection des témoins et des victimes (Lembaga Perlindungan Saksi dan Korban/LPSK) à assurer immédiatement la protection des témoins et des familles des victimes du meurtre et de la mutilation de quatre résidents de Nduga à Mimika. Des appels similaires ont également été lancés par la Coalition pour l’application de la loi et les droits de l’homme en Papouasie en tant que l’équipe juridique des familles des victimes.

Le personnel de la division juridique de KontraS, Andrie Yunus, a dit que KontraS avait envoyé une lettre de demande de protection des témoins au LPSK le 3 novembre 2023. La demande a été soumise après que KontraS ait mené une enquête sur le cas et tenu une réunion conjointe avec les avocats de la Coalition pour l’application de la loi et les droits de l’homme en Papouasie.

« Après avoir mené une enquête à Timika, nous avons découvert que quatre familles de victimes ont été examinées à la police de la station (Kepolisian Resor/Polres) de Timika et au sous-détachement de la police militaire de Timika. Donc, l’un des efforts pour fournir une garantie de protection aux familles des victimes qui sont interrogées comme témoins est de demander une protection à la LPSK », a indiqué Andrie lorsqu’il a été contacté par Jubi, dimanche (22/1/2023) soir.

Andrie a fait savoir que cela fait presque trois mois que la demande de protection a été soumise à la LPSK. Cependant, selon Andrie, jusqu’à présent, KontraS n’a pas reçu d’information sur l’acceptation ou le rejet de la demande par la LPSK. « Jusqu’à présent, la LPSK n’a pas pris de décision sur l’acceptation ou le rejet de la demande qu’on a envoyée. À ce jour, il n’y a pas eu de confirmation de la part de LPSK », a-t-il ajouté.

Andrie a expliqué qu’il y avait au moins cinq demandes de protection soumises à la LPSK : la protection physique, la protection procédurale, la protection juridique, l’assistance psychologique et les facilités de restitution et de compensation. Selon lui, la demande de protection juridique pour les témoins et les familles des victimes a été soumise afin qu’ils puissent être protégés juridiquement lorsqu’il y a un contre-rapport contre eux.

« L’un des témoins est le rapporteur du meurtre présumé. Le rapporteur risque d’être renvoyé si l’affaire est arrêtée à cause de preuves insuffisantes. La personne signalée aurait pu rapporter la personne qui l’a signalée. C’est pourquoi on propose des services de protection juridique aux témoins, ici les familles des victimes de mutilations », a-t-il poursuivi.

Andrie a déclaré que la protection des témoins est importante afin qu’ils ne subissent pas de pressions ou de menaces lorsqu’ils témoignent devant le panel de juges. Selon Andrie, dans plusieurs autres affaires, il y a des pressions de certaines parties sur les témoins pour qu’ils ne disent pas la vérité.

« Il y a des modèles que l’on a trouvés dans d’autres cas et dont on a tiré des leçons. Les témoins peuvent subir des pressions de la part de certaines parties et on peut leur ordonner de ne pas dire quelque chose ou de ne pas dire la vérité. En tirant les leçons de cette expérience, il est important que les témoins – à savoir les familles des victimes qui vont être interrogées au tribunal – bénéficient de la protection de la LPSK. Cette question a aussi été réglée dans la loi sur la protection des témoins et des victimes et constitue sous l’autorité de la LPSK », a-t-il rappelé.

Andrie a affirmé qu’il y avait une demande des familles des victimes pour que l’un des accusés, Roy Marthen Howay, soit présenté comme un collaborateur de justice parce que Roy a fourni un témoignage différent de celui des autres accusés.

« On a obtenu des informations selon lesquelles il y avait des différences dans les dépositions de Roy et des autres accusés. On va transmettre une lettre de demande de la famille pour faire de Roy Marthen Howay un collaborateur de justice à la LPSK », a-t-il assuré.

La Coalition pour l’application de la loi et les droits de l’homme en Papouasie, en tant que l’équipe juridique des familles des victimes, a signalé que jusqu’à présent, la LPSK n’a pas fourni de protection, depuis l’interrogation à la Polres de Timika et au sous-détachement de la police militaire de Timika, la procédure au bureau du procureur, jusqu’au procès devant le tribunal militaire. L’avocat Gustaf Kawer, de la Coalition pour l’application de la loi et les droits de l’homme en Papouasie, a estimé que le LPSK était trop lent à assurer la protection des témoins et des familles des victimes de mutilations à Mimika.

« La LPSK devrait les protéger depuis le moment où ils sont détenus, quand ils sont interrogés, jusqu’à ce que le procès ait lieu. Pour LPSK, ne soyez pas trop bureaucratique. C’est comme si les gens à l’hôpital étaient déjà morts, puis le médecin arrive », a commenté Kawer en guise d’analogie.

Kawer espère que le LPSK sera présent pour assister les familles de la victime et Roy Marthen Howay lors du procès au tribunal de Timika. « On espère que dans le procès civil, la LPSK peut assurer la protection des familles de la victime et de Roy Marthen Howay », a-t-il espéré.

Le chef de la Commission nationale des droits de l’homme, Atnike Nova Sigiro, a souligné que les familles des victimes de mutilations à Mimika ont besoin d’une protection et de garanties de rétablissement de la part de la LPSK. « La Commission nationale des droits de l’homme a demandé à la LPSK de fournir une protection aux familles des victimes », a annoncé Atnike à Jakarta le 21 janvier 2023. (*)

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