Le groupe de travail sur la religion de MRP condamne le meurtre et la mutilation de quatre résidents de Nduga à Timika

Membre du groupe de travail sur la religion du Conseil du peuple papou (Majelis Rakyat Papua/MRP) et délégué de l'église Kemah Injil en Papouasie, le révérend Nikolaus Degey. - Jubi/Benny Mawel

Jayapura, Jubi – Les condamnations à l’encontre de six membres de la 20e brigade d’infanterie du Commandement stratégique et de réserve de l’armée de terre indonésienne et des quatre civils soupçonnés d’avoir tué et mutilé quatre habitants de Nduga le 22 août 2022 continuent d’affluer.

Un membre du groupe de travail sur la religion du Conseil du peuple papou (Majelis Rakyat Papua/MRP), le révérend Nicolas Degey, a condamné toutes les formes de torture et de meurtre d’êtres humains sur terre, en particulier à l’encontre des victimes papoues, qu’il considère comme répétées et qui n’ont pas reçu justice.

« Les quatre habitants de Nduga qui ont été tués à Timika semblent n’avoir aucune valeur. Ils sont des êtres humains créés par Dieu qui doivent voir leurs droits et leur dignité respectés. (Ce cas) peut être considéré comme sadique car après avoir été tués, ils ont été mutilés. La personne qui a commis ce meurtre n’est pas humaine, mais un démon », a dit le révérend Nicolas Degey à Jubi dimanche (4/9/2022).

Le révérend Degey a également condamné fermement les membres des Forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia/TNI) qui ont commis des violences à l’encontre de trois civils à Bade, dans le district d’Edera, dans la régence de Mappi, causant même la mort d’un d’entre eux.

En tant que serviteur de Dieu et représentant du peuple dans l’institution culturelle des Papous indigènes (MRP), le révérend Degey estime que l’État n’apprécie ni ne respecte le peuple papou. Cela, a ajouté le révérend, peut être observé dans les différents cas de violence et de perte de vies humaines en Papouasie, qui sont loin de faire l’objet d’une procédure judiciaire contre les auteurs, en particulier ceux impliquant des institutions d’État telles que les forces de sécurité (TNI et Polri).

« Si nous comptons (ces cas), le nombre sera énorme. Commencez par les grandes affaires qui ont fait l’objet d’une couverture médiatique et de rapports d’institutions publiques telles que la Commission nationale des droits de l’homme. L’affaire Paniai sanglante, que le président Jokowi avait promis de résoudre lors de la célébration de Noël 2014 au stade Mandala de Jayapura, n’a toujours pas été résolue. Nous n’avons pas non plus compté d’autres cas de violations des droits de l’homme qui se sont multipliés ces dernières années, en plus de ceux qui se sont produits à Timika et à Mappi », a-t-il précisé.

« Ces affaires doivent être résolues. Les auteurs doivent être strictement punis selon les lois, les auteurs qui sont membres des forces de sécurité doivent être démis de leurs fonctions et punis. Le gouvernement doit prouver que le processus de résolution de ces affaires est en cours, alors les Papous pourront avoir confiance. Si ce n’est pas le cas, cela signifie que l’État ne respecte pas les valeurs humaines du peuple papou et ne respecte pas notre dignité. Cela ne fait que magnifier et aggraver les blessures qui existent déjà », a déclaré le révérend Degey.

Il a exhorté le gouvernement et les dirigeants des institutions concernées à poursuivre sérieusement les auteurs de violences, conformément aux réglementations applicables en Indonésie. Le révérend a également appelé tous les habitants de Papouasie à se respecter.

« En tant que serviteur de Dieu et représentant du peuple dans le MRP, je veux aussi lancer un appel à tous les habitants de Papouasie, respectons-nous les uns les autres et défendons l’humanité comme la grande œuvre de Dieu. Et que Dieu donne de la puissance aux familles des victimes. Qu’il n’y ait plus de personnes de Dieu qui soient tuées et meurent comme à Timika et Mappi », a-t-il espéré.

MRP
Des étudiants de Nduga s’assoient et exposent des affiches et des photos de quatre résidents de Nduga mutilés à Timika. Ils ont condamné (l’incident) et exigé que les dix suspects de meurtre et de mutilation avec préméditation soient poursuivis. – Jubi/Theo Kellen

Manifestation

La condamnation est également venue d’un groupe d’étudiants de Nduga. Par l’intermédiaire de l’Association des étudiants Nduga de la ville de Jayapura, ils ont organisé une manifestation dans la zone de Lingkatan Abepura, Jayapura, samedi (3/9/2022). Ils ont demandé que le meurtre et la mutilation de quatre résidents de Nduga dans la régence de Mimika fassent l’objet d’une enquête approfondie. Ils ont également rejeté les allégations selon lesquelles l’une des victimes de meurtre et de mutilation était un sympathisant ou un membre d’un groupe armé.

Lors de la manifestation pacifique, les étudiants de Nduga portaient diverses affiches sur lesquelles on pouvait lire « 6 membres de TNI qui ont commis des meurtres par mutilation sont des prédateurs par nature » (6 anggota TNI yang Melakukan Pembunuhan dengan Cara Mutilasi adalah Watak Predator), « Le commandant de TNI et le chef de la police de Papouasie, poursuivez immédiatement les auteurs du meurtre de civils à Mimika » (Panglima TNI, Kapolda Papua segera Mengadili Pelaku Pembunuhan Terhadap Rakyat Sipil yang di Mimika), « Quatre victimes à Timika semblables aux victimes de violations des droits de l’homme à Paniai » (Empat Korban di Timika Sama dengan Kasus Pelanggaran HAM di Paniai), et « Faites une enquête approfondie. Arrêtez de dire des bêtises, Jokowi ! » (Usut tuntas. Jokowi Stop Abuti!)

Le coordinateur de la manifestation, Benny Murib, a qualifié le meurtre et la mutilation de quatre habitants de Nduga à Mimika, qui auraient été commis par des membres de TNI, d’acte inhumain. Benny a estimé que les meurtres comprenaient des violations flagrantes des droits de l’homme et des exécutions extrajudiciaires. « Nous demandons instamment que cette affaire fasse l’objet d’une enquête approfondie », a poursuivi Murib. (*)

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