Le gouvernement central a été invité à évaluer les troupes des TNI/Polri à la Papouasie

Papouasie
Le coordinateur du Réseau pour la paix en Papouasie, Septer Manufandu, a présenté des informations sur la résolution des conflits en Papouasie lors d'une conférence publique intitulée « Le dialogue est-il possible au milieu de l'escalade des conflits ? » qui a été organisée par la section relations internationales à la faculté des sciences sociales et politiques de l'Université de Cenderawasih à Jayapura, mardi (13/6/2023). - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, Jubi – Le gouvernement central a été invité à évaluer le déploiement des troupes des Forces armées indonésiennes (TNI)/Police nationale (Polri) à la Papouasie. Le déploiement de nombreuses troupes est considéré comme ayant aggravé le conflit armé en Papouasie.

La directrice de l’Alliance pour la démocratie en Papouasie (AIDP), Anum Latifah Siregar, a dit qu’une évaluation des troupes TNI/Polri devait être effectuée afin de déterminer les procédures de déploiement des troupes. Siregar a ajouté que le déploiement massif de troupes en Papouasie était destiné à des opérations militaires autres que la guerre, ce qui fait que la politique de sécurité en Papouasie est dominée par le gouvernement central.

 « Aujourd’hui, l’autorité en matière de politique de sécurité en Papouasie relève du gouvernement central. Elle n’est plus entre les mains du commandant de la zone militaire ou du chef de la police provinciale », a indiqué Siregar lors d’une conférence publique intitulée « Le dialogue est-il possible au milieu d’une escalade du conflit ? », organisée par la section relations internationales à la faculté des sciences sociales et politiques de l’Université de Cenderawasih à Jayapura, mardi (13/6/2023).

L’AlDP a noté qu’en 2022, au moins 9 205 membres des TNI/Polri ayant des qualifications en matière de combat et de renseignement ont été envoyés à la Papouasie. Il s’agit de 7 850 soldats des TNI et de 1 355 policiers.

Siregar a ajouté que le déploiement de nombreuses troupes en Papouasie n’a pas permis de mettre fin au conflit. Cela ne fera qu’aggraver le conflit armé et causer des pertes parmi les TNI, la Polri, l’Armée de libération nationale de Nouvelle-Guinée occidentale (TPNPB) et les civils.

Le rapport 2022 de la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie fait état de la mort d’au moins 10 soldats des TNI et de la blessure de 14 autres. La même année, quatre policiers sont morts et trois autres ont été blessés.

En outre, en 2022, cinq membres du TPNPB sont décédés. Au total, 39 civils sont morts et 10 personnes ont été blessées.

 « Il y a eu beaucoup de victimes, à la fois des victimes des TNI et des victimes des TPNPB. Mais les victimes les plus importantes sont les civils, car l’escalade des conflits armés continue d’augmenter », a précisé Siregar.

Elle a fait savoir que jusqu’à présent, le déploiement des troupes TNI/Polri en Papouasie n’avait pas suivi les procédures appropriées. « Le déploiement de troupes en Papouasie est classé dans la catégorie des opérations militaires autres que la guerre, qui doivent être approuvées par la Chambre des représentants. Est-ce que le président, comme commandant en chef, l’a fait ? Apparemment, non. Cela signifie que le déploiement des troupes en Papouasie n’est pas passé par le bon mécanisme », a-t-elle fait savoir.

Siregar a également appelé qu’il était nécessaire de mener une enquête indépendante sur les événements survenus en Papouasie. Cette enquête est importante pour ne pas continuer à être piégé par les narrations qui viennent des TNI / Polri et de la TPNPB.

 « Nous avons beaucoup d’expérience, ils disent “C’est le coupable”, mais quand l’enquête est menée, les auteurs sont différents. Il est également nécessaire d’enquêter sur certains décès de personnes considérées comme des espions, qu’elles aient été abattues par les TNI/Polri ou par la TPNPB. Tout doit faire l’objet d’une enquête. Les déclarations politiques doivent être vérifiées par une enquête transparente pour déterminer si les victimes étaient bien des espions », a-t-elle rappelé.

Le coordinateur du Réseau pour la paix en Papouasie (JDP), Septer Manufandu, a dit que de nombreuses approches peuvent être utilisées pour résoudre le conflit en Papouasie, qu’il s’agisse d’un référendum, d’une guerre, d’un dialogue pacifique ou de l’octroi d’une autonomie spéciale. Manufandu a dit que le JDP avait choisi le dialogue pacifique pour résoudre le conflit en Papouasie.

Manufandu a indiqué que la Papouasie est une région qui connaît le plus long conflit armé en Indonésie. Selon le JDP, a indiqué Manufandu, le dialogue pacifique est acceptable pour toutes les parties et ne coûte pas de vies.

Manufandu a ajouté que le JDP avait élaboré le concept d’un dialogue pacifique entre Jakarta et la Papouasie. Ce concept a été diffusé dans 42 régences de Papouasie par le biais d’une approche territoriale ou catégorielle.

Il espère que toutes les parties au conflit ou celles qui sont affectées par le conflit soutiendront un dialogue pacifique.  « C’est le meilleur moyen », a-t-il déclaré. (*)

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *