LBH de Papouasie : L’Opération de paix de Cartenz à la terre de Papouasie doit être évaluée

LBH de Papouasie
Le directeur de l'Institut d'aide juridique (LBH) de Papouasie, Emanuel Gobay - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, Jubi – L’Institut d’aide juridique (LBH) de Papouasie estime que l’Opération de paix Cartenz ne donne pas la priorité à l’application de la loi. LBH de Papouasie demande instamment au gouvernement d’évaluer la mise en œuvre de l’Opération de paix de Cartenz dans la terre de Papouasie.

C’est ce qu’a dit le directeur de la LBH de Papouasie, Emanuel Gobay, lundi (18/3/2024) à Jayapura. « Je pense que la mise en œuvre de l’Opération de paix de Cartenz doit être évaluée par toutes les parties », a dit Gobay.

Gobay a indiqué que l’Opération de paix Cartenz menée par les Forces armées indonésiennes (TNI) / Police nationale (Polri) n’a pas montré ses efforts pour faire respecter la loi. Gobay a évoqué l’arrestation de deux étudiants portant les initiales MH et BGE (15 ans) le 22 février 2024 à la rivière Brasa, dans la régence de Yahukimo, province de Papouasie des hautes terres.

« Du point de vue juridique, ils sont des enfants. La loi n° 11/2012 sur le système de justice pour mineurs prévoit que l’arrestation d’enfants doit se faire dans le respect des principes des droits de l’homme. Mais pourquoi il y a des allégations de torture ? On l’a vu sur quelques photos montrant les blessures qu’ils ont subies », a-t-il ajouté.

MH et BGE sont deux étudiants qui ont été arrêtés le 22 février 2024 à la rivière Brasa, district de Dekai, régence de Yahukimo, province de Papouasie des hautes terres. Le 27 février 2024, un certain nombre de médias ont cité l’agence de presse Antara selon laquelle le chef de l’Opération de paix de Cartenz, Faizal Ramadhani, a dit que MH et BGE avaient été libérés.

Cependant, le président de l’Association des églises de Yahukimo (PGGY), le révérend Atias Matuan, a dit que ni MH ni BGE n’étaient rentrés chez eux, et qu’ils étaient apparemment toujours en garde à vue. Le 14 mars 2024, la police de la station (Polres) de Yahukimo a confirmé que MH et BGE étaient toujours détenus au Centre de détention de la police provinciale de Papouasie, après avoir été désignés comme suspects dans les fusillades de l’avion à Yahukimo.

Gobay a mentionné que le traitement des affaires MH et BGE par les personnels de l’Opération de paix de Cartenz avait prétendument violé les règles. Selon lui, les diverses violations commises dans l’application de la loi nuiront à l’image des TNI / Polri.

« Cela va ternir la réputation des TNI/Polri qui ont mené l’Opération de paix de Cartenz. Ils ont dit qu’ils ne vont pas violer la loi, mais seulement trois mois après avoir été prolongés pour 2024, ils ont commis de telles violations. La pratique présumée de la torture montre encore plus la mauvaise image du personnel de l’Opération de paix de Cartenz », a-t-il expliqué.

Gobay a déclaré que les dirigeants des TNI/Polri doivent imposer des sanctions strictes aux membres de l’Opération de paix de Cartenz qui violent la loi. Gobay a également demandé à la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie de faire son travail de contrôle de l’application de la loi par le personnel de l’opération afin de prévenir toute violation de la loi ou des droits de l’homme.

« Quel est le statut de la Papouasie ? Est-ce que l’Opération de paix de Cartenz est une opération de combat ou une opération de l’application de la loi ? Est-ce qu’il y a un état de loi martiale à Yahukimo ? » a demandé Gobay.

Selon lui, les opérations d’application de la loi devraient suivre la méthode de la procédure pénale. « Si quelqu’un commet une infraction, il sera arrêté, interrogé, soumis à une enquête, son statut sera déterminé comme suspect, puis il sera détenu comme prisonnier de l’enquêteur. Ensuite, l’affaire est soumise au procureur comme prisonnier du procureur. Il est ensuite présenté au tribunal, détenu par le juge, qui l’examine jusqu’à ce qu’il rende son verdict. C’est ce qu’on appelle l’application de la loi », a exprimé Gobay. (*)

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