Jayapura, Jubi – Deux étudiants arrêtés le 22 février 2024 à la rivière Brasa, district de Dekai, régence de Yahukimo, province de Papouasie des hautes terres, n’ont pas été relâchés par la police. Les deux adolescents, MH et BGE, ont été désignés comme suspects dans la fusillade de l’avion.
Ils ont été arrêtés par les forces de sécurité parce qu’ils étaient soupçonnés d’être membres de l’Armée de libération nationale de Nouvelle-Guinée occidentale (TPNPB). Ils ont été arrêtés le 22 février 2024 à la rivière Brasa, dans le district de Dekai, lorsque les forces de sécurité ont mené un raid lié à l’abattage d’un avion de Wings Air le 17 février 2024 à Dekai, la capitale de la régence de Yahukimo.
Le président de l’Association des églises de Yahukimo (PGGY), le révérend Atias Matuan, a dit dimanche (10/3/2024) qu’ils n’avaient pas été libérés. « Depuis qu’ils ont été arrêtés par les Forces armées indonésiennes (TNI)/Police nationale (Polri) le 22 février 2024 dans la régence de Yahukimo, ils n’ont pas été libérés et ne sont pas rentrés chez eux jusqu’à présent. À cette époque, ils sont allés au jardin. Après avoir jardiné, ils sont rentrés chez eux. Lorsqu’ils sont arrivés à la rivière Brasa, l’un d’entre eux, Elly Giban, a été abattu. Les deux autres, MH et BGE, ont été arrêtés et ne sont pas rentrés chez eux », a dit Matuan.
Matuan a déclaré qu’il avait rencontré, avec un certain nombre de figures religieuses, le chef de la police de la station (Polres) de Yahukimo, Heru Hidayanto, pour s’enquérir de l’endroit où se trouvaient MH et BGE et demander à la police de les relâcher. Plus tard, Matuan a reçu des informations selon lesquelles la police ne les avait pas libérés.
Yones Douw, activiste des droits de l’homme en Papouasie, tente également de localiser MH et BGE. Selon lui, les deux enfants n’ont pas été libérés par la police. « Ils sont toujours détenus et n’ont pas été libérés. J’ai moi-même vérifié à Yahukimo », a-t-il dit.
Jeudi (14/3/2024), Jubi a contacté le chef de la police de Yahukimo via WhatsApp. Heru a demandé à Jubi d’interroger le chef de l’unité d’enquête criminelle de la Polres de Yahukimo, Tantu Usman, sur les progrès réalisés dans les affaires MH et BGE.
Contacté par WhatsApp jeudi, Tantu Usman a confirmé que MH et BGE sont toujours en garde à vue et qu’ils ont été désignés comme suspects dans l’attentat contre l’avion.
« Ils ont été désignés comme suspects et sont actuellement détenus au Centre de détention du quartier général de la police provinciale de Papouasie à Jayapura », a indiqué Usman.
Tantu Usman a mentionné qu’ils y étaient détenus depuis le 29 février 2024. « Ils ont tous deux étés désignés comme suspects, accusés de l’article 479 F, lettre A, en conjonction avec l’article 55, paragraphe 1, du Code pénal », a-t-il détaillé.
Auparavant, le 27 février 2024, un certain nombre de médias ont cité l’agence de presse Antara selon laquelle le chef de l’Opération de paix de Cartenz, Faizal Ramadhani, a dit que MH et BGE avaient été libérés. Dans les différents rapports médiatiques, Faizal a déclaré que l’allégation selon laquelle les deux étudiants étaient membres de la TPNPB n’avait pas été prouvée et que les deux étudiants avaient donc été libérés.
La déclaration de Faizal est conforme à celle du chef du bataillon WSM Ndugama Darakma, Nabeanus Gerebea, le 24 février 2024, qui a dit que MH et BGE, qui ont été arrêtés alors qu’ils traversaient la rivière Brasa, étaient des civils.
« Ils ne sont pas membres de la TPNPB. Ils sont des civils qui ne connaissent rien de la TPNPB et qui ont été arrêtés quand ils étaient sur le point de traverser la rivière Brasa pour aller à Dekai, la capitale du Yahukimo. Ils ont ensuite été torturés », a ajouté Gerebea. (*)
