ELSHAM de Papouasie : Il y a beaucoup d’arrestations arbitraires à la terre de Papouasie en 2023

ELSHAM de Papouasie
Le révérend Matheus Adadikam rencontré par Jubi à son bureau jeudi (19/10/2023) à la rue Kalibobo, Hedam, district de Heram, Jayapura, Papouasie. - Jubi/CR-11

Jayapura, Jubi – Le directeur de l’Institut pour les études et la défense des droits de l’homme (ELSHAM) de Papouasie, le révérend Matheus Adadikam, a dit que, d’après les chiffres de 2023, il y a eu de nombreuses arrestations injustifiées par des membres des Forces armées indonésiennes (TNI)/Police nationale (Polri) dans plusieurs régions de Papouasie.

Ces régions sont Boven Digoel ( en janvier), Wamena (en février), Puncak Regency et les ratissages à Yahukimo (en mars), et Nduga (en avril).

En outre, un déplacement a eu lieu en février à Paro, Nduga, après la prise d’otage du pilote de Susi Air; des fusillades  en mars à Ilaga, Puncak, par l’Armée de libération nationale de la Nouvelle-Guinée occidentale (TPNPB); et le pillage de biens civils par les TNI en avril à Kuyawage.

« En outre, beaucoup de fusillades et de ratissages qui ont coûté la vie à des civils ont eu lieu en 2023 », a indiqué Adadikam à Jubi, dimanche (31/12/2023).

Interrogé sur la situation des droits de l’homme en Papouasie, le révérend Matheus Adadikam a répondu qu’en tant qu’institution de défense des droits de l’homme en Papouasie, Elsham de Papouasie constate que de nombreux incidents violant les droits de l’homme continuent de se produire en Papouasie en 2023.

Ces événements sont le résultat d’un conflit prolongé qui n’a pas encore trouvé de solution, de la poursuite de politiques militaristes, de politiques qui favorisent les investisseurs capitalistes, de pratiques d’impunité, de la criminalisation des activistes, de la réduction au silence de l’expression, de meurtres extrajudiciaires, de problèmes de réfugiés et de discours racistes et haineux.

« Ces choses continuent d’être la réalité des droits de l’homme dans la terre de Papouasie », a-t-il déclaré.

C’est pourquoi, a poursuivi le révérend Matheus Adadikam, l’ELSHAM de Papouasie exige que le président Jokowi tienne ses promesses en décembre 2014 concernant la résolution des violations des droits de l’homme commises dans le passé dans la terre de Papouasie, la création de l’Équipe chargée du règlement non judiciaire des violations flagrantes des droits de l’homme commises dans le passé (PPHAM) en 2022 et la mise en place de l’Équipe de surveillance de la PPHAM en 2023.

« ELSHAM de Papouasie considère que ces efforts sont inutiles et qu’ils ne résolvent pas la question des violations des droits de l’homme commises dans le passé. Il n’y a pas de bonne foi à la fin du mandat du président Jokowi, qui semble même maintenir l’impunité pour les auteurs de ces violations », a-t-il ajouté.

ELSHAM Papua, a-t-il confié, estime également que l’équipe du PPHAM a été formée uniquement pour améliorer l’image de l’Indonésie aux yeux du monde, après que l’Indonésie se soit retrouvée sous les feux de la rampe de la Haute Commission des Nations unies pour les droits de l’homme.

Face à la persistance des conflits, ELSHAM de Papouasie croit qu’il est important de souligner que l’État doit faire preuve de bonne foi et oser prendre position pour résoudre les conflits qui se poursuivent dans la terre de Papouasie.

« L’État doit mettre fin aux politiques militaristes en vigueur dans la terre de Papouasie et cesser d’utiliser des équipements de guerre de manière excessive face aux civils dans les zones de conflit », a-t-il appelé.

L’État, a expliqué Adadikam, doit être en mesure de créer un sentiment de sécurité pour les civils dans la terre de Papouasie.

« Par respect pour l’humanité, on demande aussi à la TPNPB de libérer le pilote de Susi Air qui est retenu en otage depuis février 2023 », a-t-il souligné. (*)

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