Jayapura, Jubi – Le porte-parole international du Comité national de Papouasie occidentale (Komite Nasional Papua Barat/KNPB), Viktor Yeimo, se plaint de l’état de sa salle de détention au centre correctionnel (Lembaga Pemasyarakatan/LP) d’Abepura lors de l’audience de la réponse du procureur à l’exception de Yeimo au tribunal de Jayapura, mardi (17/1/2023).
L’affaire de trahison présumée contre Viktor Yeimo a été enregistrée au tribunal de Jayapura dans le dossier n° 376/Pid.Sus/2021/PN Jap le 12 août 2021. Le procès a été mené par un panel de juges présidé par Mathius avec les juges membres Andi Asmuruf et Linn Carol Hamadi (un nouveau juge).
Le 21 février 2021, le procureur a accusé Viktor Yeimo de trahison pour sa participation au rassemblement antiraciste papou qui a tourné à l’émeute à Jayapura. Le procureur a retenu quatre articles différents, dont l’article 106 du Code pénal en liaison avec l’article 55, paragraphe 1, n° 1, du Code pénal (commettre conjointement une trahison); l’article 110 paragraphe (1) du Code pénal (sur la conspiration pour commettre la trahison); Article 110 paragraphe (2) n° 1 du Code pénal (sur la tentative de pousser d’autres personnes à commettre, d’ordonner de commettre ou de participer à commettre, de fournir une assistance au moment de commettre ou de fournir des occasions, des moyens ou des informations pour commettre le crime de trahison); et l’article 160 du Code pénal en liaison avec l’article 55, paragraphe 1, n° 1 du Code pénal (sur l’incitation orale ou écrite à commettre une infraction pénale, à exercer des violences contre une autorité publique ou à désobéir à une disposition légale ou à un ordre officiel donné en vertu d’une disposition légale).
Au cours de l’audience, l’avocat de Yeimo a demandé au panel de juges de donner à Yeimo la possibilité de faire part des conditions de sa cellule de détention. Yeimo a ensuite expliqué que sa cellule dans le LP d’Abepura était si exiguë qu’il ne pouvait pas redresser ses jambes pendant qu’il dormait.
Pendant qu’il dormait, il devait replier ses jambes. Il a également dit que s’il pleuvait, l’eau entrerait dans sa salle de détention. « La salle de détention du LP d’Abepura est petite, donc je dois replier mes jambes pour dormir. S’il pleut, l’eau de pluie entre dans la salle de détention », a dit Yeimo.
Yeimo s’est également plaint du fait que sa cellule n’avait pas de lit. Yeimo, qui est toujours sous traitement pour sa tuberculose, craint que son état de santé ne s’aggrave s’il dort sans lit.
« Je dors sur le sol avec un matelas. Mais j’avais peur que cela va aggraver ma condition pulmonaire. Je dois dormir sur un lit », a-t-il ajouté.
Yeimo a révélé qu’il avait discuté de l’état de sa salle de détention avec le directeur du LP d’Abepura. « J’espère que la fonctionnalité de la salle de détention fait l’objet d’une plus grande attention et que je peux dormir sur un lit », a-t-il espéré.
Lors de l’audience, la Coalition pour l’application de la loi et les droits de l’homme en Papouasie, en tant que l’équipe juridique de Yeimo, a indiqué qu’elle avait soumis une lettre demandant que le statut de détention de Viktor Yeimo soit transféré à la détention en ville. Emanuel Gobay, l’avocat de Yeimo, a présenté la lettre le 11 janvier 2023 afin de préserver la santé de Yeimo.
« J’ai soumis une lettre au tribunal pour demander un transfert de statut vers la détention en ville. Je demande donc au panel de juges de l’examiner », a continué Gobay.
Cependant, le juge en chef Mathius a répondu que le panel de juges n’avait pas encore reçu la lettre et a déclaré que le panel examinerait la question après l’avoir reçue. Il a également demandé à l’équipe juridique de se coordonner avec le procureur concernant l’état de la salle de détention de Viktor Yeimo au LP d’Abepura.
Après avoir entendu les plaintes de Viktor Yeimo et les observations de ses avocats, le panel de juges a ajourné l’audience au 24 janvier 2023. La prochaine session entendra la lecture d’une décision interlocutoire du panel de juges sur l’exception de l’équipe juridique de Yeimo et la réponse à l’exception soumise par le procureur. (*)
