Wamena, Jubi – Plusieurs parties ont formé une équipe indépendante pour mener une enquête approfondie en réponse aux problèmes survenus le 23 février 2023 à Sinakma, Wamena, régence de Jayawijaya, qui ont entraîné la mort de 11 personnes, la blessure de dizaines de résidents et l’incendie de plusieurs bâtiments.
Theo Hesegem, directeur exécutif de la Fondation pour la justice et l’intégrité de l’homme en Papouasie (Yayasan Keadilan dan Keutuhan Manusia Papua), a dit qu’il avait été nommé coordinateur d’une équipe composée de plusieurs institutions, dont la Commission nationale des droits de l’homme, la Chambre des représentants (Dewan Perwakilan Rakyat/DPR) de Papouasie et diverses autres institutions.
Il a ajouté que l’équipe a été formée pour mener une enquête approfondie sur tous les événements qui ont eu lieu le 23 février, afin que tout soit ouvert et transparent.
« L’indemnisation fournie par le gouvernement au nom de l’humanité ne va pas entamer ou affecter le processus juridique en cours », a indiqué Theo Hesegem à l’hôpital général régional de Wamena, jeudi (2/3/2023).
Theo Hesegem a assuré que l’équipe qui a été formée travaillera de manière indépendante, honnête et transparente bien que des enquêtes internes soient menées par la police et les Forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia/TNI).
« Je ne sais pas si les équipes d’enquête des deux institutions vont ouvrir les résultats de leurs investigations de manière transparente. Ce qui est certain, c’est qu’on reste indépendant. Quel que soit le coupable, que ce soit la police ou les TNI, on va le révéler au public », a-t-il assuré.
Parallèlement, un membre de la DPR de Papouasie de la circonscription de Papouasie des hautes terres, Namantus Gwijangge, a précisé que l’équipe formée regroupait la DPR de Papouasie, la Commission nationale des droits de l’homme et d’autres institutions humanitaires, y compris des avocats qui pourraient superviser le processus juridique en cours. « On va superviser ce processus juridique jusqu’à ce que le verdict tombe », a affirmé Namantus Gwijangge.
Il a mentionné qu’il y a eu récemment des informations sur l’implication des TNI et de la Police nationale (Kepolisian Republik Indonesia/Polri) dans les événements qui se sont produits, de sorte que les institutions doivent mener une enquête interne approfondie.
« Pour moi, c’est une très bonne chose et je soutiens le processus d’enquête interne des TNI et de la police afin que les informations présentées soient équilibrées, maximales et indépendantes pour pouvoir résoudre cette affaire immédiatement », a-t-il confié.
Gwijangge a également souligné que la procédure judiciaire en cours s’applique aux onze victimes, qu’elles soient ou non des Papous indigènes.
« Si la procédure est seulement menée pour la mort de certaines victimes, ce ne sera pas optimal car onze victimes sont mortes dans le même incident », a-t-il poursuivi.
Dans le processus légal qui suivra, il espère et demande que le processus ne soit pas effectué en dehors de Wamena afin que toutes les procédures légales puissent être suivies par les familles des victimes. « Dans le processus juridique, toutes les parties vont être examinées, en particulier celles qui étaient présentes au moment de l’incident. Si nécessaire, d’autres parties seront amenées à Wamena, par exemple l’équipe médico-légale. Mais tous les processus juridiques doivent avoir lieu à Wamena », a-t-il expliqué.
Il a également insisté pour que les citoyens qui connaissent les événements qui se sont produits et à qui la police demande de témoigner soient également surveillés afin qu’ils puissent apporter un témoignage ouvert pour la divulgation de l’affaire.
« Si quelqu’un est convoqué par la police, cela ne veut pas dire qu’il est suspect, mais il est convoqué comme témoin. On espère que dès maintenant les familles des victimes et les habitants qui se trouvaient autour du lieu et de la scène de l’incident vont être ouvert. Si vous savez quoi que ce soit à propos de l’incident, signalez-le immédiatement à la police ou à Theo Hesegem afin qu’il y ait des informations qui puissent être examinées par la police », a-t-il appelé. (*)