Un législateur papou dit que le recrutement de Papous indigènes dans de nouvelles provinces n’est pas conforme à la loi

Papous indigènes
Komarudin Watubun, membre de la Commission II de la Chambre des représentants - Jubi/Emanuel Riberu

Merauke, Jubi – Komarudin Watubun, membre de la Commission II de la Chambre des représentants, a dit que le recrutement de Papous indigènes à des postes gouvernementaux dans les quatre nouvelles provinces de Papouasie n’a pas été approprié et/ou n’a pas respecté les dispositions de la loi sur l’autonomie spéciale de la Papouasie.

Komarudin a précisé que l’un des ordres de la Loi n° 2 de 2021 sur le deuxième amendement à la Loi n° 21 de 2001 concernant l’autonomie spéciale de la province de Papouasie est le recrutement de Papous indigènes au sein du gouvernement avec un pourcentage de 80 %, et de non-Papous de 20 %.

« Cette partie de la loi sur l’autonomie spéciale est une discrimination positive et vise à protéger les Papous indigènes. Mais après 20 ans de promulgation de la loi sur l’autonomie spéciale, cette loi n’a pas été appliquée dans son intégralité », a indiqué Komarudin à Jubi, à Merauke, vendredi (16/6/2023).

« L’un des éléments de l’amendement de cette loi en 2021 est l’engagement de protéger les Papous indigènes, sous la forme du recrutement de 80 % de Papous indigènes au gouvernement », a-t-il poursuivi.

Selon lui, la loi n’est pas discriminatoire, mais il s’agit d’une décision de l’État visant à protéger les Papous indigènes et à les aider à améliorer leur niveau de vie.

« La loi est clairement écrite. Mais, il y a toujours une excuse pour dire que le recrutement des Papous indigènes ne peut pas être fait parce que leurs ressources humaines ne sont pas prêtes. Mais on ne peut pas en rester là, il faut une attention particulière et une planification structurée pour atteindre un taux de recrutement de 80 % », a-t-il poursuivi.

« Ils doivent avoir l’intention de faire appliquer la loi correctement, surtout que les gouverneurs des quatre provinces sont des Papous indigènes, et qu’ils doivent donc prêter attention à des problèmes de ce genre », a-t-il continué.

Komarudin a constaté que les quatre nouvelles provinces de Papouasie (Papouasie du Sud, Papouasie centrale, Papouasie des hautes terres et Papouasie du Sud-Ouest), n’ont pas complètement mis en œuvre le recrutement de l’appareil civil de l’État, conformément à la loi, pour pourvoir certains postes au sein du nouveau gouvernement. La loi est pourtant très claire : le gouvernement doit être composé à 80 % d’indigènes papous.

« On n’a pas encore atteint les 80 % parce qu’on n’a pas mis en œuvre le recrutement dans cette optique. Il devrait y avoir un plan de mise en œuvre spécial pour y parvenir sérieusement. On peut réunir des Papous indigènes de différents niveaux d’éducation et élaborer un plan de mise en œuvre », a-t-il expliqué.

Komarudin a suggéré que les gouvernements des quatre nouvelles régions autonomes élaborent des plans de mise en œuvre spéciaux concernant le recrutement de fonctionnaires papous autochtones. Le gouvernement local doit se fixer comme objectif que, dans les 5 à 10 prochaines années, des Papous indigènes occupent des postes au sein du gouvernement, afin que le mandat de la Loi sur l’autonomie spéciale puisse être réalisé.

« Pour qu’à l’avenir, les avantages de l’autonomie spéciale soit perçus. Sinon, les gens demanderont toujours l’indépendance. Ne pensez pas que l’autonomie spéciale n’est qu’une formalité et que le problème est réglé. Ce n’est pas le cas. Les gens vont un jour exiger les résultats de cette autonomie spéciale. Quand on constatera que l’autonomie spéciale n’est pas mise en œuvre correctement, il est évident que les citoyens vont l’exiger », a-t-il déclaré.

Pour atteindre l’objectif de 80 %, a fait remarquer Komarudin, les gouvernements locaux doivent encourager les fonctionnaires Papous indigènes à suivre des cours et des formations sur le leadership, afin qu’ils puissent, d’ici deux à trois ans, répondre aux exigences en termes de rang et de classe.

« Si leurs capacités ne répondent pas aux standards, ils doivent alors suivre un enseignement et une formation. Donc, en trois ans maximum, ils seront qualifiés pour occuper les postes nécessaires conformément à la classification des grades et des classes, par exemple pour le poste de secrétaire régional et autres », a-t-il fait observer.

Komarudin a ajouté que le recrutement de Papous indigènes ne s’applique pas seulement à l’appareil civil de l’État, mais aussi au Conseil du peuple papou, ainsi qu’aux membres de la Chambre des représentants au niveau des provinces, des régences/villes.

« Le MRP ne doit pas contenir uniquement des personnes issues d’une ou deux tribus. On doit veiller à ce que les différentes tribus soient représentées au sein du MRP. La tribu majoritaire ne doit pas opprimer la tribu minoritaire. On dit toujours que les personnes extérieures à la Papouasie viennent et pensent ensuite qu’on est exclu et marginalisé. Mais après l’autonomie spéciale, c’est nous-mêmes qui avons marginalisé nos compatriotes papous. Il ne faut pas faire cela », a-t-il conclu. (*)

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