Jayapura, Jubi – Le Secrétariat de justice et de paix (SKP) de l’Église catholique de Papouasie a dit que 46 926 civils ont été déplacés de leur domicile à cause du conflit armé entre les Forces armées indonésiennes (TNI) / la Police nationale (Polri) et l’Armée de libération nationale de Nouvelle-Guinée occidentale (TPNPB). Le gouvernement est exhorté à rapatrier les réfugiés dans leurs foyers.
L’urgence a été communiquée par le biais d’un appel pastoral du SKP de l’Église catholique de Papouasie publié jeudi (12/10/2023) à Sorong, Papouasie occidentale. L’appel pastoral a été signé par la directrice du Secrétariat de justice, paix et intégrité de la création (SKPKC) du franciscain de la Papouasie Yuliana Langowuyo, le directeur du SKP du diocèse d’Agats Linus Dumatubun, le directeur du SKP du diocèse de Timika Saul Wanimbo, le directeur du SKPKC de l’Ordre de Saint Augustin (OSA) Christus Totus Papua Heribertus Lobya, le président du diocèse de Manokwari et Sorong Izaak Bame, et le secrétaire de la Commission du KPKC du diocèse de Jayapura Elias Gobay.
Izaak Bame a déclaré que des dizaines de milliers de réfugiés étaient dispersés dans diverses parties de la Papouasie, y compris 37 000 résidents de la régence de Nduga qui se sont réfugiés dans les régences d’Asmat, de Mimika et de Jayawijaya.
Environ 6 000 habitants de la régence de Maybrat, dans la province de Papouasie du Sud-Ouest, se sont également réfugiés à Kumurkek (la capitale de la régence de Maybrat), dans la régence de Sorong et dans la ville de Sorong.
2 252 habitants de Kiwirok et des environs de la régence de Pegunungan Bintang se sont réfugiés à Oksibil (la capitale de la régence de Pegunungan Bintang) et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. 1 000 habitants de la régence d’Intan Jaya se sont également réfugiés dans les régences de Nabire, de Paniai et de Mimika. 674 habitants de Muara Bontoh, dans la régence de Yahukimo, ont également fui vers Dekai, la capitale de la régence de Yahukimo.
« On a rencontré les réfugiés de Maybrat dans la régence de Sorong. Ensuite, on a lancé un appel pastoral pour faire entendre leur voix au gouvernement », a continué Bame lors d’un appel WhatsApp, samedi (14/10/2023).
Bame a fait savoir que la situation des réfugiés est très mauvaise en termes d’économie, d’éducation et de santé. Il a donné l’exemple de cinq familles de réfugiés Maybrat à la régence de Sorong, qui vivent dans une seule maison.
En outre, 12 familles de réfugiés de Maybrat vivent dans une seule pièce. « Le fait de vivre en dehors de leur ville leur fait vivre des difficultés économiques. Certains d’entre eux ont souffert de maladies et sont décédés », a-t-il ajouté.
Bame a affirmé que les réfugiés voulaient retourner dans leurs villes d’origine, mais qu’ils n’avaient pas la garantie d’être en sécurité. En outre, les TNI/Polir se montrent toujours soupçonneuses à l’égard des réfugiés.
« Il y en a un ou deux qui essaient de retourner dans leurs villages, qui sont gardés par les forces de sécurité. S’ils reviennent vivre dans le village, les habitants doivent se présenter à eux à chaque fois pour diverses choses. Les forces de sécurité ont dit : “Si vous allez dans la forêt en jaune, vous devez porter les mêmes vêtements au retour”. Si ce n’est pas le cas, il sera soupçonné d’avoir donné les vêtements à TPNPB », a-t-il poursuivi.
Bame a mentionné que le problème des réfugiés avait été transmis à différentes parties, y compris les gouvernements locaux et central. Cependant, Bame a déclaré que les deux gouvernements sont lents et semblent dissimuler le problème des réfugiés en Papouasie.
Heribertus Lobya a précisé que les réfugiés de Maybrat qui se sont réfugiés dans la régence de Sorong ont été dispersés à Kilo 28 (84 personnes) et à Intimpura (241 personnes). D’autres réfugiés louent des chambres ou des maisons (163 personnes) et vivent au Collège public 8 (SMP N 8) de la régence de Sorong (23 personnes). « C’est le total des réfugiés de Maybrat dans la régence de Sorong de 2021 à 2023 », a précisé Lobya par message WhatsApp, samedi soir.
Lobya a déclaré que le SKP de l’Église catholique de Papouasie avait demandé aux gouvernements central et locaux de rapatrier immédiatement les réfugiés dans leurs villes après avoir dialogué avec eux.
Le gouvernement central, les gouvernements locaux et les TNI/Polri doivent garantir la sécurité des réfugiés qui retourneront dans leurs villes d’origine. Il est également demandé au gouvernement central et aux autorités locales de dédommager les réfugiés pour toutes les pertes qu’ils ont subies, à savoir les pertes physiques, matérielles, psychologiques et mentales.
« De plus, les forces de sécurité ne doivent pas intimider les réfugiés qui sont maintenant rentrés dans leurs villes d’origine », a-t-il ajouté.
SKP de l’Église catholique de Papouasie appelle également le gouvernement central et les autorités locales à garantir les droits fondamentaux des réfugiés avant leur retour dans leurs villes d’origine, notamment en construisant des abris temporaires, en fournissant de la nourriture et des soins de santé, et en garantissant l’accès à l’éducation pour les enfants réfugiés.
Les gouvernements central et régionaux sont également appelés à ne pas entraver toute forme d’assistance humanitaire fournie par d’autres parties aux réfugiés. (*)
