Selon le TNI, les habitations du district de Suru-suru sont désormais inhabitées

district de Suru-suru
Soldats du bataillon d'infanterie R 600/Modang arrivant dans le district de Suru-Suru, régence de Yahukimo - IST

Jayapura, Jubi – Le commandant du bataillon d’infanterie R 600/Modang, Hanif Arridho, a dit que les habitations du district de Suru-Suru, régence de Yahukimo, sont désormais inhabités. Les habitants auraient fui après l’escalade du conflit armé entre les Forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia/TNI) et le groupe armé de l’Armée de libération nationale de Papouasie occidentale (Tentara Pembebasan Nasional Papua Barat/TPNPB) dans le district de Suru-suru.

« Les membres du bataillon d’infanterie R 600/Modang ont été surpris que le district de Suru-suru soit inhabité, même si le dernier acte de terreur a eu lieu en novembre 2021 », a indiqué Hanif Arridho par téléphone depuis Jayapura, mercredi (12/10/2022).

Hanif a ajouté que depuis que le bataillon d’infanterie R 600/Modang du commandement de la région militaire VI/Mulawarman de Kalimantan a été déployé en Papouasie en juin 2022, le bataillon a prêté attention à la situation du district de Suru-suru. Selon Hanif, le régent de Yahukimo l’a également informé que les habitations du district de Suru-suru ont été abandonnés.

« Hier, nous avons pu y atterrir. Nous avons été surpris parce que ce que les médias et le chef de la région nous ont dit était vrai, il n’y avait pas un seul résident là-bas », a-t-il raconté.

Le commandant du district militaire 1715/Yahukimo, J.V. Tethool, l’a confirmé. Selon lui, après l’escalade du conflit armé, les habitants ont quitté le village en masse parce qu’ils avaient peur.

Selon Tethool, les résidents locaux sont toujours dans les environs. Cependant, ils n’habitent plus le village qu’ils ont construit, mais choisissent plutôt de vivre dans la jungle.

« Le gouvernement local et le TNI ont toujours essayé de les inviter à retourner vivre comme d’habitude dans le village. C’est juste que la terreur a fortement influencé les résidents et causé une peur excessive », a-t-il affirmé.

Le 3 février 2022, Sarah Ita Wahla, membre du groupe de travail des femmes du Conseil du peuple papou, a expliqué une perspective différente sur l’escalade du conflit armé à Suru-suru. Selon elle, le conflit armé dans la régence de Yahukimo est une nouveauté, car dans le passé, il n’y avait pas d’activité du TPNPB dans cette région. Selon Wahla, le TPNPB n’est arrivé à Yahukimo qu’après que les forces de la TNI/Police nationale (Kepolisian Republik Indonesia/Polri) s’y soient multipliées et que le commerce des armes à feu y ait été florissant.

« À Yahukimo, il n’y avait pas de TPNPB. Mais maintenant, ils existent dans trois endroits de Yahukimo, à savoir à Suru-suru, Siridala, et Jalan Gunung. Tout a commencé à cause du meurtre d’un habitant qui s’appelle Yalak », a révélé Wahla.

Wahla a estimé que la présence des TNI / Polri dérangeait en fait les résidents Yahukimo, car ils ne pouvaient plus se livrer à leurs activités habituelles. « Hier, il y avait une école qu’ils ont transformée en poste de sécurité. Yahukimo est censé être un endroit sûr. Yahukimo a été découvert par des missionnaires, pas par le gouvernement », a continué Wahla.

Il a assuré que, par le passé, les Papous indigènes de Yahukimo vivaient en sécurité et en paix. Cependant, le nombre de membres du TNI et du Polri à Yahukimo est en augmentation et les habitants ne se sentent pas en sécurité. « Ce qui crée cette impression que les Papous sont des terroristes, des membres de l’OPM (Organisasi Papua Merdeka/Organisation pour une Papouasie libre) ou des séparatistes, c’est précisément le TNI / Polri », a-t-il exposé. (*)

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *