POHR : La dispersion de la manifestation commémorant Journée mondiale des droits de l’homme constitue une menace pour la démocratie

Manifestants commémorant la Journée mondiale des droits de l'homme à Manokwari, en Papouasie occidentale - Jubi/Adlu Raharusun

Jayapura, Jubi – Le directeur exécutif de l’Observatoire papou des droits de l’homme (POHR), Thomas Ch Syufi, a dit que la dispersion des manifestations commémorant la Journée mondiale des droits de l’homme à la terre de Papouasie constituait une forme de menace pour la démocratie et la liberté d’expression. Cette déclaration a été faite par Syufi en réponse à la dispersion forcée par la police de la station (Polres) de Manokwari d’une manifestation commémorant la Journée mondiale des droits de l’homme le 10 décembre 2023 à Manokwari.

« La liberté d’expression en Papouasie a toujours été restreinte et réduite au silence par la police. C’est une menace sérieuse pour la démocratie. On peut même dire que la Papouasie est confrontée à une situation d’urgence démocratique », a indiqué Syufi à Jubi, mardi (12/12/2023).

Le 10 décembre 2023, des étudiants ont organisé une manifestation pour commémorer la Journée mondiale des droits de l’homme à la régence de Manokwari, dans la province de Papouasie occidentale. La manifestation s’est terminée par des affrontements au cours desquels cinq manifestants ont été frappés par la police, deux personnes ont été arrêtées et deux policiers ont été frappés par de pierres lancés par les manifestants.

Syufi a précisé que la liberté d’expression était réglementée par la Loi n° 9 de 1998 sur la liberté d’expression en public. Syufi a rappelé que la loi devrait être une règle pour les responsables de l’application de la loi, en particulier la police, dans le traitement des questions relatives à la liberté d’expression.

« Les policiers ne doivent pas interpréter la loi subjectivement. La loi doit reposer sur des preuves et non sur des illusions. Alors, on ne peut pas réclamer une vérité unilatérale dans l’espace public », a-t-il poursuivi.

Syufi a estimé que les actions répressives des policiers à l’encontre de la liberté d’expression ont conduit à une diminution croissante des droits de l’homme. Syufi a précisé que l’expression des opinions fait partie du principe universel des droits de l’homme qui est explicitement contenu dans la Constitution de 1945 (l’article 28 du paragraphe 3), dans Loi n° 39 de 1999 (l’article 25) sur les droits de l’homme, dans la Loi n° 12 de 2005 (l’article 19) sur la ratification du Pacte international concernant les droits civils et politiques, et dans la Loi sur la liberté d’expression en public.

« Je pense que c’est un acte honteux et une forme d’arrogance du pouvoir contre la liberté d’expression de la part de la police », a-t-il pensé.

Syufi a continué que la police aurait dû aider et soutenir les étudiants en protégeant la manifestation pacifique du début à la fin, afin d’éviter les affrontements. Selon Syufi, les étudiants expriment la question des violations des droits de l’homme commises dans la terre de Papouasie. « Ce que les étudiants expriment, ce sont des aspirations pacifiques, pas des balles sanglantes », a-t-il souligné. (*)

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