L’ULMWP demande à la communauté internationale d’accorder une attention sérieuse à la résolution du conflit en Papouasie

L'ULMWP
Dernières photos du pilote de Susi Air, Philip Mark Mehrtens, retenu en otage par la TPNPB de l'OPM depuis un mois.

Jayapura, Jubi – Le Mouvement uni de libération de la Papouasie occidentale (United Liberation Movement for West Papua/ULMWP) a appelé la communauté internationale à accorder une attention particulière à la résolution du conflit et à la crise humanitaire en cours en Papouasie. L’attention de la communauté internationale est très importante parce que les violences continuent de s’intensifier en Papouasie.

Le chef du bureau juridique et des droits de l’homme de l’ULMWP, Daniel Randongkir, a dit que depuis que l’Armée de libération nationale de Papouasie occidentale (Tentara Pembebasan Nasional Papua Barat/TPNPB) a pris en otage le pilote néo-zélandais de Susi Air, Philip Mark Mehrtens, le 7 février 2023, les tensions dans la région montagneuse centrale de Papouasie se sont aggravées. Le gouvernement néo-zélandais fait pression pour que Mehrtens soit libéré de manière pacifique, mais l’armée indonésienne prépare une opération militaire pour libérer le pilote.

Randongkir a indiqué que les actes de la TPNPB visaient à attirer l’attention de la communauté internationale sur la crise humanitaire qui sévit en Papouasie et à lui demander de reconnaître l’indépendance politique de la Papouasie occidentale, occupée par l’Indonésie depuis le 1er mai 1963. Des négociations pour la libération du pilote de Susi Air sont en cours, mais la TPNPB ne veut pas que le gouvernement indonésien y participe.

Randongkir a ajouté qu’au cours de la semaine écoulée, des conflits armés avaient éclaté entre la TPNPB et l’armée indonésienne dans les régences de Puncak, Intan Jaya, Jayawijaya et Yahukimo. Cela montre l’escalade du conflit armé en Papouasie.

Selon Randongkir, depuis 2018, il y a eu plus de 67 000 civils déplacés des zones de conflit telles que les régences Intan Jaya, Nduga, Puncak, Puncak Jaya, Yahukimo, Pegunungan Bintang et Maybrat dans la province de Papouasie occidentale. Ils ont quitté leur village pour se réfugier dans d’autres régions.

Randongkir a mentionné que le 16 mars 2023, le gouvernement régional et l’armée indonésienne ont commencé à évacuer les migrants de Dekai, la capitale de la régence de Yahukimo, en utilisant des avions-cargos militaires. « Mais les habitants de Yahukimo n’ont pas été évacués de Dekai », a noté Randongkir dans un communiqué de presse reçu par Jubi samedi (18/3/2023).

Randongkir a fait remarquer que l’ULMWP estime que l’évacuation des migrants fait partie des préparatifs de l’armée indonésienne en vue de mener des opérations militaires de grande ampleur qui risquent d’entraîner des violations des droits de l’homme.

Randongkir a déclaré que l’expérience du passé montre que l’Indonésie ne tient pas compte du droit humanitaire international lorsqu’elle mène des opérations militaires en Nouvelle-Guinée occidentale (West Papua). « Elles (les forces de sécurité indonésiennes) vont détruire des installations civiles comme des églises, des écoles et des dispensaires. Elles vont également brûler les maisons des habitants, détruire leurs jardins et tuer leur bétail. De plus, elles vont arrêter des civils, et même tuer des civils soupçonnés d’être des membres de la TPNPB », a-t-il déclaré.

Le directeur exécutif de l’ULMWP en Papouasie occidentale, Markus Haluk, a constaté que des organisations régionales telles que le Forum des îles du Pacifique et l’Organisation des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ont demandé au Conseil des droits de l’homme des Nations unies d’envoyer immédiatement le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme en Papouasie occidentale.

Haluk a souligné que l’ULMWP demande à la communauté internationale d’exhorter le gouvernement indonésien à mettre fin immédiatement à toutes les formes de crimes contre l’humanité commis en West Papua et à résoudre le conflit de la West Papua par le biais de mécanismes internationaux qui respectent les principes humanitaires d’une manière digne.

En outre, Haluk a annoncé que l’ULMWP appelle également les communautés mélanésienne, pacifique, africaine, caribéenne et les autres communautés internationales à prendre des mesures concrètes par le biais de la prière et d’actions de solidarité pour résoudre le conflit qui dure depuis six décennies afin de réaliser la justice, la paix, l’indépendance et la souveraineté politique de la nation de West Papua. (*)

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