Les victimes et les familles de l’affaire Wamena de 2003 rejettent toute forme d’efforts de la part du gouvernement

Wamena
Les familles et les victimes directes des violations des droits de l'homme à Wamena ont lu leurs déclarations lors d'une audience avec le gouvernement de la régence, la DPRD et le Forkopimda de Jayawijaya lundi (24/07/2023) au bureau de la DPRD local. - Documentation par Linus Hiluka.

Jayapura, Jubi – Lundi (24/07/2023), le gouvernement de la régence de Jayawijaya, dans la province montagneuse de Papouasie, en collaboration avec la Chambre des représentants régionale (DPRD) et le Forum de communication des dirigeants régional locaux, a organisé une audience avec les victimes et les familles des victimes des violations des droits de l’homme de Wamena qui se sont produites le 4 avril 2003.

La réunion avait pour but de connaître la position des victimes et de leurs familles sur la décision du président de la République d’Indonésie concernant le règlement des affaires de violations flagrantes des droits de l’homme commises dans le passé, notamment l’affaire de l’effraction de l’armurerie du siège du Commandement du district militaire (Kodim) 1702/Jayawijaya.

Toutefois, comme les victimes et leurs familles l’ont déjà déclaré, elles continuent de rejeter tous les efforts du gouvernement central, y compris l’octroi de compensations et le règlement non judiciaire des affaires.

Linus Hiluka, victime directe de l’affaire Wamena le 4 avril 2003, a réitéré qu’au nom des familles des autres victimes, il rejette toujours toutes les formes d’efforts déployés par le gouvernement central pour résoudre cette question. Selon lui, cette aspiration ou déclaration d’attitude a été transmise lorsque l’Équipe chargée du règlement non judiciaire des violations flagrantes des droits de l’homme commises dans le passé (PPHAM) s’est rendue à Wamena à la fin de 2022. À cette époque, les victimes et les familles des victimes ont toujours rejeté les efforts de règlement proposés.

« Donc, au cours de l’audience avec le gouvernement local et la DPRD, on réitère notre déclaration de position pour la transmettre au gouvernement central et demander une réponse définitive de leur part », a dit Hiluka lorsqu’il a été contacté sur son téléphone portable, lundi (24/7/2023).

Dans sa déclaration, il a souligné que la Commission des droits de l’homme des Nations unies devrait enquêter directement sur les divers cas de violation des droits de l’homme en Papouasie jusqu’à présent. « Le gouvernement de la République d’Indonésie doit immédiatement permettre à la Commission des droits de l’homme des Nations unies de surveiller directement la situation des droits de l’homme en Papouasie, en particulier les cas de Wamena et de Wasior », a déclaré Hiluka.

Il a également remis en question de nombreuses décisions prises par le président pour résoudre des cas de violations flagrantes des droits de l’homme dans le passé, tandis que les victimes et leurs familles attendaient que le président ouvre la voie à la Commission des droits de l’homme des Nations unies pour résoudre ces cas.

« On va rejeter les efforts judiciaires, non judiciaires et de compensation – sauf pour l’octroi de l’indépendance à la Papouasie car l’un des éléments liés aux cas de violations des droits de l’homme est l’élément politique, et on l’a fait savoir à plusieurs reprises dans des lettres au président qui sont restées sans réponse », a-t-il ajouté.

Le fils de Linus Hiluka, Jimi Hiluka, en tant que membre des familles des victimes, a admis qu’il était déçu de l’attitude du gouvernement indonésien, car il estimait que l’État n’était pas responsable des familles laissées pour compte depuis l’arrestation des victimes.

« Quand notre père a été arrêté et qu’il a dû nous quitter, aucun membre du gouvernement ne nous a rendu visite, à l’exception des équipes humanitaires, des ONG et de la Commission nationale des droits de l’homme. Pendant les 20 années de détention de nos parents, l’État n’a jamais prêté attention aux familles des détenus », a-t-il dit.

Concernant les efforts d’indemnisation de l’État, il a indiqué que cela aurait dû être fait au moment de l’arrestation de ses parents. Si on ne le fait que maintenant, ce n’est pas logique parce que les victimes et leurs familles sont mortes et qu’il y a déjà d’autres problèmes.

« À qui le gouvernement va donner des compensations et qui va profiter de l’argent des compensations ? », a-t-il questionné.

En outre, a continué Jimi Hiluka, les coupables de l’effraction de l’armurerie du siège du Kodim de Jayawijaya n’ont pas été révélés jusqu’à présent, ce qui a poussé les familles des victimes à rejeter l’indemnisation qui leur sera accordée.

Au cours de la réunion, le régent de Jayawijaya, Jhon Richard Banua, a déclaré que le gouvernement local et la DPRD n’ont fait que faciliter ce que les familles des victimes souhaitaient. Il s’agit de trouver une solution à la décision du président, afin que le gouvernement local puisse ensuite transmettre la position des familles des victimes au gouvernement central. En fin de compte, toutes les décisions sont laissées aux familles des victimes.

« Notre travail est seulement d’écouter et de transmettre ce que les familles des victimes veulent transmettre au gouvernement central. Si elles refusent, on se renseigne plus en détail pour que la lettre soumise au gouvernement central soit claire », a-t-il déclaré. (*)

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