Les personnes responsables des fusillades de civils à Mappi doivent être poursuivies en justice

fusillades de civils
La Coalition pour l'application de la loi et les droits de l'homme en Papouasie a fait une déclaration de presse à Jayapura lundi (9/1/2023) concernant la fusillade de neuf civils survenus à Mappi le 14 décembre 2022. - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, Jubi – La Coalition pour l’application de la loi et les droits de l’homme en Papouasie insiste pour que les auteurs de la fusillade de neuf civils survenus le 14 décembre 2022 dans la régence de Mappi soient poursuivis. La Coalition rejette les efforts de résolution pacifique de l’incident, facilités par le gouvernement local, parce qu’elle considère que cela n’aura pas d’effet dissuasif sur les auteurs.

Le coordinateur de la Coalition, Emanuel Gobay, a dit que d’après les résultats de l’enquête menée par la Coalition, il a été conclu que les fusillades auraient été perpétrées par des soldats des Forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia/TNI) et des membres de la police de la station (Kepolisian Resor/Polres) de Mappi. Selon Gobay, l’enquête de la Coalition a conclu qu’il y avait des allégations de crimes contre l’humanité dans cet incident.

Par conséquent, la Coalition a déposé une plainte auprès du chef de la police provinciale de Papouasie et du commandant de la zone militaire XVII/Cenderawasih. La Coalition a demandé à la police, par le biais de la division des professions et de la sécurité (Divisi Profesi dan Pengamanan/Divpropam), et à l’armée, par le biais de la police militaire, d’envoyer une équipe pour enquêter sur la fusillade.

« Les résultats de notre analyse montrent qu’il y a des allégations de violations ou d’abus d’autorité dans l’incident. On a déposé une plainte à la police provinciale de Papouasie et au commandement de la zone militaire XVII/Cenderawasih et on a demandé qu’ils enquêtent sur cette affaire », a indiqué Gobay à Jubi, lundi.

Gobay a estimé qu’il était important que les deux institutions révèlent l’implication présumée de leurs propres membres dans la fusillade de civils à Mappi. Gobay espère que les auteurs de la fusillade pourront être poursuivis.

Gobay a déclaré que la Coalition a rejeté les efforts visant à régler l’affaire de manière pacifique par le versement d’une somme d’argent aux victimes de la fusillade, qui serait facilitée par le gouvernement de la régence de Mappi. La Coalition craint que cette méthode n’ait pas d’effet dissuasif sur les auteurs d’infractions.

« Si cet incident est résolu par le paiement d’une amende, est-ce qu’il y aura un effet dissuasif sur les auteurs et ils ne le feront plus ? Je pense que non. Le règlement par le paiement d’une amende ne va pas arrêter les actes de violence des forces de sécurité contre les civils », a-t-il continué.

Gobay a souligné que cela perpétuerait la pratique de l’impunité en Papouasie. « Le paiement des amendes ne va pas donner un effet dissuasif. L’effet dissuasif est obtenu si les auteurs sont poursuivis », a-t-il souligné.

Helmi, membre de la Coalition, a expliqué que la Coalition espérait que le TNI/Police nationale (Kepolisian Republik Indonesia/Polri) prendrait des mesures fermes contre ses membres impliqués dans la fusillade. « On espère que les TNI/Polri vont vraiment prendre des mesures fermes contre leurs membres qui ont commis cette affaire et d’autres cas similaires », a espéré Helmi.

Les résultats de l’enquête menée par la Coalition entre le 17 et le 20 décembre 2022 ont conclu à un incident de poignardage commis par un résident contre un autre résident nommé Martinus. Cependant, la Coalition a nié qu’il y ait eu un affrontement entre les résidents à la suite de l’agression au couteau.

Par ces résultats, la Coalition conteste la chronologie des événements publiée par la police provinciale de Papouasie, selon laquelle les fusillades de civils ont eu lieu parce que les forces de sécurité ont été attaquées alors qu’elles dispersaient des affrontements entre résidents. « L’information selon laquelle les membres des forces de sécurité ont ouvert le feu quand ils ont séparé l’affrontement entre le groupe de la victime de l’agression au couteau et le groupe de l’agresseur de l’agression au couteau est fausse », a affirmé Helmi.

Les conclusions de la Coalition diffèrent de la déclaration faite le 15 décembre 2022 par l’officier de liaison de la police provinciale de Papouasie dans la province de Papouasie du Sud, Erick K. Sully., à Jayapura. Sully a raconté que la fusillade s’est produite après qu’un groupe d’habitants a attaqué les forces de sécurité qui dispersaient un affrontement entre deux groupes d’habitants sous l’emprise de l’alcool. (*)

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *