Les étudiants rejettent la construction d’un port à conteneurs sur les terres coutumières de Sumuruman à Mappi

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L'association des étudiants de Wiachar (Imawi) rejette le projet du gouvernement de construire un port à conteneurs sur les terres coutumières de la tribu Wiachar dans le village de Sumuruman, district de Minyamur, régence de Mappi, Papouasie du Sud - Jubi / Photo d'Imawi

Merauke, Jubi – Un groupe d’étudiants se présentant comme l’association des étudiants Wiachar (Imawi) de la régence de Mappi, en Papouasie du Sud, rejette le projet du gouvernement de construire un port à conteneurs sur les terres coutumières de la tribu Wiachar dans le village de Sumuruman, district de Minyamur, régence de Mappi.

Le président de l’Imawi, Muhamad Bilal Kamogou, a dit dans un communiqué reçu par Jubi à Merauke lundi (10/4/2023) que le terrain situé dans le village de Sumuruman, qui est prévu pour la construction du port à conteneurs, est la terre coutumière de la tribu Wiachar.

En principe, les populations autochtones de la région ont consciemment et fermement refusé d’autoriser ou de céder une quelconque partie de leurs terres coutumières pour la construction de ce port.

« Depuis 2018, nous, les peuples autochtones de la tribu Wiachar, avons rejeté le plan du gouvernement en écrivant au régent, à la DPRD, au bureau des transports, au bureau des travaux publics, au bureau des pêches et à l’agence de planification du développement régional de Mappi. Les autochtones ont également installé des banderoles et des barrages routiers à plusieurs emplacements », a indiqué Kamogou.

Le rejet s’est à nouveau manifesté en 2022, lorsque certaines parties, agissant au nom de la tribu Wiachar, ont tenté de persuader les habitants de céder leurs terres coutumières en vue de la construction d’un port à conteneurs. Cette partie persuasive a également obtenu un soutien par le biais d’une pétition, donnant l’impression que les habitants de la région renonçaient volontairement à leurs terres coutumières. Le comportement de cette tierce partie peut être à l’origine d’un conflit.

« Il y a une tierce partie qui a contraint et intimidé le peuple autochtone Wiachar à signer une pétition pour accepter la construction du port à conteneurs. Le comportement de cette tierce partie peut déclencher un conflit sur place. Il y a même eu un incident de persécution à l’encontre de l’un des résidents à cause de cette situation », a-t-il ajouté.

Faisant suite aux aspirations du peuple autochtone, l’Imawi a demandé au gouverneur intérimaire de Papouasie du Sud de pouvoir ordonner au régent intérimaire de Mappi de révoquer le permis de construction d’un port à conteneurs sur le territoire coutumier de la tribu Wiachar.  Les étudiants ont également demandé au régent intérimaire de Mappi d’être obligé de révoquer le permis.

« Le gouvernement de la régence de Mappi doit respecter le peuple autochtone Wiachar comme détenteur de droits coutumiers. Le gouvernement local doit immédiatement se coordonner avec la police pour enquêter et poursuivre la partie agissant au nom du propriétaire des droits coutumiers qui a fait une fausse déclaration de biens coutumiers », a-t-il déclaré.

Kamogou a également demandé au gouvernement local et à la police de prévenir d’éventuels conflits sur le terrain, compte tenu des polémiques au sein de la communauté sur le projet de construction d’un port à conteneurs à Sumuruman. Au sein de la communauté autochtone elle-même, il y a eu des polémiques et des disputes sur la propriété des droits coutumiers sur les terres en question.

« On demande aussi à toutes les parties, y compris les autochtones papous, les étudiants et les activistes humanitaires et environnementaux, de soutenir la lutte de la tribu Wiachar pour défendre ses terres coutumières. On espère aussi que la Commission nationale des droits de l’homme et le Conseil du peuple papou ne restent pas sans rien faire sur cette question », a conclu Kamogou. (*)

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