Les commerçants de Sinakma affirment que leur chiffre d’affaires a chuté énormément

Sinakma
Des dizaines d'échoppes à Sinakma, Wamena, sont toujours fermées par manque de clients - Jubi/Imma Pelle

Wamena, Jubi – Les commerçants de Sinakma, Wamena, régence de Jayawijaya, province de Papouasie montagneuse, admettent que leur chiffre d’affaires quotidien a considérablement diminué depuis les émeutes survenues le 23 février 2023 à propos de la question de l’enlèvement d’enfants. Ils ont décidé de fermer temporairement leurs kiosques.

C’est ce qu’a révélé une commerçante, Tikka Setya Ningrum. Elle a révélé qu’avant les émeutes d’il y a un mois, le chiffre d’affaires pouvait atteindre 3 à 5 millions de roupies indonésiennes par jour si le kiosque était bondé d’acheteurs.

Mais depuis les émeutes, le chiffre d’affaires journalier n’est que d’environ 500 000 roupies indonésiennes.

« Même une fois, je gagnais seulement 300.000. Il est même très difficile d’obtenir 700.000 », a-t-elle dit lorsque Jubi l’a rencontrée à son kiosque, lundi (20/3/2023) matin.

Ningrum a expliqué que la principale cause de la baisse du chiffre d’affaires est probablement due au fait que les habitants ont toujours traumatisé de faire leurs courses à Sinakma après les émeutes et préfèrent faire leurs achats à Wamena.

En outre, selon Ningrum, les Papous indigènes ont édicté une règle interdisant aux non-Papous de vendre des noix d’arec dans les kiosques.

« C’est en vendant des noix d’arec qu’on gagne le plus d’argent. Mais on comprend et on accepte la demande des gens qui l’interdisent parce qu’on ne veut pas que des événements comme ceux du mois dernier se répètent », a-t-elle accepté.

Ningrum a ajouté qu’en raison de la situation actuelle des revenus, les commerçants ont du mal à satisfaire leurs besoins quotidiens, y compris à payer le loyer de leur maison.

« Il y a encore beaucoup de commerçants qui choisissent de fermer leurs étals ou de ne pas vendre pour le moment », a-t-elle ajouté.

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Des dizaines d’échoppes à Sinakma, Wamena, sont toujours fermées par manque de clients – Jubi/Imma Pelle

Ningrum a continué en disant que les gens devraient comprendre que les Papous indigènes et les non-Papous comme elle sont des civils qui sont victimes et se sentent très désavantagés par les émeutes qui ont eu lieu il y a un mois.

« Alors, nous (Papous indigènes ou non) devons nous comprendre les uns les autres et travailler ensemble. Mais si les gens nous interdisent de vendre des noix d’arec, qu’est-ce qu’on peut faire ? On doit obéir », a-t-elle poursuivi.

Ningrum espère que le gouvernement sera équitable lorsqu’il fournira de l’aide aux victimes.

« On est tous des civils qui travaillent pour subvenir à nos besoins et qui sont des victimes, donc on a besoin aussi d’être pris en compte par le gouvernement », a-t-elle affirmé.

« Mais si le gouvernement ne veut pas prêter attention aux conditions des commerçants de kiosques comme nous, on se sent très défavorisés. Donc, on demande au gouvernement local d’être juste », a-t-elle conclu. (*)

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