Les 3 étudiants de l’USTJ condamnés pour trahison sont libres

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Trois étudiants de l'Université des sciences et technologies de Jayapura condamnés pour trahison pour avoir tenu un discours libre, à savoir Yoseph Ernesto Matuan, Devio Tekege et Ambrosius Fransiskus Elopere, posent pour une photo avec leurs accompagnateurs après avoir été libérés du Centre correctionnel d'Abepura, jeudi (7/9/2023). - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, Jubi – Trois étudiants condamnés pour trahison pour avoir tenu un discours libre à l’Université des sciences et de la technologie de Jayapura (USTJ) ont été libérés jeudi (7/9/2023) du Centre correctionnel (LP) d’Abepura, à Jayapura. Des dizaines d’étudiants se sont rassemblés devant le LP d’Abepura pour accueillir leur libération.

Les trois personnes condamnées pour trahison pour avoir tenu un discours libre à l’USTJ sont Yoseph Ernesto Matuan, Devio Tekege et Ambrosius Fransiskus Elopere. Les trois étudiants ont été inculpés de trahison pour avoir tenu un discours libre dans la cour de l’USTJ le 10 novembre 2022 en brandissant le drapeau de l’Étoile du matin.

Ce discours libre visait à rejeter le projet de dialogue pacifique sur la Papouasie initié par la Commission nationale des droits de l’homme. Le discours libre a finalement été dispersé par la police et un certain nombre de participants ont été arrêtés. Yoseph Ernesto Matuan, Devio Tekege et Amborsius Fransiskus Elopere ont alors été accusés de trahison et jugés par le tribunal de Jayapura.

Le 8 août 2023, le panel de juges a déclaré les trois étudiants coupables de trahison. Ils ont été condamnés à 10 mois de prison à déduire de leur emprisonnement. Ils ont finalement été libérés jeudi (7/9/2023).

Yustina Haluk, avocate de l’Institut d’aide juridique de Papouasie, et Persila Heselo, de la Coalition pour l’application de la loi et les droits de l’homme en Papouasie ont accueilli la libération des trois étudiants. La coalition était leur avocat lors de leur procès pour trahison devant le tribunal de Jayapura.

Plusieurs étudiants portant la veste universitaire de l’USTJ se sont également rassemblés devant le LP d’Abepura depuis 9 h. Ils portaient une banderole sur laquelle on pouvait lire « Reprise de trois étudiants prisonniers politiques papous ». Des policiers ont été vus en train de monter la garde autour du LP d’Abepura.

La coordinatrice du groupe, Marwa Wayne, a dit qu’il avait été surpris d’apprendre que les trois étudiants seraient libérés jeudi (7/9/2023) parce que, selon des informations antérieures, ils auraient été libérés le 12 septembre 2023.

« Je suis heureux que les autorités les aient libérés plus tôt. C’est pourquoi on les accueille ici. On est heureux de leur liberté », a indiqué Wayne en attendant la libération de Matuan, Tekege et Elopere.

Persila Heselo, l’avocat des trois étudiants, a également été surpris d’apprendre qu’ils seraient libérés jeudi. « J’ai été surprise quand Yustina Haluk m’a dit qu’ils seraient libérés le 7 septembre. C’est ce qu’on espère (une libération plus rapide). Dieu merci, ils peuvent être libérés aujourd’hui », a dit Haselo en attendant la libération de Matuan, Tekege et Elopere.

Matuan, Tekege et Elopere ont été libérés par les agents du LP d’Abepura à 10 h. Des dizaines d’étudiants et d’avocats des trois condamnés les ont accueillis et ont prié ensemble devant la prison.

Ils ont ensuite demandé à Yoseph Ernesto Matuan de prendre la parole. « Je suis reconnaissant et je remercie le tribunal de nous avoir libérés tous les trois avant la date fixée. On va continuer à lutter sur notre terre », a dit Yoseph Ernesto Matuan.

Les accompagnateurs des trois condamnés se sont disputés avec la police parce que celle-ci leur a interdit de faire défiler Matuan, Tekege et Elopere jusqu’au dortoir des étudiants catholiques de Tauboria, qui se trouve à environ 2,6 kilomètres du LP d’Abepura. La police a dit que le défilé perturberait la circulation et a demandé aux trois condamnés et à leurs accompagnateurs de prendre des véhicules préparés par la police.

Les accompagnateurs ont refusé l’offre et se sont disputés avec la police pour être autorisés à marcher jusqu’au dortoir des étudiants catholiques de Tauboria. Ils ont fini par céder et ont loué des véhicules pour emmener les trois étudiants jusqu’au dortoir.

Yustina Haluk, l’avocate des trois condamnés, a dit qu’ils n’auraient pas dû être reconnus coupables de trahison parce qu’ils ne faisaient que tenir un discours libre pour exprimer pacifiquement leurs opinions à l’USTJ. Les discours libres sont garantis par la Loi n° 9 de 1998 sur la liberté d’expression en public. « On voit que la liberté d’expression et d’opinion en Papouasie est très limitée, sinon inexistante », a-t-elle dit.

Haluk a espéré que le gouvernement rectifie immédiatement l’histoire mandatée par la Loi n° 21 de 2001 concernant l’autonomie spéciale de la province de Papouasie en conjonction avec la Loi n° 2 de 2021 concernant le deuxième amendement à la Loi n° 21 de 2001 concernant l’autonomie spéciale de la province de Papouasie. Il est important d’empêcher la criminalisation de l’expression pacifique d’une opinion en tant que trahison, comme l’ont vécu Matuan, Tekege et Elopere.

« Je vois une différence. D’une part, les Papous considèrent le drapeau de l’Étoile du matin comme le drapeau de la nation de Papouasie. D’autre part, le gouvernement le considère comme le drapeau du mouvement indépendantiste papou ou comme un symbole de sécession de l’Indonésie. Pour moi, il est très important d’éclaircir l’histoire pour clarifier la signification du drapeau de l’Étoile du matin. La loi sur l’autonomie spéciale de la Papouasie le précise aussi », a-t-elle déclaré. (*)

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