Jayapura, Jubi – Jeudi (8/6/2023), le tribunal de Jayapura a poursuivi le procès d’une affaire de trahison présumée contre trois étudiants qui ont participé à un discours libre à l’Université des sciences et de la technologie de Jayapura (USTJ) le 10 novembre 2022. L’audience a entendu le témoignage d’un linguiste, Robert Masreng, qui a été présenté par le procureur pour expliquer la trahison et l’utilisation du drapeau de l’Étoile du Matin pendant le discours libre.
Il s’agissait d’une affaire de trahison présumée contre Yoseph Ernesto Matuan, Devio Tekege et Ambrosius Fransiskus Elopere. Les trois étudiants ont été inculpés de trahison pour avoir tenu un discours libre dans la cour de l’USTJ le 10 novembre 2022 en brandissant le drapeau de l’Étoile du matin.
Ce discours libre visait à rejeter le projet de dialogue pacifique sur la Papouasie initié par la Commission nationale des droits de l’homme. Le discours libre a finalement été dispersé par la police et un certain nombre de participants ont été arrêtés. Yoseph Ernesto Matuan, Devio Tekege et Amborsius Fransiskus Elopere ont alors été accusés de trahison et l’affaire a été transférée au tribunal de Jayapura.
Les affaires de trahison contre ces trois personnes ont été enregistrées auprès du tribunal de Jayapura sous les numéros 92/Pid.B/2023/PN Jap (Matuan), 93/Pid.B/2023/PN Jap (Devio Tekege), et 96/Pid.B/2023/PN Jap (Amborsius Fransiskus Elopere). Le procès a été mené par un panel de juges présidé par Zaka Talpatty, avec les membres Donald Everly Malubaya et Gracely Novendra Manuhutu.
Robert Masreng est professeur à la faculté de formation des enseignants et d’éducation de l’université de Cenderawasih. Robert a été invité à expliquer la signification du mot « trahison », des mots « référendum/indépendance », du drapeau de l’Étoile du matin, de la « conspiration criminelle » et des slogans/mots de la liberté d’expression.
Robert a expliqué que le terme « trahison » (makar), dans le thésaurus indonésien, signifie commettre un acte de tromperie ou faire quelque chose en trompant les autres pour atteindre un objectif. Il signifie également « rébellion », c’est-à-dire le fait d’exprimer son désir d’empêcher quelque chose de se produire. En outre, Robert a précisé qu’il signifiait également qu’il y avait une intention de tuer.
« Le mot “trahison” (makar) signifie l’acte de tromperie, la rébellion ou l’intention de commettre le crime de meurtre », a expliqué Robert au cours du procès.
Robert a continué que le drapeau de l’Étoile du matin, dans le système d’analyse des signes et des significations, est un signe. Il a ajouté que le signe (le drapeau de l’Étoile du matin) aura une signification lorsqu’il sera utilisé. « Si le signe n’est pas utilisé pour un but, il n’a pas de signification », a-t-il continué.
Robert a poursuivi que le drapeau de l’Étoile du matin est un signe qui est généralement utilisé pour montrer l’expression. L’intention de l’utilisateur du symbole peut être perçue dans le contexte de son utilisation et chaque personne interprétera le symbole différemment.
Robert explique également que le mot « liberté » (merdeka) est un mot autonome. Lorsqu’il est utilisé, il a un large éventail de significations, en fonction du contexte de la personne qui l’utilise, de celle qui l’interprète et de la manière dont il est utilisé.
« Cela se produit dans le sens d’une réalisation ou d’une expression dans le sens d’une liberté dans le contexte de ma langue qui se dit libre de toute critique, de toute oppression », a-t-il déclaré.
Robert a également expliqué la signification du chant « Referendum oui, dialogue d’Indonésie non » (Referendum yes, dialog RI no). Selon lui, ce chant est un appel au grand public pour prendre une décision sans l’approbation du parlement. Le rejet du dialogue est l’expression de l’orateur qui ne veut pas de dialogue.
« Chaque écrit et chaque discours font partie de l’expression de la conscience de chacun. Refuser le dialogue est l’expression d’une volonté de ne pas dialoguer », a-t-il déclaré.
Robert a mentionné que la déclaration demandant l’intervention du Conseil des droits de l’homme des Nations unies en Papouasie était l’expression du désir de demander au Conseil des droits de l’homme des Nations unies de se rendre en Papouasie. L’expression indique également que le problème de la Papouasie n’est pas seulement un problème national, mais aussi un problème international.
« C’est une façon de demander au gouvernement d’être ouvert à la communauté internationale pour qu’elle vienne voir les conditions en Papouasie », a-t-il conclu. (*)