Sentani, Jubi – Le révérend Benny Giay invite tous les chrétiens de la terre de Papouasie à prendre le temps de réfléchir sincèrement à la signification de Noël cette année en pensant à la condition des réfugiés et des personnes décédées de maladie ou tuées en Papouasie.
« Les réfugiés sont partout, à Nduga, Intan Jaya, Puncak, Pegunungan Bintang et Maybrat. C’est ce qui nous attend aujourd’hui », a dit le révérend Benny Giay à Jubi lundi (18/12/2023) au Collège théologique Walter à Sentani, régence de Jayapura, en Papouasie.
Selon Giay, l’atmosphère de Noël de cette année à la terre de Papouasie n’est pas différente de celle de l’année précédente. C’est juste que dans le contexte actuel, les chrétiens se concentrent davantage sur les élections législatives et présidentielles.
Le modérateur du Conseil de l’Église de Papouasie a rappelé que dans le contexte des élections, les Papous ne sont que utilisés par l’État. « Qu’on le souhaite ou non, consciemment ou non, on est entré dans leur jeu », a-t-il ajouté.
Giay a rappelé qu’économiquement, socialement et politiquement, les Papous sont susceptibles d’être manipulés. C’est pourquoi, en cette période de Noël, il ne faut pas se concentrer uniquement sur les élections. Il est préférable de prendre le temps d’interpréter, de réfléchir et de discuter ensemble de ce qui est arrivé aux chrétiens de la terre de Papouasie cette année, et de réfléchir à ce qu’il faut faire.
« Réfléchissons pour avoir une image de ce qui s’est passé cette année. De janvier à décembre 2023, combien de fidèles sont morts, combien de personnes ont été tuées et combien de personnes ont été déplacées ? », a rappelé le président du synode de l’Église Kemah Injil (KINGMI) à la terre de Papouasie pour la période 2015-2020.
Giay raconte l’ambiance de Noël qu’il a connue dans les villages. Dans les moments difficiles, les gens se réunissent pour discuter de ce qui s’est passé et de ce qui va être fait.
Il a insisté sur le fait que les célébrations de Noël de cette année ne devaient pas être monotones et se limiter au culte, mais qu’il fallait passer à l’action. « Décembre est synonyme de mois de la paix, alors célébrons Noël en visitant des prisons, des maisons de retraite ou des personnes atteintes du VIH/SIDA, afin que la paix de Noël puisse les toucher », a-t-il souligné. (*)
