Le procès de quatre civils accusés de meurtre et de mutilation est à nouveau reporté

Le procès de quatre civils accusés du meurtre et de la mutilation de quatre habitants de Nduga dans la régence de Mimika s'est déroulé mardi (2/4/2023) devant le tribunal de Timika. La lecture de l'acte d'accusation a été reportée pour la troisième fois parce que le procureur n'était pas prêt à lire les charges. - Jubi/Theo Kelen

Timika, Jubi – Le mardi 2/5/2023, le tribunal de Timika a ajourné pour la troisième fois l’audience de lecture de l’acte d’accusation contre quatre civils accusés du meurtre et de la mutilation de quatre résidents de Nduga dans la régence de Mimika, parce que le procureur n’était pas prêt à lire les charges.

Les quatre accusés civils dans le meurtre et la mutilation des quatre résidents de Nduga sont Roy Marten Howay (dossier n° 8/Pid.B/2023/PN Kota Timika), Andre Pudjianto Lee ou Jainal ou Jack, Dul Umam ou Ustad ou Umam, et Rafles Lakasa ou Rafles (dossier n° 7/Pid.B/2023/PN Kota Timika). Les deux affaires de meurtre et de mutilation ont été entendues par un panel de juges présidé par Putu Mahendra, avec les juges M. Khusnul F. Zainal et Riyan Ardy Pratama comme membres.

Lors de l’audience de mardi, Apry Silaban, le procureur, a dit que l’acte d’accusation n’était pas prêt à être lue. Il a indiqué que le dossier d’accusation attendait toujours les résultats de la coordination avec les dirigeants et a demandé au panel de juges de lui accorder un délai supplémentaire.

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L’accusé Roy Marten Howay lors du procès du meurtre et de la mutilation de quatre résidents de Nduga à Mimika qui s’est déroulé au tribunal de Timika mardi (2/5/2023). – Jubi/Theo Kelen

Auparavant, l’audience de lecture des chefs d’accusation des 14 et 18 avril 2023 n’avait pas pu se tenir pour la même raison. Le juge en chef Putu Mahendra a reproché au procureur de ne pas retarder la lecture de l’acte d’accusation.

Putu a également rappelé que la première période de prolongation de la détention expirera le 12 mai 2023 et que la deuxième période de prolongation de la détention expirera le 19 juin 2023. Le panel de juges a ensuite ajourné l’audience jusqu’à jeudi (4/5/2022).

Après le procès, Gustaf Kawer, de la Coalition pour le droit et les droits de l’homme en Papouasie, en tant qu’avocat des familles des victimes, a critiqué le travail du procureur. Selon lui, le report de l’audience pour lire l’acte d’accusation à trois reprises a violé le principe d’un procès rapide et efficace.

Selon Kawer, la lecture des chefs d’accusation ne devrait pas être trop compliquée parce que les affaires de meurtre et de mutilation ont déjà été jugées par le tribunal militaire supérieur III de Surabaya et le tribunal militaire III-19 de Jayapura. Ces deux tribunaux militaires ont jugé six soldats de la brigade d’infanterie Raider 20/Ima Jaya Keramo, également impliqués dans le meurtre des quatre habitants de Nduga.

« Le matériel et les faits du procès sont presque les mêmes », a dit Kawer aux journalistes à Timika, la capitale de la régence de Mimika, province de Papouasie centrale, mardi.

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Les accusés Andre Pudjianto Lee ou Jainal ou Jack, Dul Umam ou Ustad ou Umam, et Rafles Lakasa ou Rafles lors du procès du meurtre et de la mutilation de quatre habitants de Nduga à Mimika qui s’est déroulé au tribunal de Timika, mardi (2/5/2023). – Jubi/Theo Kelen

Kawer a indiqué que les preuves apportées lors du procès étaient suffisantes pour inculper Roy Marten Howay, Andre Pudjianto Lee ou Jainal ou Jack, Dul Umam ou Ustad ou Umam, et Rafles Lakasa ou Rafles du délit de meurtre avec préméditation, comme le stipule l’article 340 en conjonction avec l’article 55, paragraphe (1), numéro 1, du Code pénal. Le procureur devrait être en mesure d’engager les poursuites maximales, comme l’espère les familles des victimes.

« Pourquoi le procès a été reporté trois fois ? Si c’est parce que le procureur est toujours en train de se coordonner avec le Bureau du haut procureur (Kejaksaan Tinggi) ou le Bureau du procureur général (Kejaksaan Agung), je pense que la coordination prend trop de temps », a-t-il ajouté.

Kawer est également préoccupé par le statut de détention des quatre civils accusés dans cette affaire. Si le procès continue d’être reporté, Kawer craint qu’il n’y ait pas de prolongation de la période de détention afin que les quatre accusés puissent être libérés.

« Cela va éroder le sens de la justice des familles des victimes. On espère que jeudi, le procureur va lire les chefs d’accusation. C’est sa dernière chance et un moyen de prouver aux familles des victimes qu’il représente bien leurs intérêts. On espère que le procureur est sérieux dans sa volonté de représenter les victimes », a poursuivi Kawer.

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Les familles des victimes du meurtre et de la mutilation des résidents de Nduga dans la régence de Mimika écoutent les explications de leur avocat concernant le report de la lecture des charges au tribunal de Timika, mardi (2/5/2023). – Jubi/Theo Kelen

Un autre avocat de la Coalition, Helmi, craint également que le report prolongé du procès ne permette aux accusés de meurtre et de mutilation de s’en tirer à bon compte. « Le procureur chargé de cette affaire doit être sérieux. C’est aussi une réflexion sur le professionnalisme du procureur dans le traitement des affaires et la représentation des intérêts des victimes », a-t-il dit.

Helmi a demandé à la commission de surveillance du Kejaksaan Agung de superviser le travail des procureurs dans cette affaire. La Coalition a également demandé à la Commission judiciaire de superviser le panel de juges dans cette affaire.

Le représentant des familles des victimes, Pale Gwijangge, a expliqué que jusqu’à présent, les familles des victimes attendaient patiemment le procès. Par conséquent, le procureur, en tant que responsable de l’application de la loi, devrait faire preuve de sérieux dans le traitement de l’affaire.

« Le procès ne devrait pas durer parce qu’il est désavantageux pour les familles des victimes. On est déjà des victimes, et on doit encore sacrifier du temps et de l’argent. Le retard du procès nous coûte cher », a déploré Pale, qui espère que les quatre accusés se verront infliger la peine maximale pour meurtre avec préméditation.

Décision du tribunal militaire

Le meurtre et la mutilation de quatre habitants de Nduga se sont produits dans l’Unité d’établissement (Satuan Pemukiman) 1, district de Mimika Baru, régence de Mimika, le 22 août 2022. Les quatre victimes du meurtre et des mutilations étaient Arnold Lokbere, Irian Nirigi, Lemaniel Nirigi et Atis Tini.

Cette affaire a attiré l’attention du public parce qu’elle impliquait six soldats de la Brigade d’infanterie raider 20/Ima Jaya Keramo qui ont été jugés séparément par le tribunal militaire supérieur III de Surabaya et le tribunal militaire III-19 de Jayapura.

L’un des six soldats est le major d’infanterie Helmanto Fransiskus Dakhi, dont l’affaire a été entendue par un panel de juges du tribunal militaire supérieur III de Surabaya. Lors du procès devant le tribunal militaire III-19 de Jayapura, le 24 janvier 2023, le panel de juges dirigé par le colonel Sultan, juge en chef, et les colonels Agus Husin et Prastiti Siswayani, juges membres, l’ont condamné à la prison à vie et au renvoi de l’armée de terre.

Les cinq autres soldats de la Brigade d’infanterie raider 20/Ima Jaya Keramo Raider qui sont également accusés dans l’affaire de meurtre et de mutilation sont le capitaine d’infanterie Dominggus Kainama (décédé le 24 décembre 2022 à cause d’une maladie cardiaque), le soldat en chef Pargo Rumbouw et les soldats de 1ère classe Rahmat Amin Sese, Rizky Oktaf Muliawan, et Robertus Putra Clinsman. Le 16 février 2023, le panel des juges du tribunal militaire III-19 de Jayapura a déclaré les quatre accusés coupables de meurtre avec préméditation.

Le panel de juges présidé par le colonel Rudy Dwi Prakamto a condamné Rahmat Amin Sese et Risky Oktav Mukiawan à la prison à vie, assortie d’une peine supplémentaire de révocation de l’armée de terre. Robertus Putra Clinsman a été condamné à 20 ans de prison et Pargo Rumbouw à 15 ans de prison. Tous deux ont également été démis de leurs fonctions au sein de l’armée de terre. (*)

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