Le président du Conseil coutumier de Byak rejette le règlement non judiciaire des cas de violation des droits de l’homme

Byak
Apollos Sroyer, président du Conseil coutumier de Byak. - Jubi/dok

Jayapura, Jubi – Le président du Conseil coutumier de Byak, Apolos Sroyer, a dit que la résolution non judiciaire des violations des droits de l’homme n’était pas appropriée parce que les perpétrateurs étaient des fonctionnaires de l’État.

« Le problème des droits de l’homme en Papouasie est clairement lié à des questions politiques, et doit donc être résolu de manière appropriée. Les quatre racines des différents problèmes en Papouasie sont l’échec du développement, la marginalisation et la discrimination des Papous indigènes, la violence de l’État et les allégations de violations des droits de l’homme, et aussi des questions historiques et le statut politique de Papouasie », a indiqué Apolos Sroyer lorsqu’il a contacté Jubi.id depuis Biak, mercredi (28/6/2023).

La résolution du problème des violations des droits de l’homme en Papouasie ne peut se faire de manière non judiciaire, parce qu’elle ne résout pas les problèmes fondamentaux qui se sont produits. Le gouvernement devrait mettre en œuvre les quatre recommandations des résultats de la recherche de l’Institut indonésien des sciences (LIPI) menée par le feu Muridan et ses amis.

Il a ajouté que résoudre la question des violations des droits de l’homme en dehors des voies légales – par exemple en versant des compensations ou en organisant des événements coutumiers – est clairement incorrect parce que les perpétrateurs des violations des droits de l’homme sont des fonctionnaires de l’État. Ils commettent des violations des droits de l’homme à l’encontre des tribus indigènes papoues, allant de l’accaparement des terres à la destruction des ressources naturelles locales.

« Il est donc bizarre que le mécanisme coutumier de résolution des problèmes qui est habituellement utilisé pour résoudre les problèmes entre les tribus soit utilisé également pour résoudre le problème des violations des droits de l’homme en dehors du cadre juridique. Cette façon à elle seule ne va pas résoudre le problème et va continuer à donner naissance à de nouveaux cas », a-t-il poursuivi, ajoutant que les racines des différents problèmes en Papouasie ne peuvent être résolues par la création des nouvelles régions autonomes et par des efforts pour résoudre les cas de violations des droits de l’homme en dehors de la procédure légale.

Le président Jokowi présidant une réunion récemment. – Jubi/Secrétariat d’État

Citant le site officiel du Secrétariat du Cabinet, le Président indonésien Joko Widodo (Jokowi) a présidé une réunion sur la mise en œuvre du règlement non judiciaire des violations flagrantes des droits de l’homme mardi (2/5/2023) au Bureau présidentiel, à Jakarta.

« Le président vient de présider une réunion interne du cabinet où participaient 19 ministres, le commandant des Forces armées indonésiennes (TNI), le procureur général, le chef de la Police nationale (Polri) et les responsables des institutions concernées de l’État. On a discuté des recommandations de règlement non judiciaire des violations flagrantes des droits de l’homme commises dans le passé, telles qu’elles ont été décidées ou déterminées par la Commission nationale des droits de l’homme », a dit le ministre coordonnateur des affaires politiques, juridiques et de sécurité, Mahfud M.D., dans un communiqué de presse, après avoir assisté à la réunion.

Auparavant, par le biais de l’instruction présidentielle n° 2 de 2023, le président a ordonné à 19 ministres et fonctionnaires de niveau ministériel de prendre des mesures de manière coordonnée et intégrée pour mettre en œuvre les recommandations concernant le règlement non judiciaire des violations flagrantes des droits de l’homme commises dans le passé.

Mahfud a précisé que ce règlement non judiciaire mettait l’accent sur les victimes et non sur les perpétrateurs.

« Il faut souligner que cette recommandation se concentre sur les victimes des violations flagrantes des droits de l’homme commises dans le passé, et non sur les perpétrateurs. La résolution des questions concernant les auteurs est bien sûr de nature judiciaire et doit être décidée par la Commission nationale des droits de l’homme en collaboration avec la Chambre des représentants (DPR), avant d’être déléguée au gouvernement », a précisé Mahfud.

En outre, dans la recommandation de règlement non judiciaire, le gouvernement a reconnu que des violations flagrantes des droits de l’homme ont bien eu lieu en Indonésie. Le gouvernement, a poursuivi Mahfud, regrette que ces événements se soient produits. (*)

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