Manokwari, Jubi – Le Conseil du peuple de Papouasie occidentale (MRPB) a exhorté la direction des TNI/Polri et le chef du bureau de l’immigration de la région à prendre immédiatement des mesures pour enrayer les activités illégales d’extraction d’or qui sont soupçonnées d’être contrôlées par des parties étrangères.
Le chef du MRPB, Maxsi Nelson Ahoren, a affirmé que l’institution avait reçu des plaintes de groupes communautaires propriétaires de terres coutumières où sont exploitées des mines d’or, selon lesquelles un certain nombre de gros investisseurs dans ces activités illicites étaient soupçonnés d’être des citoyens non indonésiens.
« Aujourd’hui, nous avons accueilli le groupe de peuples autochtones en tant que propriétaires fonciers coutumiers dans le village de Wasirawi. Ils soupçonnent qu’une partie étrangère a investi dans des centaines de travailleurs miniers là-bas », a rapporté Maxsi Nelson Ahoren, mardi (11/1/2022).
Il a ajouté que le site d’extraction d’or du village de Wasirawi, dans le district de Masni, dans la régence de Manokwari, a repris ses activités au cours des deux dernières années (2020-2021) à cause du manque de supervision et de contrôle du gouvernement et des forces de l’ordre en Papouasie occidentale.
« En 2016-2018, des centaines de mineurs illégaux ont été arrêtés et contrôlés, y compris des étrangers. À cette époque, la police provinciale de Papouasie occidentale était dirigée par l’inspecteur général Martuani Sormin et le Commandement militaire XVIII/Kasuari était dirigé par le Lieutenant-général (retraité) Joppie Onisimus Wayangkau », a-t-il raconté.
Il a assuré que le MRPB organisera bientôt une réunion avec le gouverneur de Papouasie occidentale, le régent de Manokwari et le régent de Pegunungan Arfak pour discuter du contrôle des activités minières illégales dans les deux régions.
« On soupçonne qu’il existe une pratique d’expropriation des richesses naturelles de la Papouasie occidentale qui est laissée par les agents de la force publique et le gouvernement. S’ils ne prennent aucune mesure, on va organiser une réunion avec tous les chefs de tribu et les institutions traditionnelles pour intervenir et contrôler cette pratique », a-t-il annoncé.
Par ailleurs, Seblon Mandacan, l’un des propriétaires de terres coutumières situées sur le site d’extraction de l’or dans le village de Wasirawi, a révélé que des centaines d’excavatrices ont été utilisées pour ces activités minières illégales. Cette activité est également susceptible de causer des dommages aux forêts et aux fonctions hydrologiques dans le cours supérieur de la rivière Wariori.
« Il y a des centaines d’engins de chantier et plus de 3000 ouvriers. Jusqu’à présent, ils travaillent comme d’habitude. Même en décembre 2021, l’or généré par cette activité est estimé à plus de 2 kilogrammes », a-t-il informé.
Il n’a pas nié l’implication de parties étrangères comme investisseurs et le fait qu’elles emploient des centaines de personnes dans les activités minières au village de Wasirawi.
« Il y a plus de 50 investisseurs indonésiens qui viennent de l’extérieur de la Papouasie. Il y a même des investisseurs étrangers que l’on appelle mister (monsieur) », a déclaré Seblon Mandacan.
Selon un communiqué de presse du Bureau d’immigration de classe II de Manokwari publié au début de janvier, en 2021, la région de Manokwari comptait 1 237 étrangers originaires de 42 pays, dont une majorité d’eux sont 645 philippins et 106 chinois.
Le chef du Bureau d’immigration de classe II de Manokwari, Iman Teguh Adianto, a annoncé qu’au cours de l’année 2021, 1 201 permis de séjour limités (ITAS) ont été délivrés à 1 201 étrangers.
« Il y a une augmentation de la délivrance des ITAS. De 921 ITAS en 2020 à 1 201 ITAS en 2021. Cela est dû à la demande d’ITAS pour les travailleurs étrangers en décembre 2021 dont la période de validité se termine en janvier-février 2022 », a-t-il précisé.
Monteur: Edho Sinaga
