Le gouvernement municipal de Jayapura doit surveiller la mise en œuvre du règlement régional sur la protection et l’autonomisation des commerçants locaux

Jayapura
Une commerçante, Maria Pekey, sert des clients mardi (5/9/2023) après-midi au marché de Youtefa, Jayapura, province de Papouasie. - Jubi/CR-9

Jayapura, Jubi – Les commerçants Papous indigènes (principalement des femmes) ont demandé que le gouvernement municipal de Jayapura surveille la mise en œuvre du Règlement régional n° 10/2018 sur la protection et l’autonomisation des commerçants Papous indigènes sur les marchés. Cette mesure est importante pour garantir que seuls les commerçants locaux puissent vendre des produits alimentaires locaux tels que le sagou, la noix d’arec, les légumes, les patates douces et le poisson fumé.

C’est ce qu’a dit la coordinatrice des commerçantes Papoues indigènes d’Abepura, Maria Pekey, lorsque Jubi l’a rencontrée mardi (5/9/2023) après-midi au marché de Youtefa. « Nous, les commerçantes Papoues indigènes qui vendent au marché de Youtefa, demandons qu’on soit les seuls à vendre les noix d’arec, le poisson fumé, les tubercules et les légumes. Les non-Papous ne doivent pas vendre les mêmes produits », a-t-elle dit.

Elle a indiqué que les commerçantes Papoues indigènes ont lutté à plusieurs reprises pour empêcher les commerçants non Papous de vendre produits locaux papous, notamment en organisant des manifestations pacifiques devant la mairie de Jayapura et devant le bureau du gouverneur de Papouasie.

« On a organisé plusieurs manifestations devant la mairie de Jayapura et le bureau du gouverneur de Papouasie pour empêcher les commerçants non papous de vendre les mêmes produits que nous (les commerçants Papous indigènes) », a-t-il indiqué.

Pekey, qui vend des légumes au marché de Youtefa, a expliqué qu’avant qu’il y ait de plus en plus de commerçants non-Papous qui vendent des légumes au marché de Youtefa, son revenu était de 1 à 2 millions de roupies indonésiennes avec un capital d’environ 500 000 roupies. Mais depuis 2022, le revenu gagné a diminué alors que le capital dépensé atteignait 1 à 2 millions de roupies. En fait, à plusieurs reprises, le revenu de la vente n’a pas couvert le capital dépensé. Il y a aussi des commerçants qui ne vendent plus parce qu’ils n’ont plus de capital.

« Les commerçantes Papous n’ont pas de gros capitaux. Actuellement, leur situation économique se dégrade car les produits qu’on doit vendre sont aussi vendus par des commerçants non papous », a-t-elle continué.

Selon elle, le marché de Youtefa compte environ 80 commerçants Papous indigènes qui vendent des noix d’arec, des légumes, du poisson fumé, du sagou, des légumes et des tubercules. Par ailleurs, il y a plus de 200 commerçants non papous qui vendent des vêtements, des appareils électroniques, des drogues, de l’or et des produits de première nécessité. Ils vendent également du poisson fumé, du sagou, des noix d’arec et bien d’autres choses encore.

« Ils (les commerçants non papous) vendent tout, sauf de porc », a-t-elle ajouté.

Elle a espéré que le gouvernement va surveiller la mise en œuvre du Règlement régional n° 10/2018 de Jayapura sur la protection et l’autonomisation des commerçants locaux, qui stipule également que seuls les commerçants Papous indigènes peuvent vendre des produits locaux, y compris le sagou, le poisson fumé, la noix d’arec, la noix de bétel, le citron vert, les légumes, les tubercules et le noken.

« Il faut que les officiers du marché non seulement perçoivent le ticket de rétribution du marché de 5 000 roupies par jour, mais aussi qu’ils supervisent fermement les commerçants du marché », a-t-elle appelé.

Une autre commerçante, Maria Matuan, ainsi que d’autres commerçantes papoues indigènes du marché de Youtefa, se sont également plaints de la même chose que Pekey. « C’est une bonne chose qu’on (commerçants papous indigènes) soit les seuls à vendre des produits locaux », a-t-elle commenté.

Matuan, qui vient de Wamena, a dit que lui et d’autres commerçants Papous indigènes ont rencontré à plusieurs reprises le maire de Jayapura pour exprimer leurs plaintes concernant les commerçants non Papous qui vendent des produits locaux dans les différents marchés de Jayapura. Mais jusqu’à présent, le gouvernement municipal de Jayapura a ignoré leurs plaintes.

« On est crevé d’aller tout le temps à la mairie de Jayapura pour déposer cette plainte, mais jusqu’à présent il n’y a pas eu de résultat », a-t-elle indiqué.

Matuan, qui vend des noix d’arec au marché de Youtefa depuis 10 ans, a affirmé que les commerçants non papous sont beaucoup plus nombreux à vendre sur le plus grand marché de Jayapura que les commerçants papous.

« Si un commerçant non papou retourne dans sa région d’origine, il reviendra avec 10 à 20 nouveaux commerçants », a-t-elle observé.

Rencontré par Jubi lundi (5/9/2023) après-midi, l’Unité de mise en œuvre technique du marché de Youtefa a dit qu’elle ne pouvait pas fournir de chiffres sur les vendeurs du marché de Youtefa. « On ne peut pas fournir de chiffres sur les vendeurs car il faut une autorisation du Bureau de l’industrie, du commerce, des coopératives et des PME de Jayapura » (*).

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