Le Conseil des églises de Papouasie demande à Egianus Kogoya de libérer le pilote de Susi Air

Egianus Kogoya
Le modérateur du Conseil des églises de Papouasie, le révérend Benny Giai, avec un membre, le révérend Socrates Sofyan Yoman, lors d'une conférence de presse au bureau du secrétariat du Conseil des églises de Papouasie à Sentani. - Jubi/Engel Wally

Sentani, Jubi – Le Conseil des églises de Papouasie a appelé les forces de l’Armée de libération nationale de la Papouasie occidentale (Tentara Pembebasan Nasional Papua Barat/TPNPB) de l’Organisation pour une Papouasie libre (Organisasi Papua Merdeka/OPM) dirigée par Egianus Kogoya à libérer immédiatement le pilote de Susi Air, Philip Mark Mehrtens, qui est toujours retenu en otage.

Cette demande a été faite lors d’une conférence de presse à laquelle ont participé le révérend Benny Giai, modérateur du Conseil des églises de Papouasie, et le révérend Socrates Sofyan Yoman, au bureau du secrétariat du Conseil des églises de Papouasie à STT Walterpos Sentani, district de Sentani, régence de Jayapura, Papouasie, vendredi (24/2/2023).

Au cours de la conférence de presse, le révérend Socrates Sofyan Yoman a dit qu’il avait écrit une lettre ouverte à Egianus Kogoya rappelant que ce n’était pas la première fois que des prises d’otages avaient lieu en Papouasie. Par conséquent, il doit y avoir un règlement complet et non par la force.

« La lutte d’Egianus Kogeya est claire. L’Etat parle du conflit en Papouasie et qualifie la TPNPB de groupe criminel armé ou de terroriste. Mais à l’échelle internationale, les objectifs de la TPNPB sont clairs et Egianus a gagné le cœur de nombreuses personnes, donc Egianus ne fait pas partie d’un groupe criminel armé ou terroriste. C’est pourquoi, dans la lettre ouverte, j’ai demandé à Egianus de libérer le pilote Mehrtens », a-t-il dit.

Yoman a également exprimé que Kogoya est un grand commandant et que ce pour quoi il lutte dure depuis très longtemps, depuis les années 1960. La lutte doit être considérée dans son ensemble comme la lutte de tout le peuple papou.

La prise d’otages, il continue, était psychologiquement perturbante pour la famille du pilote de Susi Air. D’un point de vue humanitaire, le pilote de Susi Air doit être libéré. Si la libération a lieu, Kogoya recevra également la sympathie de la communauté mondiale, en particulier du peuple indonésien.

Il a précisé que la même lettre avait également été envoyée au président Joko Widodo.

« On espère que les forces de sécurité vont designer un médiateur neutre qui a la confiance de la TPNPB, de la société civile et de l’État pour pouvoir se rencontrer et discuter de la libération de l’otage. Le besoin d’un médiateur est très urgent. Si les négociations et la libération n’ont pas lieu, il y aura certainement de nombreuses victimes. Ce qu’on ne veut certainement pas », a commenté le révérend Socratez Sofyan Yoman, membre du Conseil des églises de Papouasie.

Le révérend Benny Giai a indiqué que cette prise d’otages est comme un jeu entre deux parties, à savoir la Papouasie et l’Indonésie. Il y a un certain nombre de problèmes fondamentaux qui n’ont pas été résolus en Papouasie et si ceux-ci ne sont pas résolus, la prise d’otages se répétera.

« On ne peut pas être sûr que la prise d’otages va se répéter. Les gens qui portent des armes dans la jungle se souviennent toujours de leurs familles décédées et fuient partout, alors ils ne raisonnent pas », a estimé Benny.

C’est pourquoi le Conseil des églises de Papouasie invite chacun à voir les événements qui se sont déroulés dans leur ensemble. Le processus de prise d’otages s’est produit plusieurs jours après que l’accord de pause humanitaire ait été résilié par la Commission nationale des droits de l’homme. Politiquement, la pause humanitaire aurait dû se poursuivre. Ce qui est plus regrettable, c’est que les hauts fonctionnaires de l’État ne croient pas du tout à la pause humanitaire.

En outre, il a ajouté que le Conseil des églises de Papouasie regrettait qu’aucune équipe de négociation n’ait été mise en place pour résoudre immédiatement la situation des otages.

Il a confié qu’il avait fait partie de l’équipe de négociation chargée de résoudre le même problème à Ilaga en 2010. Le processus de négociation s’est déroulé facilement et sans heurts grâce à la garantie de sécurité donnée directement par le chef de la police provinciale de Papouasie de l’époque, I Made Pastika.

« Dans la lettre, il y a plusieurs principes qui doivent être respectés, notamment l’humanité. De plus, on a expliqué que si la libération n’est pas faite, il est certain que des civils seront victimes. Donc, on demande que l’on libère l’otage, soit directement, soit par des discussions avec l’équipe de négociation », a-t-il expliqué. (*)

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