Le Conseil des églises de Papouasie attire l’attention sur l’attaque du bureau du diocèse de l’église Kingmi

Papouasie
Une des victimes de l'attaque du bureau du diocèse de l'église Kingmi dimanche (17/9/2023) à Kenyam, Nduga - Jubi/Documentation by diocèse de l'église Kingmi

Jayapura, Jubi – Le Conseil des églises de Papouasie (DGP) a attiré l’attention sur l’incident qui s’est produit au bureau du diocèse de l’église Kingmi 16 septembre 2023 à 21 h 43 à Kenyam, régence de Nduga, Papouasie des hautes terres.

Dans son communiqué de presse, le modérateur du DGP, Benny Giay, a dit que son bureau cherchait les mots justes pour exprimer ses sentiments face à la décision du gouvernement de désigner l’église comme un partisan de la TPNPB. Cette décision a poussé les forces de sécurité à mener l’attaque. Lors de l’attaque, les dirigeants de l’église ont été frappés violemment.

« On pense que l’église est devenue une cible. Si aujourd’hui la cible est l’église Kingmi, d’autres dénominations religieuses en Papouasie peuvent être la prochaine cible », a-t-il indiqué mercredi (11/10/2023) au bureau du synode de Kingmi, à Jayapura.

Benny a fait savoir que le motif de cette attaque est le même que celui des événements qui se sont souvent produits en Papouasie, c’est le désir de contrôler les ressources naturelles. Le service de l’église est également un défi pour les auteurs de cette attaque.

Ce motif, a continué Giay, a également été prouvé lorsqu’une photo a circulé d’un membre des Forces armées indonésiennes (TNI) pointant la bouche de son arme sur le panneau de l’église Kingmi à Nduga. Plus tôt encore, en mars 2011, le commandant de la zone militaire XVI/Cenderawasih avait publié un document secret accusant le synode Kingmi de soutenir des mouvements séparatistes.

« Comme l’a dit Ali Alatas, c’est comme des cailloux dans les chaussures ou des moustiques qui tournent dans l’oreille pendant le sommeil », a-t-il commenté.

« Dans l’incident de cette nuit-là, on a même mentionné l’église de Satan, ce qui signifie que l’église est un obstacle pour ceux qui veulent contrôler les ressources de la Papouasie », a-t-il raconté.

Giay a précisé que, selon l’Institut indonésien des sciences (LIPI), le conflit papou a quatre causes profondes, parmi lesquelles le racisme ; l’incapacité à développer le bien-être du peuple papou, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’économie ; et les différences de perspectives entre les Papous et le gouvernement concernant l’intégration de la Papouasie dans l’Indonésie. Cette situation est exacerbée par l’impunité des personnes impliquées dans les violations des droits de l’homme et par la vente effrénée d’armes et de munitions au cours des quatre ou cinq dernières années.

Le directeur de l’Alliance pour la démocratie en Papouasie, Anum Siregar, a dit dans son rapport que de nombreuses parties étaient impliquées dans la vente et l’achat d’armes et de munitions. Egianus Kogoya, membre du TPNPB, a admis que la TPNPB avait acheté des armes et des munitions aux TNI/Polri.

« À notre avis, on ne peut pas parler de paix tant que l’on continue d’ignorer les racines du conflit. Tant qu’il y aura des gens qui vendent des armes et des munitions à la TPNPB de l’OPM, ceux qui critiquent les problèmes de la Papouasie vont devenir des boucs émissaires – comme l’église Kingmi le subit actuellement », a-t-elle déclaré. (*)

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