Le Conseil coutumier papou demande au gouvernement de limiter la migration vers la Papouasie

migration
L'atmosphère du port de Jayapura lorsque le navire Pelni a accosté. - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, JubiTV – Le Conseil coutumier papou (Dewan Adat Papua) de la quatrième conférence des peuples indigènes papous (Musyawarah Besar Masyarakat Adat Papua IV) estime que le gouvernement devrait imposer des restrictions à la migration vers la Papouasie. Les restrictions à la migration peuvent être énoncées dans les réglementations régionales.

C’est ce qu’a dit le secrétaire général du Conseil coutumier papou (Dewan Adat Papua) de la quatrième conférence des peuples indigènes papous (Musyawarah Besar Masyarakat Adat Papua IV), Leonard Imbiri, à Jayapura samedi (14/5/2022). Imbiri a précisé que les restrictions migratoires devaient être appliquées pour s’assurer que ce sont les Papous indigènes (OAP) qui bénéficient du développement et de la mise en œuvre de l’autonomie spéciale de la Papouasie.

Selon Imbiri, si la migration n’est pas contrôlée, divers droits du peuple papou (droit à la vie, droits politiques, droits économiques et droits sociaux des peuples indigènes) sont menacés. « Parce que la migration est étroitement liée à la propriété foncière, à la composition de la population et au dépeuplement des Papous. Par exemple, la population autochtone de Port Numbay ne représente que 1,93 % de la population totale de la ville de Jayapura », a-t-il précisé. Le recensement de la population de 2020 a enregistré que la population de la ville de Jayapura atteignait 398 478 personnes.

Imbiri a également indiqué que les changements dans la composition de la population ont fait que le nombre d’OAP occupant des sièges parlementaires a considérablement diminué. Cela peut être constaté par le nombre de membres du Conseil régional représentatif du peuple (DPRD) qui sont des OAP dans chaque régence/ville de Papouasie.

Selon Imbiri, si l’OAP continue à être marginalisée et devient même un groupe minoritaire sur sa propre terre, l’autonomie spéciale de la Papouasie qui a été prolongée par la Loi n° 2 de 2021 concernant le deuxième amendement à la Loi n° 21 de 2001 concernant l’autonomie spéciale pour la province de Papouasie (la nouvelle Loi d’autonomie spéciale pour la Papouasie) est inutile. La politique de l’expansion de la Papouasie est également inutile, car elle exacerbe en fait le flux migratoire en provenance de l’extérieur de la Papouasie.

Imbiri a expliqué que les restrictions migratoires pourraient être contenues dans un règlement régional. Un exemple de sa mise en œuvre, est, disons, que les personnes qui entrent en Papouasie doivent communiquer la raison de leur arrivée en Papouasie.

Imbiri a ajouté que le Conseil coutumier papou a reçu des rapports indiquant que certaines personnes avaient été enregistrées comme domiciliées en Papouasie, et avaient même trouvé un emploi en Papouasie, mais que la personne concernée se trouvait toujours hors de Papouasie. « Dans le même temps, il est très difficile pour les jeunes autochtones papous de trouver un emploi », a-t-il ajouté.

Le président de Conseil coutumier papou (Dewan Adat Papua) de la quatrième conférence des peuples indigènes papous (Musyawarah Besar Masyarakat Adat Papua IV), Mananwir Yan Pieter Yarangga, a rappelé que le gouvernement central devrait écouter les aspirations du peuple papou, notamment en ce qui concerne l’expansion de la Papouasie. Il a estimé que l’expansion de la Papouasie, intensifiée par le gouvernement central, ne serait qu’un outil pour extraire les richesses en ressources naturelles de la Papouasie.

« Aujourd’hui, on voit un transfert des droits fonciers des Papous indigènes à d’autres personnes (extérieures à la Papouasie). C’est un problème qui continue à se développer en Papouasie », a-t-il poursuivi. (*)

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *