LBH de Papouasie ouvre un poste de plainte pour violence et criminalisation

LBH de Papouasie
Le directeur de l'Institut d'aide juridique (LBH) de Papouasie, Emanuel Gobay (chemise blanche), explique l'objectif de l'ouverture d'un poste de plainte pour violence et criminalisation de la société civile dans la terre de Papouasie. - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, Jubi – L’Institut d’aide juridique (LBH) de Papouasie a ouvert un poste de plainte pour violence et criminalisation de la société civile à la terre de Papouasie. C’est ce qu’a annoncé le directeur du LBH de Papouasie, Emanuel Gobay, lundi (27/11/2023) à Jayapura, dans la province de Papouasie.

« On a pris cette décision après avoir vu plusieurs cas de violence et de criminalisation qu’on a assistés jusqu’à présent », a-t-il dit.

Gobay a indiqué que des cas de violence sous forme de violence sexuelle, de violence domestique et d’assassinats de civils, y compris d’enfants et de femmes, continuent de se produire dans la terre de Papouasie. Certaines de ces violences sont également commises par les forces de sécurité, tant les Forces armées indonésiennes (TNI) que la Police nationale (Polri).

« Mais aucune justice n’a été rendue aux victimes, que ce soit par les audiences du code d’éthique militaire ou par le tribunal militaire », a-t-il ajouté.

Gobay a précisé que la société civile n’avait pas seulement été victime de violences, mais aussi de criminalisation, comme l’ont vécu les travailleurs de l’huile de palme à Keerom ou les peuples autochtones de Papouasie. Gobay a mis l’accent sur la question de la délivrance de permis environnementaux qui ne sont pas transparents et qui n’impliquent pas les populations autochtones.

« Les permis environnementaux continuent d’être délivrés alors qu’il existe des indices de manque de professionnalisme, notamment de corruption et de violation des principes généraux de bonne gouvernance, mais ils sont ignorés. En fin de compte, cela a un impact sur la perte des droits des peuples autochtones », a-t-il poursuivi.

Selon Gobay, les activistes papous sont souvent victimes de la criminalisation lorsqu’ils expriment les problèmes liés aux droits de l’homme en Papouasie. « La criminalisation n’existe pas que dans un seul secteur. On a aussi trouvé des cas répétés de criminalisation d’articles de trahison contre des étudiants. C’est le vrai phénomène qu’on a vu en 2023 dans les différents cas qu’on a traités ou non », a-t-il continué.

Gobay a annoncé que le public pouvait déposer des plaintes pour violence et criminalisation auprès de la LBH de Papouasie, en ligne ou hors ligne.

Gobay espère que le poste de plainte encouragera les victimes à lutter pour leur droit à la justice. « Les plaintes peuvent être déposées hors ligne ou en ligne dans tout la terre de Papouasie. On est inquiet de la violence et de la criminalisation qui continuent et on essaie donc d’encourager les victimes à se plaindre », a-t-il souligné. (*)

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