L’avocat de l’accusé dans l’affaire Paniai sanglant remet en question huit infractions pénales présumées qui n’ont pas été suivies d’effet

Paniai
L'ancien chef de l'unité d'enquête criminelle de la police de Paniai, Mansur, est présenté comme témoin dans le procès de l'affaire de violation flagrante des droits de l'homme de Paniai sanglant devant le tribunal des droits de l'homme de Makassar, lundi (3/10/2022). - Jubi/Eko Rusdianto

Makassar, Jubi – Lors de l’audience de l’affaire du Paniai sanglant au tribunal des droits de l’homme de Makassar lundi (3/10/2022), l’avocat du défendeur, Syarir Cakkari, a soulevé la question concernant le nombre d’infractions pénales présumées dans l’affaire Paniai sanglant qui n’ont pas été suivies par la police. Il a fait valoir que son client, le major (retraité) Isak Sattu, a été victime d’aliénation parce qu’il était le seul défendeur dans cette affaire.

Syarir a fait cette déclaration en interrogeant l’ancien chef de l’unité d’enquête criminelle de la police de Paniai, Mansur, qui était un témoin dans l’affaire. Syarir a notamment demandé pourquoi il n’y avait pas de procédure judiciaire contre les soldats des Forces armées indonésienne (Tentara Nasional Indonesia/TNI) qui ont agressé Benyamin Kudiai, Yosafat Yeimo, Noak Gobai et Oktofince Yeimo le soir du 7 décembre 2014.

Syarir a également demandé pourquoi les auteurs de la destruction des voitures de la police et de TNI n’étaient pas poursuivis. « L’enquête sur l’affaire des mauvais traitements subis par les résidents à cabane de Noël la nuit du 7 et la destruction de la voiture le lendemain matin doit être menée », a indiqué Syarir en interrogeant Mansur.

« Le procès-verbal d’enquête explique que neuf rapports de police ont été présentés. Cependant, un seul a fait l’objet d’un suivi, à savoir l’incident survenu au terrain Karel Gobay, qui a tué quatre personnes. Par conséquent, nous demandons pourquoi les autres rapports n’ont pas fait l’objet d’un suivi, car tout le monde devrait être égal devant la loi », a ajouté Syarir en tant qu’avocat de l’accusé, le major (retraité) Isak Sattu.

Dans le procès de l’affaire du Paniai sanglant, Isak Sattu est le seul accusé interrogé et sera jugé par un panel de juges dirigé par le juge principal Sutisna Sawati avec les juges membres Abdul Rahman, Siti Noor Laila, Robert Pasaribu et Sofi Rahman Dewi. Isak Sattu est accusé de deux infractions de crimes contre l’humanité, qui sont passibles de la peine la plus lourde, à savoir la mort, et de la peine la plus légère, à savoir dix ans d’emprisonnement.

Le procès de lundi a présenté trois témoins de la police, dont Mansur. Dans son témoignage, Mansur a admis qu’un certain nombre d’actes criminels présumés dans l’incident du 8 décembre 2014 n’ont pas été suivis. « Certaines allégations n’ont pas fait l’objet d’un suivi », a-t-il affirmé.

Mansur a assuré qu’il ne se trouvait pas sur le lieu des événements survenus le 8 décembre 2014, que ce soit à la cabane de Noël ou au terrain Karel Gobay. À ce moment-là, lui et son équipe étaient en train d’examiner une scène de crime dans le bureau de la Commission électorale de Paniai qui avait pris feu la nuit précédente. Cependant, la série d’événements a été incluse par Mansur dans le dossier du rapport d’enquête comme un élément constitutif de l’incident de Paniai sanglant.

Sa mission était contenue dans un ordre de la police provinciale de Papouasie daté du 10 décembre 2014 qui ordonnait à Mansur de rejoindre l’équipe du laboratoire médico-légal de la Police nationale, de la police provinciale de Papouasie, de la police de Paniai, de la police de Timika et de la police de Nabire. Selon Mansur, l’équipe a ensuite mené une enquête sur la scène du crime.

L’équipe avait également effectué des autopsies sur les quatre étudiants décédés lors de l’incident de Paniai sanglant. Cependant, Mansur a admis qu’il ne connaissait pas les résultats de l’autopsie. « Nous savons qu’une autopsie a été pratiquée sur les victimes, mais nous ne savons pas quels en sont les résultats », a confié Mansur.

Selon Mansur, la police a eu du mal à donner suite aux diverses infractions pénales présumées dans les huit autres rapports, car les habitants ont refusé de témoigner après la fusillade qui a tué quatre étudiants dans la tragédie de Paniai sanglante. En outre, la police a eu des difficultés à identifier les auteurs dans les rapports. « Nous avons alors conclu que les auteurs étaient la foule », a poursuivi Mansur.

Syarir, qui n’était pas satisfait de cette réponse, interrogea alors Mansur. « Il y avait un jeune homme qui est venu frapper avec une hache. Il s’agit d’une personne, pas d’une foule, et elle peut être identifiée. Vous ne pensez pas que le traitement de tels cas aura un impact sur d’autres cas ? » a lancé Syarir.

« Je ne peux pas répondre à cette question », a répondu Mansur.

Pour Syarir, le dossier du tribunal n’était pas clair car les noms des personnes impliquées dans l’incident de Paniai n’étaient pas correctement identifiés. Syarir, qui n’était pas satisfait de l’explication de Mansur, a estimé que son client, Isak Sattu, était victime de discrimination.

« Pourquoi la procédure judiciaire et le rapport de police ne sont pas traités de la même manière ? C’est comme s’il y avait une discrimination dans le traitement de la loi », a estimé Syarir. (*)

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