La menace de mort du pilote de Susi Air aggrave la situation des droits de l’homme en Papouasie

pilote de Susi Air
Le pilote de Susi Air, Philip Mark Mehrtens (tenant le drapeau de l'Étoile du matin) avec la TPNPB - Documentation par la TPNPB

Jayapura, Jubi – Le chef de la Commission nationale des droits de l’homme, Atnike Nove Sigiro, est convaincu que la menace de mort du pilote de Susi Air, Philip Mark Mehrtens, par l’Armée de libération nationale de Nouvelle-Guinée occidentale (TPNPB) aggravera la situation des droits de l’homme en Papouasie, prolongeant ainsi le cycle de la violence en Papouasie.

Le 7 février 2023, le groupe de la TPNPB dirigé par Egianus Kogeya a mis le feu à un avion Pilatus appartenant à Susi Air qui avait atterri et déposé des passagers sur la piste d’atterrissage de Paro, régence de Nduga, Papouasie. Ils ont également pris en otage le pilote de l’avion, Philip Mark Mehrtens. Depuis lors, les Forces armées indonésiennes (TNI) / Police nationale (Polri) ont mené une opération de libération, et une fusillade a éclaté dans le district de Mugi, samedi (15/4/2023).

Après trois mois de prise d’otage, la TPNPB a publié une nouvelle vidéo de ses demandes et de ses menaces de mort à l’encontre du pilote de Susi Air, Philip Mark Mehrtens. Dans cette vidéo, le pilote, qui tient un drapeau de l’Étoile du matin et est entouré de membres de la TPNPB, a dit qu’il serait tué s’il n’y avait pas de discussion sur le statut de la Papouasie dans les deux mois à venir.

« Donnez deux mois aux autres pays pour parler à l’Indonésie de l’indépendance de la Papouasie. Si dans les deux mois il n’y a pas des discussions, ils (TPNPB) vont me tuer », a indiqué Philip dans une vidéo reçue par Jubi, samedi (27/5/2023).

Atnike a fait savoir que la Commission nationale des droits de l’homme considère la menace de la TPNPB de l’OPM (Organisation pour une Papouasie libre) comme une provocation qui peut être légitimer le renforcement de l’approche sécuritaire en Papouasie. La prise d’otage de Philip Mehrtens par la TPNPB de l’OPM est un crime qui a aggravé la situation en Papouasie, fait des victimes et provoqué des troubles publics.

« La Commission nationale des droits de l’homme demande encore une fois à Egianus Kogeya de libérer immédiatement Philip Mehrtens sans condition », a demandé Atnike dans un communiqué de presse reçu par Jubi, samedi (27/5/2023) soir.

Atnike a expliqué que la prise d’otage et les menaces de mort à l’encontre de l’otage pourraient diminuer la sympathie du public, y compris de la communauté internationale, pour les questions relatives aux droits de l’homme en Papouasie. La violence commise par la TPNPB – y compris la menace de mort d’otage – n’est pas conforme à l’appel au dialogue. Prendre Philip Mehrtens en otage et menacer sa vie n’est pas une façon d’appeler au dialogue.

« Le dialogue est possible si on montre de la bonne volonté et si on établit la confiance entre les parties », a-t-il affirmé.

Atnike a constaté que la Commission nationale des droits de l’homme demande toujours au gouvernement – y compris aux TNI et à la Polri – d’utiliser une approche sécuritaire proportionnelle et mesurée dans ses efforts pour libérer Philip Mehrtens et pour gérer la situation sécuritaire en Papouasie. La Commission invite également tous les groupes en Papouasie, y compris les groupes de la société civile, les églises, les groupes autochtones et les gouvernements locaux à unir leurs efforts pour persuader Egianus Kogeya et ses troupes de cesser immédiatement leurs méthodes violentes.

En outre, la Commission nationale des droits de l’homme demande également au gouvernement d’initier immédiatement des efforts de paix sincères, qui peuvent commencer par le gouvernement local avec les groupes de la communauté en Papouasie. (*)

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