Jayapura, Jubi – Les devoirs de la Commission nationale des droits de l’homme pour enquêter sur les tirs présumés sur des civils dans la régence de Dogiyai se sont accumulés. Non seulement la Commission nationale des droits de l’homme n’a pas terminé son enquête sur les tirs présumés contre des civils à Dogiyai le 13 juillet 2023, mais elle n’a pas non plus terminé son enquête sur un incident similaire survenu le 21 janvier 2023.
Johana Tukayo, coordinatrice de la promotion des droits de l’homme de la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie, a dit que son bureau est toujours en train de terminer l’enquête sur l’incident de tir qui s’est produit le 21 janvier 2023 dans la régence de Dogiyai, dans la province de Papouasie centrale. Ceci a été transmis par Tukayo à Jayapura lundi (11/9/2023).
« On est en train d’enquêter sur le rapport concernant les tirs sur des civils à Dogiyai le 21 janvier 2023 », a-t-elle affirmé.
Le 21 janvier 2023, un membre de la police de l’ordre public de la régence de Dogiyai, Yulianus Tebai, est décédé des suites d’une blessure par balle dans le dos droit. Un autre résident, Vincen Dogomo, aurait également reçu une balle dans la cuisse et a été soigné à l’hôpital général régional de Nabire, où il est finalement décédé.
Tukayo a précisé que la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie s’était rendue à Dogiyai du 5 au 10 juin 2023 pour enquêter sur les coups de feu tirés sur Yulianus Tebai et Vincen Dogomo.
Cependant, l’enquête n’est pas terminée parce que plusieurs témoins n’ont pas encore été interrogés, notamment l’ancien chef de la police de la station de Dogiyai, Samuel D. Tatirattu, et l’adjudant de l’ancien chef de la police de la station de Dogiyai, Fauzi Dwi Romadhon.
Tukayo a ajouté que son bureau n’avait pas encore demandé au médecin légiste des informations sur les blessures de Vincen Dogomo parce que celui-ci avait été transporté à l’hôpital régional de Nabire, où il est finalement décédé.
Tukayo a déclaré qu’il ne connaissait pas encore quand les trois personnes seraient examinées. « Jusqu’à présent, il n’y a pas de calendrier d’examen car les commissaires sont très occupés. S’il y a un calendrier pour l’examen, on va l’annoncer », a-t-elle déclaré.
Le chef de la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie, Frits Ramandey, a dit que plusieurs policiers avaient été interrogés par la police provinciale de Papouasie. Cependant, il ne sait pas combien de personnes ont été interrogées.
« On a communiqué avec la police provinciale de Papouasie qui a dit que plusieurs policiers avaient été interrogés. Mais ils n’ont pas précisé combien de policiers avaient été interrogés », a indiqué Ramandey à Jubi, vendredi (8/9/2023).
Ramandey a indiqué que la Commission nationale des droits de l’homme avait demandé à ce qu’une enquête soit menée sur les policiers à propos des événements du 21 janvier 2023.
« Plusieurs personnes n’ont pas été interrogées par la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie. Une demande a été faite pour les interroger et elles vont être interrogées. Mais, l’équipe qui va les examiner n’est pas sous ma supervision », a-t-il fait savoir.
Jusqu’à présent, la Commission nationale des droits de l’homme n’a pas non plus enquêté sur un incident similaire qui est survenu le 13 juillet 2023 à Dogiyai. Lors de cet incident, un civil nommé Yosua Keiya (20 ans) est mort à cause de coups de feu qui auraient été tirés par des membres de la Brigade mobile dans le village d’Idakebo, district de Kamu Nord, régence de Dogiyai, province de Papouasie centrale.
L’Institut d’aide juridique Talenta Keadilan Papua et le Réseau de défense des droits de l’homme ont déclaré que la fusillade de Yosua Keiya a été suivie d’une autre fusillade dans la soirée du 13 juillet 2023 à Moanemani, au cours de laquelle Yakobus Pekey (20 ans) et Stepanus Pigome (19 ans) ont trouvé la mort.
Le 19 juillet 2023, le chef des relations publiques de la police provinciale de Papouasie, Ignatius Benny Ady Prabowo, a démenti les allégations de fusillade qui ont causé la mort de trois civils à Dogiyai le 13 juillet 2023. Selon lui, la collecte d’informations effectuée par le chef du bureau des opérations, le commandant de l’unité de la brigade mobile et le chef de la division de la profession et de la sécurité de la police provinciale de Papouasie n’a révélé aucun décès ou blessure dans la gestion des émeutes à Dogiyai les 13 et 14 juillet 2023. Cette divergence d’information a conduit un certain nombre d’organisations de défense des droits de l’homme à demander instamment à la Commission nationale des droits de l’homme de se rendre à Dogiyai pour confirmer s’il y a eu des morts ou des blessés lors des événements des 13 et 14 juillet 2023. (*)
