KMPY d’Indonésie demande à la TPNPB et aux forces de sécurité de ne pas sacrifier les civils de Yahukimo

TPNPB
Le conseil exécutif de la Communauté des étudiants et des élèves de Yahukimo d'Indonésie (Komunitas Pelajar dan Mahasiswa Yahukimo/KPMY) pose pour une photo de groupe après avoir tenu une conférence de presse à Jayapura, lundi (6/3/2023). - Jubi/Hengky Yeimo

Jayapura, Jubi – Le conseil exécutif de la Communauté des étudiants et des élèves de Yahukimo d’Indonésie (Komunitas Pelajar dan Mahasiswa Yahukimo/KPMY) a tenu une conférence de presse sur la situation sécuritaire dans la régence de Yahukimo, dans la province de Papouasie des hautes terres. Ils ont exhorté l’Armée de libération nationale de Papouasie occidentale (Tentara Pembebasan Nasional Papua Barat/TPNPB) et les Forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia/TNI) / Police nationale (Kepolisian Republik Indonesia/Polri) impliquées dans le conflit armé à Yahukimo à ne pas sacrifier les intérêts des civils.

C’est ce qu’a dit le coordinateur de KPMY d’Indonésie, Solleng Sool, dans une conférence de presse au dortoir des étudiants de Yahukimo, à Jayapura, lundi (6/3/2023). Sool a indiqué que l’escalade du conflit armé dans la régence de Yahukimo a causé le déplacement de centaines de civils lorsque les forces de sécurité ont mené des opérations de ratissage dans les zones résidentielles pour poursuivre les membres de la TPNPB après la fusillade le 1er mars 2023.

« D’après les chiffres qu’on a recueillis, il y a environ 400 civils qui se sont réfugiés. Certains ont fui vers la forêt et ont construit des huttes au milieu de la forêt. Certains se sont réfugiés à Dekai (la capitale de la régence de Yahukimo) chez des proches. Il y a aussi ceux qui vivent dans la cour du bureau de police de la station (Kepolisian Resor/Polres) de Yahukimo », a precisé Sool.

L’escalade du conflit armé s’est produite dans la régence de Yahukimo le 1er mars lorsque le TPNPB a tiré sur 4 soldats des TNI au kilomètre 4 de Jalan Paradiso, dans le district de Dekai, capitale de la régence de Yahukimo. Un soldat TNI portant les initiales LW avec le grade de soldat de 1ère classe est mort dans la fusillade, tandis que le commandant du district militaire 1715/Yahukimo, le lieutenant-colonel d’infanterie Johanis Victorianus Tethool, le soldat de 1ère classe NS et le sergent RS ont été blessés. Depuis lors, les soldats des TNI poursuivent les tireurs.

Soll a été informé que lundi, les forces de sécurité ont à nouveau effectué des ratissages dans les zones résidentielles civiles de Yahukimo. Au cours de cette opération, les forces de sécurité ont saisi des biens et arrêté un certain nombre de civils.

« Les forces de sécurité ont confisqué et saisi des biens d’habitants. Certains résidents ont aussi été arrêtés pendant l’opération de ratissage », a-t-il indiqué.

Un autre étudiant, Venus Kabak, a fait savoir que la poursuite de la TPNPB par les TNI a affecté les civils de Yahukimo. Selon lui, le ratissage des forces de sécurité a traumatisé les civils dans leurs activités quotidiennes.

« Dans un état de peur, les habitants ne sont pas tout à fait libres de faire des activités. C’est contraire à la loi indonésienne », a-t-il ajouté.

Kabak a signalé que l’activité économique à Yahukimo ne fonctionne pas non plus normalement. « Cela va entraîner la famine, car les gens quittent leurs fermes et dépendent des aides alimentaires. On demande que les TNI/Polri ne soient pas excessifs dans leurs opérations de ratissage pour permettre aux habitants d’aller au jardin », a-t-il demandé.

Un autre étudiant, Elianus Hambisabon, a confié que l’escalade du conflit armé avait stoppé les activités éducatives dans certaines zones de la régence de Yahukimo. « On appelle le gouvernement à mener immédiatement des activités éducatives et des activités économiques de la société civile à Dekai », a-t-il appelé.

Le représentant de la région III Yahukimo, Ronny Welsa, a estimé qu’il y avait une crise des valeurs humanitaires dans sa région. Welsa a exhorté le régent de Yahukimo à révoquer le protocole d’accord entre le gouvernement de la régence de Yahukimo et la police provinciale de Papouasie, qui, selon lui, sert de base à l’ajout de forces de sécurité à Yahukimo. Dans le même temps, la Chambre des représentants régionale de Yahukimo a été invitée à former un comité spécial chargé d’enregistrer les civils Yahukimo qui se sont réfugiés.

« Nous, étudiants de Yahukimo, condamnons et demandons instamment au régent de Yahukimo de cesser de faire entrer du personnel militaire à Yahukimo et au chef de la police de la station de Yahukimo de cesser d’arrêter les civils et de libérer immédiatement les civils détenus. On demande aussi au gouvernement de retirer les membres des TNI/Polri du district de Suru-Suru, Yahukimo », a-t-il lancé.

Welsa a également exhorté les forces TNI/Polri à cesser de ratisser les établissements civils de Yahukimo et à restituer tous les biens civils qui ont été saisis par les forces de sécurité. « Le gouvernement indonésien doit cesser d’ajouter des troupes militaires en Papouasie », a-t-il conclu. (*)

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