Greenpeace : Le gouvernement provincial de Papouasie doit s’engager en faveur d’un développement à faible émission de carbone

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Forêt de la population autochtone de Warbon dans la régence de Biak Numfor, province de Papouasie, qui sera déboisée pour la construction du port spatial de l'Agence nationale de la recherche et de l'innovation. - Jubi/Dominggus Mampioper

Jayapura, Jubi – Greenpeace Indonesia exhorte le gouvernement provincial de Papouasie à s’engager dans un plan de développement à faible émission de carbone. Cet engagement est très important pour que les forêts naturelles de Papouasie restent durables et bien préservées.

Nico Wamafma, responsable de la campagne forestière de Greenpeace Indonesia, a dit que le plan de développement à faible émission de carbone ne peut être réalisé que si le gouvernement s’engage à reconnaître les droits des peuples autochtones sur les terres, les forêts et les ressources naturelles.

Le gouvernement doit également modifier son approche du développement fondé sur l’exploitation. Selon Greenpeace, cela peut se faire en limitant l’octroi de licences pour les industries extractives basées sur la terre, dont l’exploitation minière, les plantations forestières industrielles, les droits de concession forestière et les plantations de palmiers à l’huile.

Des recherches menées par Greenpeace en collaboration avec l’Institut pour le développement de l’économie et de la finance (INDEF) ont révélé que les licences de plantation de palmiers à l’huile en Papouasie atteignent 1,88 million d’hectares. « Si cet engagement n’est pas concrétisé, le développement à faible émission de carbone ne sera pas réalisé », a indiqué Wamafma par message WhatsApp vendredi (18/8/2023).

Wamafma a rappelé que le développement de la Papouasie au cours des 23 dernières années devrait servir de leçon : le développement non participatif ignorera et privera les Papous autochtones de leurs droits. Il a également endommagé et détruit les forêts naturelles de Papouasie.

Wamafma a précisé que les recherches de Greenpeace Indonesia ont montré qu’entre 2000 et 2020, la Papouasie a perdu 641,4 milliers d’hectares de forêt naturelle. « Les Papous autochtones continuent de faire entendre leur voix car leurs droits coutumiers continuent d’être violés et érodés par le développement », a-t-il ajouté.

Selon le responsable de la campagne forestière de Greenpeace, il est également important d’intégrer l’espace de vie des Papous autochtones dans le Plan régional et spatial (RTRW) de la province de Papouasie. En août 2023, l’Agence d’enregistrement des territoires coutumiers avait cartographié 107 territoires coutumiers dans la province de Papouasie, d’une superficie de 3 547 259 hectares.

Sur un total de 107 territoires indigènes, neuf territoires indigènes couvrant 26 972 hectares ont été reconnus par le gouvernement local.

Wamafma a poursuivi que l’intégration des territoires coutumiers dans la RTRW aiderait le gouvernement à planifier le développement de ces territoires, et notamment à prendre des mesures concrètes pour la protection et la préservation des espaces de vie des populations indigènes. Il a souligné que la participation active des peuples autochtones était essentielle à cette protection.

« Tous les plans de développement et d’investissement en Papouasie ne doivent pas empiéter sur les espaces appartenant aux peuples autochtones ni les violer, comme si ce sont des territoires vides », a-t-il insisté.

Il a insisté sur le fait que le Consentement libre, préalable et éclairé (CLIP) doit être une condition d’approbation de l’utilisation de l’espace. Wamafma a continué que la participation active des peuples autochtones les impliquera automatiquement dans la gestion et la protection des terres, des forêts, de l’eau et des ressources naturelles en Papouasie.

« Cela garantit que les populations autochtones seront directement impliquées dans tous les processus, donc qu’en fin de compte, elles peuvent l’accepter », a-t-il affirmé.

Le 21 février 2023, Elsye Penina Rumbekwan, experte auprès du gouverneur de Papouasie pour la communauté et les ressources humaines, a dit que le Plan régional de développement à faible émission de carbone 2018-2030 a été créé parce que le Plan de développement à faible émission de carbone (PPRK) contenu dans le Règlement du gouverneur de Papouasie n° 22 de 2018 concernant le PPRK 2018-2030 de la province de Papouasie doit être mis à jour.

La mise à jour a été effectuée pour ajuster les objectifs et les politiques conformément aux dernières données sur les émissions de carbone générées par les différents secteurs en Papouasie. « C’est pourquoi le gouvernement provincial de Papouasie et Econusa ont organisé une diffusion du Plan de développement à faible émission de carbone (RPRK), qui contient les derniers résultats, les objectifs de réduction des émissions et l’intensité des émissions jusqu’en 2060 », a-t-elle indiqué.

Rumbekwan espère que cette diffusion permettra aux participants d’acquérir des compétences de base pour planifier les efforts de réduction des émissions de carbone dans divers secteurs. « On espère que les participants vont comprendre les méthodes de traitement des données et les techniques d’estimation des émissions des activités d’émission par secteur dans la province de Papouasie », a-t-elle espéré. (*)

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