Gobay constate qu’il y a souvent une discrimination en matière de sécurité dans les tribunaux

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Emanuel Gobay, avocat et coordinateur de la Coalition pour le droit et les droits de l'homme en Papouasie, lors d'une talk-show au studio de Jubi TV. - Jubi / Engel Wally

Sentani, Jubi – Emanuel Gobay, coordinateur de la Coalition pour le droit et les droits de l’homme en Papouasie a souligné qu’il y avait souvent une discrimination en matière de sécurité lors des procédures judiciaires au tribunal de Jayapura.

Gobay, qui est également l’avocat du porte-parole international du Comité national de Papouasie occidentale (KNPB), Victor Yeimo, a dit qu’à chaque procès, son client était toujours escorté par des centaines de membres des forces de sécurité équipée de matériel de combat.

Cela ne s’est pas produit dans d’autres procès devant le tribunal de Jayapura. « Ce qui est clair, c’est que notre client est très affecté mentalement », a-t-il indiqué lorsqu’il a été contacté à Sentani, lundi (17/4/2023).

Dans ce cas, a-t-il précisé, chacun a le droit d’exprimer ses opinions politiques, parce que ce droit est garanti par la Loi n° 39 de 1999 sur les droits de l’homme. Par ailleurs, les forces de sécurité doivent se conformer à la Loi n° 2 de 2002 sur la police nationale dans l’exercice de leurs devoirs et fonctions en tant qu’agents chargés de l’application de la loi dans ce pays.

Selon lui, la présence des forces de sécurité s’est bien sûr faite sur ordre des supérieurs. Cela signifie qu’il y avait une demande du tribunal pour sécuriser le procès à ce moment-là. Si, dans d’autres procès, la sécurité n’est pas assurée en grand nombre, on peut en conclure que les forces de l’ordre ont fait preuve de discrimination au tribunal et plus particulièrement à l’égard des Papous indigènes (OAP).

« Les deux institutions (police et juges) ne sont pas professionnelles dans l’exercice de leurs devoirs et fonctions conformément à la Loi n° 39/1999 sur les droits de l’homme », a-t-il remarqué.

L’équipe d’avocats de Yeimo a interrogé le tribunal sur les normes de sécurité appliquées, mais elle n’a reçu aucune réponse. En outre, des exemples comme celui-ci se sont produits à plusieurs reprises en Papouasie, en particulier dans des cas vécus par des OAPs.

« Les armes à feu et les armes tranchantes sont interdites dans la salle d’audience. C’est aussi le cas à l’extérieur de la salle d’audience. Mais il y a des centaines de soldats avec des armes à feu, des véhicules blindés de combat Barakuda, et d’autres équipements de sécurité. Ça veut dire qu’on n’est pas dans de bonnes conditions, et ça s’est passé seulement pour l’affaire de notre client, qu’est-ce qui se passe ? », a questionné Gobay

Face à cette situation, Gobay a affirmé que l’équipe d’avocats avait écrit à la Commission judiciaire et à la Commission du procureur pour qu’elles surveillent l’ensemble du processus judiciaire entrepris par leurs clients afin que celui-ci ne soit pas piégé par une discrimination politique qui brouillerait l’application de la loi et le respect de la justice et des droits de leurs clients.

« Comme avocats, cette condition diminue notre perspective et notre capacité de réflexion. Notre attention est divisée parce qu’on doit aussi penser à la protection juridique des citoyens qui sont affectés par le déroulement de l’ensemble du procès », a-t-il conclu. (*)

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