En 10 ans, 14 soldats et 6 policiers ont été condamnés pour trafic d’armes en Papouasie

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Lancement d'un rapport d'enquête par l'Alliance démocratique pour la Papouasie sur le commerce illégal d'armes à feu et de munitions en Papouasie qui a eu lieu à Jayapura, vendredi (1/7/2022). - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, Jubi – Au cours des dix dernières années, 14 soldats et 6 policiers ont été condamnés pour commerce illégal d’armes à feu et de munitions en Papouasie. C’est ce qu’a révélé le directeur de l’Alliance pour la démocratie en Papouasie (AlDP), Latifah Anum Siregar, lors du lancement du rapport d’enquête « Commerce des armes à feu et des munitions illégales en Papouasie » (Perdagangan Senjata Api dan Amunisi Ilegal di Tanah Papua) par l’AlDP à Jayapura, vendredi (1/7/2022).

Le rapport de l’Alliance pour la démocratie en Papouasie est le résultat d’une enquête sur divers cas de trafic d’armes à feu et de munitions illégales entre 2011 et 2021. Ce rapport indique que 51 personnes ont été condamnées pour trafic d’armes à feu et de munitions en Papouasie. Il s’agit de 14 soldats, six policiers, quatre membres de l’Armée de libération nationale de Papouasie occidentale (Tentara Pembebasan Nasional Papua Barat/TPNPB), trois activistes du Comité national de Papouasie occidentale (Komite Nasional Papua Barat/KNPB) et les 24 civils restants.

« Nous avons collecté les informations de 16 affaires qui ont été tranchées par le tribunal. Ensuite, nous recueillons les données et les rassemblons. Cependant, certains n’ont pas été identifiés au tribunal », a dit Siregar.

Elle a expliqué dans un rapport d’enquête que plusieurs armes à feu et munitions commercialisées en Papouasie proviendraient de l’étranger, comme les Philippines ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Parallèlement, dans le pays, Ambon et Poso ont été mentionnés comme étant l’origine des armes après la fin du conflit dans ces deux endroits.

Siregar a indiqué que les militaires et les policiers qui sont impliqués dans le commerce illégal d’armes à feu et de munitions en Papouasie effectuent des expéditions d’armes à feu et de munitions vers la Papouasie par avion. Cela ne peut être fait que par des militaires ou des policiers car la sécurité des aéroports est très stricte.

Siregar a également expliqué que les policiers qui font le commerce illégal d’armes à feu et de munitions en Papouasie tentent d’utiliser leurs institutions pour se protéger. « Dans le cas de Muhammad Jabir Hayan, lorsqu’il était à l’aéroport, il a été poursuivi par la police. Il s’est ensuite rendu au poste de police pour tromper la police qui le poursuivait. Cependant, la police a continué à le suivre. Après qu’il se soit senti en danger en se réfugiant au bureau de poste de police, il a laissé ses armes à l’unité locale de Brimob. Nous pouvons donc conclure qu’il essaie d’utiliser l’institution policière pour se protéger. Il utilise également les accès à l’aéroport pour stocker des armes », a-t-elle raconté.

Siregar a appelé les Force armées indonésienne (Tentara Nasional Indonesia/TNI) et Police nationale (Kepolisian Republik Indonesia/Polri) pour qu’ils évaluent la surveillance des aéroports en Papouasie, ainsi que le système de production et de distribution des armes à feu et des munitions. L’évaluation comprend les restrictions sur le port d’armes, les procédures de stockage et l’utilisation des armes dans chacune de leurs unités. Elle a révélé que les militaires et les policiers qui font le commerce d’armes en Papouasie sont tentés par les sommes d’argent qu’ils peuvent obtenir de ce commerce.

« Dans un verdict contre un militaire, le juge a déclaré qu’il était coupable d’avoir vendu des armes et des balles à des groupes armés considérés comme étant contre l’État. Mais le coupable a fermé les yeux, car il y avait de l’argent. Donc, il ne s’agit pas de loyauté envers le pays, mais de commerce, d’argent », a déclaré Siregar. (*)

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