Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie : Les ouvriers de la route Trans Bintuni – Maybrat attaqués par le TPNPB ne portaient pas d’armes à feu

Commission nationale des droits de l'homme de Papouasie
Le chef de la Commission nationale des droits de l'homme de Papouasie, Frits Ramandey, à Jayapura, lundi (5/9/2022). - Jubi/Alexander Loen

Jayapura, Jubi – La Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie a mené une enquête sur l’attaque de 14 ouvriers de la route Trans Bintuni-Maybrat qui aurait été perpétrée par l’Armée de libération nationale de Papouasie occidentale (Tentara Pembebasan Nasional Papua Barat/TPNPB) dans la régence de Teluk Bintuni, province de Papouasie occidentale, du 4 au 7 octobre 2022. L’enquête a conclu que les ouvriers n’avaient pas d’armes à feu et ne portaient que des fusils à air comprimé pour tirer sur les oiseaux.

C’est ce qu’a dit le chef de la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie, Frits Ramandey, lorsque Jubi l’a contacté samedi (8/10/2022). Ramandey a expliqué que l’enquête de quatre jours s’est concentrée sur les allégations de TPNPB selon lesquelles les ouvriers de la route possédaient des armes à feu et étaient accusés d’être des membres des services de renseignement.

Ramandey a indiqué que la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie avait interrogé un certain nombre de témoins ayant survécu à l’incident, dont Reva et Ruslang, qui sont soignés à l’hôpital Bhayangkara Lodewijk Mandacan et à l’hôpital régional de Papouasie occidentale. Les ouvriers survivants ont nié qu’ils avaient des armes à feu et qu’ils faisaient partie de l’équipe de renseignement.

« Nous avons demandé des informations à deux témoins qui sont traités à l’hôpital Bhayangkara et à l’hôpital régional de Papouasie occidentale, à savoir Reva et Ruslang. Il y a aussi d’autres témoins qui ont été interrogés ailleurs. La construction de la route était un projet en cours, ils travaillaient depuis l’année dernière. Des travailleurs portaient des fusils à air comprimé chargés de grenaille pour tirer sur les oiseaux », a raconté Ramandey.

Selon Ramandey, les travailleurs ont nié que les balles d’armes à feu qui leur ont été montrées provenaient d’armes portées par certains d’entre eux. « Ils ont dit que les balles montrées n’étaient pas les leurs. En enquêtant sur la chronologie des événements, la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie ne s’écarte pas beaucoup des enquêtes existantes. Toutefois, nous examinons la véracité de l’allégation selon laquelle ils sont membres des services de renseignement. Nous étudions également les preuves disponibles », a confié Ramandey.

Une attaque contre 14 civils travaillant à la construction d’une route s’est produite à Moskona, dans la régence de Teluk Bintuni, province de Papouasie occidentale, jeudi (29/9/2022). L’attaque a tué quatre travailleurs, à savoir Darmin, Abbas, Armin et Yavet.

Les auteurs ont également brûlé deux engins de chantier et trois camions. « Il y avait trois camions et deux excavatrices qui ont été brûlés », a précisé Ramandey.

Ramandey a affirmé que le groupe du TPNPB qui a attaqué les ouvriers est celui qui avait attaqué et massacré les membres des Forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia/TNI) dans les régions de Kisor et de Kumurkek. « On soupçonne fortement que ce groupe a attaqué et tué cinq membres de TNI dans les régions de Kisor et de Kumurkek. Il y a également des allégations selon lesquelles ils ont pris les armes des membres de TNI », a-t-il affirmé.

Ramandey a également ajouté que, d’après les résultats de leur enquête, ils ont également reçu des rapports de déplacement après l’attaque des travailleurs. Cependant, la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie n’a pas été en mesure de vérifier les rapports de déplacement.

« Nous sommes en train de vérifier les rapports selon lesquels un certain nombre de résidents ont fui après l’incident. Je répète que nous ne disposons d’aucune information préliminaire et que nous n’avons pas vérifié le rapport. Nous ne savons pas combien de personnes ont été déplacées et de quels villages elles provenaient. Lors de la vérification, nous avons également demandé au gouvernement local, mais ils ne nous ont pas encore donné de réponse », a poursuivi Ramandey.

Ramandey a fait savoir que la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie avait rencontré le régent de Teluk Bintuni, le commandant de la région militaire XVIII/Kasuari, la police provinciale de Papouasie occidentale et la police de Bintuni pour encourager la gestion des suites de l’attaque. Ramandey a souligné que le régent de Teluk Bintuni devrait être plus proactif dans le traitement de cette affaire.

« Nous encourageons le régent de Teluk Bintuni à être plus proactif dans le traitement de cette affaire. L’envoi de membres des TNI/Polri (Police nationale) dans la communauté peut provoquer un traumatisme prolongé. Cependant, leur présence est nécessaire dans les efforts de récupération. Nous encourageons le régent à être plus actif (dans la gestion de cette affaire) et il a assuré que dans peu de temps il procédera à la récupération après l’incident », a-t-il conclu. (*)

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