Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie : La police fait toujours taire les aspirations des résidents de la Papouasie

Frits Ramandey, président de la Commission nationale des droits de l'homme de Papouasie. - Jubi/Theo Kelen

Jayapura, Jubi – Le chef de la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie, Frits Ramandey, a dit que l’État, par l’intermédiaire de la police, a toujours réduit au silence la liberté des papous d’exprimer leurs aspirations. Cette déclaration a été faite par Ramandey lors de la commémoration de la 75ème journée mondiale des droits de l’homme dimanche (10/11/2023) à Jayapura.

Ramandey a indiqué que les valeurs de liberté, d’égalité et de justice pour tous n’ont pas été pleinement ressenties par les résidents de la terre de Papouasie. Selon Ramandey, la liberté d’expression et d’exprimer ses opinions en public est une question contestable, parce qu’elle est toujours réduite au silence par la police. « L’espace de liberté des habitants de Papouasie pour exprimer leurs aspirations est souvent réduit au silence », a-t-il indiqué.

Ramandey a ajouté que les valeurs des droits de l’homme doivent être respectées, protégées et mises en œuvre par l’État. Ramandey a poursuivi que le gouvernement devait réfléchir et améliorer son engagement à protéger les droits de l’homme essentiels, en particulier les valeurs de la liberté, de l’égalité et de la justice pour tous. « Dans le contexte de la Papouasie, les questions d’égalité et de justice ne sont pas optimales », a-t-il poursuivi.

Le rapport de la Fondation du Pusaka Bentala Rakyat intitulé « Dong Penjarakan Tong Pu Suara dan Pikiran » (Vous emprisonnez nos voix et nos pensées) en 2022 mentionne 26 cas de violations présumées de la liberté d’expression qui se sont produites dans la terre de Papouasie. Des dizaines de violations de la liberté d’expression ont causé trois morts, 72 blessés et 361 personnes ont été arrêtées arbitrairement. En outre, 26 personnes ont été arrêtées et font l’objet d’une procédure judiciaire, dont 18 ont été accusées de trahison et passibles d’une peine d’emprisonnement à vie.

Dispersion d’une manifestation à Timika

Le président du Bureau exécutif des étudiants (BEM) de l’Université de Timika, Onan Kobogau, a dit le dimanche que la police de la station (Polres) de Mimika a dispersé une manifestation commémorant la Journée mondiale des droits de l’homme à Timika par la force. Kobogau a précisé que la police avait arrêté 41 personnes.

« Ils ont été libérés dimanche à 17 h 25 », a continué Kobogau à Jubi via WhatsApp dimanche soir.

Kobogau a admis que lui et quatre de ses amis, Yoel Mayau, Joki Sondegau, Delmince Tobai et John Tagi, ont été blessés par des coups de crosse de fusil de la part de la police. Kobogau a détaillé que la manifestation était organisée par le Peuple autochtone indépendant de Papouasie, le Comité national de Nouvelle-Guinée occidentale (KNPB), les étudiants de l’Université de Timika, le Forum des étudiants indépendants de Nouvelle-Guinée occidentale (FIMWP) et les Papuan Voices qui sont unis dans la Solidarité contre l’investissement et le militarisme en Papouasie.

« On a fait une manifestation pour commémorer la Journée mondiale des droits de l’homme car de nombreux cas de violations des droits de l’homme en Papouasie n’ont jamais été résolus juridiquement », a-t-il ajouté.

Jubi a tenté de contacter le chef de la Polres de Mimika, I Gede Putra, pour l’interroger sur la dispersion de la manifestation organisée à Timika à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme. Cependant, les messages envoyés par Jubi via WhatsApp dimanche sont restés sans réponse. (*)

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