Après 10 mois, la fusillade de Mappi n’a toujours pas fait l’objet d’une enquête légale

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Pression pour résoudre immédiatement la fusillade au kilomètre 2 Kepi, régence de Mappi, province de Papouasie du Sud, qui n'a pas fait l'objet d'une enquête depuis 10 mois. - Documentation par LBH de Papouasie à Merauke

Jayapura, Jubi – La police et la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie n’ont pas mené d’enquête approfondie sur la fusillade sur neuf civils le 14 décembre 2022 à kilomètre 2 Kepi, dans la régence de Mappi, province de Papouasie du Sud.

Suite à la fusillade, une victime nommée Moses Nakas Erro (32 ans) est décédée à l’hôpital régional régional (RSUD) de Mappi. Huit autres victimes ont été blessées, dont Sabinus Sokmi Sedap, Otniel Qah Samagoi, Basilius Bape Yebo, Rexon Ya A. Pasim, Kaspar Khani Yebo, Wilhelmus Jeji Samagoi, Yohanes T. Sedap, et Ferdinandus Boy. L’incident est resté dans les mémoires comme la « Tragédie de Mappi sanglante du 14 décembre 2022 », qui n’a pas encore fait l’objet d’une enquête approfondie.

Dans un communiqué de presse reçu par Jubi mardi (24/10/2023), Arnold Anda, de l’Institut d’aide juridique (LBH) de Papouasie à Merauke, a dit qu’une enquête avait été menée par la Coalition pour l’application de la loi et les droits de l’homme en Papouasie. Selon les résultats de l’enquête, il n’y a pas eu d’affrontement entre les deux groupes communautaires qui aurait été la cause de la fusillade, mais plutôt des actions répressives de la part des forces de sécurité qui ont tiré sur les résidents, faisant des victimes civiles.

« D’après les résultats de l’enquête, on soupçonne que les auteurs sont des membres des Forces armées indonésiennes (TNI)/Police nationale (Polri). On a rapporté ces découvertes à plusieurs parties, mais jusqu’à présent il n’y a pas eu de suivi », a ajouté Arnold Anda.

Par conséquent, la LBH de Papouasie à Merauke a remis en question l’engagement de la police provinciale (Polda) de Papouasie, de la police de la station (Polres) de Mappi et de la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie à respecter le droit à la justice des citoyens qui ont été victimes de la tragédie, conformément au principe de « l’accomplissement, du respect, de la protection et de la réalisation des droits de l’homme en tant que responsabilité de l’État par le gouvernement ».

Arnold a estimé qu’en respectant le droit à la justice des citoyens qui ont été victimes de la tragédie de Mappi sanglante, les autorités doivent mettre en œuvre les dispositions stipulées dans l’article 28 i paragraphe 4 de la Constitution de 1945 en conjonction avec l’article 8 de la Loi n° 39 de 1999 concernant les droits de l’homme.

Par conséquent, conformément à l’article 100 de la Loi n° 39 de 1999 sur les droits de l’homme, la LBH de Papouasie à Merauke demande instamment au chef de la Polda de Papouasie d’ordonner immédiatement au chef de la Polres de Mappi de résoudre ce cas de fusillade. « On demande aussi à la Commission nationale des droits de l’homme de Papouasie de ne pas ignorer cette affaire », a-t-il demandé. (*)

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